Rechercher
Rechercher

Politique - Crise au Liban

Aoun ne fixe pas de date pour le dialogue, mais maintient son invitation

Le chef de l'Etat fait assumer à ses adversaires politiques, sans les nommer, la "responsabilité de la poursuite du blocage" politique.

Le président libanais, Michel Aoun, le 27 décembre 2021 au palais de Baabda. Photo AFP / HO / DALATI AND NOHRA

A l'issue de deux jours de concertations politiques avec le Hezbollah et les partis qui lui sont proches, et face au boycott de nombreuses autres formations qui lui sont opposées, le président de la République, Michel Aoun, a finalement renoncé jeudi à fixer une date précise pour le "dialogue national urgent" auquel il avait appelé les différents partis politiques dans un pays en pleine crise. Le chef de l'Etat a toutefois affirmé que son invitation restait ouverte aux protagonistes, accusant ses adversaires, sans les nommer, d'être responsables de la poursuite du blocage dans le pays.

Ce dernier épisode constitue un énième camouflet au chef de l'Etat qui achève son mandat en octobre. Un sexennat qualifié de catastrophique par ses détracteurs, alors que 74% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté selon des chiffres des Nations unies et que le gouvernement de Nagib Mikati ne s'est plus réuni depuis plus de trois mois.

"Poursuite du blocage"

Dans un communiqué publié jeudi après-midi par la présidence de la République, Michel Aoun a constaté qu'à l'issue des concertations avec le président du Parlement, le Premier ministre, et les chefs des groupes parlementaires, il s'est avéré qu'un certain nombre d'entre eux refusait ces concertations ainsi que le dialogue, ce qui leur fait assumer la responsabilité de la poursuite du blocage total des pouvoirs, tant sur le plan gouvernemental que juridique et parlementaire".

Le président a ensuite fait savoir que son invitation "reste ouverte, en espérant que ceux qui la boycottent fassent primer l'intérêt national (...) et acceptent le plus tôt possible que ce dialogue se tienne (...)".

Lancé le 27 décembre 2021, l'appel au dialogue de Michel Aoun devait aborder des questions particulièrement sensibles, comme la stratégie nationale de défense, c'est-à dire les armes du Hezbollah, un dossier qui irrite le parti chiite, allié de longue date du chef de l'Etat. Les débats devaient porter aussi sur le plan de redressement économique d'un pays frappé de plein fouet par la pire crise économique de son histoire moderne, ainsi que sur la décentralisation administrative et financière élargie. Mais les détracteurs de Michel Aoun et son camp ont déjà en ligne de mire les législatives de mai prochain et ne veulent pas renflouer le mandat présidentiel.

"Ceux qui bloquent et refusent le dialogue se connaissent bien et les Libanais les connaissent aussi. Ils assument la responsabilité des pertes financières de la population et de l'Etat de ses ressources", a accusé M. Aoun, sans jamais nommer les politiques dans son viseur.

Mercredi, à l'issue du deuxième jour de consultations politiques, il s'était avéré que seuls le Hezbollah et quelques formations qui lui sont alliées ont répondu favorablement à l'appel au dialogue du président Aoun.
L'ex-Premier ministre et leader sunnite Saad Hariri, le chef des Forces libanaises Samir Geagea, et le leader druze Walid Joumblatt, figurent parmi les principaux ténors politiques qui ont dit non au dialogue de Michel Aoun. Le chef du courant Marada, Sleiman Frangié, pourtant allié du Hezbollah, a lui aussi rejeté ce dialogue.

"Crime impardonnable"

Dans une critique implicite mais claire à son allié chiite, le Hezbollah, qui boycotte avec le mouvement Amal le gouvernement de Nagib Mikati depuis trois mois déjà sur fond de désaccord sur l'enquête autour de l'explosion au port de Beyrouth, Michel Aoun a estimé que la poursuite de ce boycott était "un crime". 

"Le blocage continu du Conseil des ministres constitue un blocage intentionnel au plan de relance financier et économique sans lequel il ne peut y avoir de négociations avec le Fonds monétaire international ni d'aides ni de réformes", a prévenu le chef de l'Etat. "Cela en soit est un crime impardonnable commis contre le peuple libanais qui souffre tous les jours encore plus".

Le palais présidentiel a enfin souligné que le chef de l'Etat "ne ménagera pas ses efforts en vue d'une reprise du dialogue et pour assurer les préparatifs nécessaires à cela", affirmant "miser sur le sens du devoir national de tous pour sauver le pays".

Sur son compte Twitter, le chef druze Walid Joumblatt a appelé le gouvernement à se réunir. "Libérez les négociations avec les instances internationales et laissez le gouvernement se réunir loin des comptes étroits et gardez le pouvoir judiciaire loin de vos règlements de compte étroits, afin que l'espoir puisse émerger au milieu de l'explosion". Il a aussi noté que la Grèce a traversé des "circonstances plus difficiles", mais que "l'administration Tsipras l'avait sauvé".

A l'issue de deux jours de concertations politiques avec le Hezbollah et les partis qui lui sont proches, et face au boycott de nombreuses autres formations qui lui sont opposées, le président de la République, Michel Aoun, a finalement renoncé jeudi à fixer une date précise pour le "dialogue national urgent" auquel il avait appelé les différents partis politiques dans un pays en pleine...

commentaires (12)

Je suis très mécontente de voir que mes commentaires sur les articles d’aujourd’hui ont été censurés. J’arrête de donner mon avis qui apparemment déplaît aux censeurs invétérés.

