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Dernières Infos - Nucléaire iranien

Trêve dans les négociations, "l'espace" se réduit


Trêve dans les négociations,

Le coordinateur de l'Union européenne pour les négociations sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, lors d'une conférence de presse à Vienne, en Autriche, le 17 décembre 2021. Photo ALEX HALADA / AFP

Les négociateurs sur le nucléaire iranien se sont quittés vendredi en faisant état de légers progrès, même si les Européens ont insisté sur "l'urgence" de se retrouver au plus vite. "Quelques avancées sur le plan technique ont été réalisées au cours des dernières 24 heures" de réunion à Vienne pour sauver l'accord de 2015, toutefois "il reste très peu d'espace pour ces négociations", ont déclaré d'une même voix des hauts diplomates de la France, de l'Allemagne et du Royaume-Uni (E3).

Réunis avec leurs homologues d'Iran, de Chine et de Russie, ils ont bouclé la septième session de négociations après plusieurs jours d'intenses pourparlers et n'ont pas fixé de date, espérant se retrouver avant le Nouvel an.

Le chef de la délégation iranienne Ali Bagheri a souhaité retourner à Téhéran, selon l'E3 qui a déploré "une interruption décevante" dans les pourparlers, pour une raison indéterminée. L'ensemble des autres partenaires étaient "prêts à poursuivre les discussions", ont-ils souligné, appelant les Iraniens à les "reprendre rapidement" et à accélérer le rythme.

"Base de départ"
"Nous n'avons pas des mois devant nous, mais plutôt des semaines", a abondé le coordinateur de l'Union européenne (UE), Enrique Mora qui s'est exprimé face à la presse devant le palais Cobourg de la capitale autrichienne, où se déroulent les pourparlers. "Je ne peux pas encore annoncer de date formelle", a-t-il ajouté.

Après un premier cycle au printemps interrompu par l'élection en juin d'un nouveau président iranien ultra-conservateur, les diplomates se sont retrouvés fin novembre et ont depuis enchaîné d'intenses pourparlers, à l'exception d'une courte pause.

Le négociateur en chef iranien Ali Bagheri a de son côté fait état sur Twitter de "progrès notables" cette semaine.

"Nous nous sommes enfin mis d'accord sur la base de départ pour les discussions", a confirmé une source au sein de l'E3, qui pointait il y a quelques jours les exigences "radicales" de Téhéran. Et d'ajouter : "Maintenant il faut entrer dans le vif du sujet".

L'enjeu des discussions vise à faire revenir les Etats-Unis dans l'accord, Washington y participant de manière indirecte. Ce pacte s'est délité à la suite du retrait unilatéral de Washington en 2018 sous la présidence de Donald Trump, qui avait rétabli les sanctions. En riposte, l'Iran, qui dément vouloir se doter de la bombe, s'est progressivement affranchi des limites imposées à son programme nucléaire.

"Doutes"
L'accès aux inspections de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de contrôler le caractère pacifique des activités iraniennes, a aussi été nettement réduit ces derniers mois. L'instance onusienne, qui déplore un manque de coopération de la République islamique, est parvenue à un arrangement mercredi sur le remplacement des caméras de surveillance sur le site nucléaire de Karaj, à l'ouest de Téhéran. Ces appareils avaient été endommagés le 23 juin selon l'Iran, qui avait alors affirmé avoir déjoué une opération de "sabotage" d'Israël.

Ce que la République islamique a qualifié de "geste de bonne volonté" de sa part a permis d'éviter une "crise à court terme" et de détendre quelque peu l'atmosphère des pourparlers, selon les experts.

Le directeur général de l'AIEA Rafael Grossi a salué vendredi devant les journalistes un "pas important". Il a cependant émis des "doutes" au sujet de l'absence de données issues d'une des caméras. "J'espère que (Téhéran) va nous apporter une réponse car il est très étrange" qu'elles disparaissent, a-t-il dit.

Avant de réinstaller les appareils, l'agence va en "expliquer le fonctionnement aux responsables de la sécurité et de la justice", a expliqué à Téhéran le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) Mohammad Eslami.

Extrêmement méfiant, l'Iran est convaincu que le sabotage de Karaj a été rendu possible grâce au piratage des informations recueillies par ces appareils de surveillance. Une hypothèse "absurde", a insisté M. Grossi, venu à la conférence de presse avec une de ces caméras pour appuyer ses propos. Elles ne peuvent "pas être trafiquées" et une fois installées, elles "n'ont pas de moyen de transmission", a-t-il affirmé. 

Les négociateurs sur le nucléaire iranien se sont quittés vendredi en faisant état de légers progrès, même si les Européens ont insisté sur "l'urgence" de se retrouver au plus vite. "Quelques avancées sur le plan technique ont été réalisées au cours des dernières 24 heures" de réunion à Vienne pour sauver l'accord de 2015, toutefois "il reste très peu d'espace pour ces...