Sissi zayyat

12 h 51, le 14 janvier 2022

Tous les commentaires

Commentaires (12)

  • Je suis très mécontente de voir que mes commentaires sur les articles d’aujourd’hui ont été censurés. J’arrête de donner mon avis qui apparemment déplaît aux censeurs invétérés.

    Sissi zayyat

    12 h 51, le 14 janvier 2022

  • Pourquoi ne dialogue t’il pas d’abord avec son allié shite qui bloque ouvertement le gouvernement et qui mène le pays en enfer sans sourciller ?

    Wow

    20 h 31, le 13 janvier 2022

  • De grâce, ayez un peu de dignité dans vos propos, cessez de nous prendre pour des imbéciles. Vos très proches ont été les premiers et les plus forts à dilapider et à détourner l’argent public. C’est eux les premiers responsables des pertes financières. Quant au blocage, ce sont vos alliés du Hezbollah qui en sont les champions. Il vous reste un grand acte à exécuter, démissionnez tout de suite avant que vous n’y soyez contraint par la révolution de la faim

    Lecteur excédé par la censure

    19 h 11, le 13 janvier 2022

  • On est à quelques mois de la fin d'un mandat qui n'a servi qu'à soutenir aveuglément une faction dont tous les projets ont été nuisibles pour le pays, et que tout dialogue ne la concerne que s'il concorde avec ses aspirations. Il faut arrêter cette comédie du dialogue stérile.

    Esber

    19 h 02, le 13 janvier 2022

  • Pas grave pour la table de dialogue... on l'a fera en bahman 2023... ou february 2043???

    Wlek Sanferlou

    17 h 34, le 13 janvier 2022

  • Pauvre petit Monsieur, on voit bien son affliction, il rêve encore de sauver son sextennat, il passera le restant de sa vie à ressasser ses avanies durant ces six années de défections et de contre production. J’arrête sinon je vais verser une larmichette par pitié.

    Le Point du Jour.

    17 h 23, le 13 janvier 2022

  • VAINE TENTATIVE DE GAGNER DES VOIX CHRETIENNES, CA SI IL Y AURAIT DES LEGISLATIVES, SURTOUT APRES NLES DECLARATIONS RACISTES DES MERCENAIRES VOS ALLIES. ON ATTEND S,IL Y A UN GRAIN D,AMOUR PROPRE UNE CONDAMNATION CONTRE EUX MAIS RIEN JUSQU,A CET INSTANT.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 09, le 13 janvier 2022

  • C’est quoi cette aberration « table de dialogue » alors que le Hezbollah impose sa vision, ses haines, ses guerres à tous les libanais. Il insulte les pays arabes dont , malheureusement, nous avons besoin. Il empêche le juge BITAR de faire son boulot…pire.. il exige son depart… il agresse les rues de ain el remmaneh, badaro à coup de klaxnikov, B7 et jeep armées… Bref…c’est le seul qui exige, le doigt levé… alors qu’il boycotte le gouvernement et lui interdit de se réunir…AOUN impuissant essaie la diversion par une table de dialogue !! Bah que le gouvernement se réunisse et que AOUN nomme le Hezbollah et rompt cette alliance, cet accord traître qui assure une couverture à cette organisation de terreur qui impose son idéologie aux libanais. Bon sag… va t il se réveiller enfin?? Jusqu’où la base CPL peut-elle être aveuglée pour ne pas réaliser que beau-père et gendre sont des incompétents de la politique… N’est pas politicien qui en a envie. Les grands politiciens comme Chamoun, Bachir ( visionnaire aussi) , bechara el khoury, fouad chehab… ce sont des BÂTISSEURS… Ces 2 et toute la classe politique actuelle.. ce sont des destructeurs. Des nains de la politique. Ils continuent à détruire le pays.. déjà, par leurs alliances CONTRE NATURE. Et évidemment par leur incompétence TOTALE . Le pays est dans la mouise.. ET évidemment.. c’est toujours « la faute des autres ». BANDES DE NASES et D’INCOMPÉTENTS !! Merci pour la non censure et bonne journée

    LE FRANCOPHONE

    16 h 46, le 13 janvier 2022

  • "Ceux qui bloquent et refusent le dialogue (...) assument la responsabilité des pertes financières de la population et de l'Etat". Un peu étrange, cette phrase: ceux qui bloquent sont justement les seuls à avoir accepté le "dialogue". Par contre, tout-à-fait d'accord que ce blocage des institutions par le tandem chiite est un crime intentionnel. Les auteurs sont donc des criminels. Pour aller jusqu'au bout du discours, il faudrait donc les poursuivre, pas "dialoguer" avec eux.

    Yves Prevost

    16 h 15, le 13 janvier 2022

  • ON DOIT INVERTIR POUR CRÉER LE BUSTE DE AOUN POUR QU'IL SOIT EXPOSÉ À CÔTÉ DE CELUI DU KASEM SOLEIMANI. IL LE MÉRITE BIEN

    Gebran Eid

    16 h 10, le 13 janvier 2022

  • C’est Vrai il a raison, la mémoire étant une faculté qui oublie…… il n’a pas bloqué la formation du cabinet il y a plusieurs années à condition de nommer un membre de la famille. Il n’a pas boycotté aussi l’élection présidentielle pendant des années pour être élu….

    JAF

    15 h 49, le 13 janvier 2022

  • C’est un grand biaiseur, il va tous les biaiser. Et nous avec.

    Gros Gnon

    15 h 48, le 13 janvier 2022

Retour en haut