Rechercher
Rechercher

Culture - Rencontre

Farrah el-Dibany, une Carmen égyptienne qui chante Feyrouz...

La mezzo-soprano qu’il faut absolument écouter (et voir !) ce soir à 20h aux souks du centre-ville, dans le cadre du festival Beyrouth Chants, s’est confiée à « L’Orient-Le Jour ».

Farrah el-Dibany, une mezzo-soprano à la trajectoire de météorite. Photo DR

À trente-deux ans, elle a séduit et conquis l’avant-scène de l’art lyrique international. Née à Alexandrie, formée à Berlin et à Paris pour ses études musicales supérieures et enchaînant avec une carrière lancée à la vitesse d’une météorite, Farrah el-Dibany fait aujourd’hui escale à Beyrouth pour un tour de chant unique. D’Asmahan à Dalida en passant par Feyrouz et les grandes figures vocales d’héroïnes universelles telles Carmen ou Dalila, le chant de la liberté et des grandes amoureuses résonne dans la nuit privée de lumière de Beyrouth…

Grande et svelte, avec de longs cheveux châtains clairs lisses d’une Mélusine (un rôle phare de l’opéra d’Aribert Reiman qu’elle a campé avec succès), Farrah el-Dibany, le sourire avenant, s’avère d’une grande douceur. Pour sa quatrième visite au pays du Cèdre, elle confesse avec quelques hésitations : « J’avais peur d’être triste compte tenu de la situation du pays vu de l’extérieur. Mais le Liban est un pays joyeux et les Libanais savent dispenser de la joie et l’entretenir… Je suis très contente et rassurée… »

Farrah el-Dibany, une mezzo-soprano à la trajectoire de météorite. Photo DR

Polyglotte (elle parle le français, l’anglais, l’allemand, l’italien, l’espagnol et l’arabe), la mezzo-soprano, qui a fréquenté l’École allemande d’Alexandrie et appris à jouer du piano, faire du ballet, chanter dans une chorale avant de révéler une voix en or pour le chant lyrique, avoue que ce don l’a surprise elle-même.

Quelle place pour les divas méditerranéennes, issues de l’Orient, dans le répertoire lyrique international ? « Oui, les orientales ont un timbre particulier, avoue-t-elle. La presse et la critique parlent de sensualité, de volupté, de chaleur, de mysticisme. C’est une voix qui embrasse, qui enveloppe. Parmi ces voix, il y a celles de Joyce Khoury, Amina Idriss et tant d’autres... »

Que signifie chanter pour cette étoile montante dont le bonheur est surtout fait de la qualité de l’échange qu’elle a avec le public ? « Chanter c’est vivre, explique Farrah el-Dibany, c’est ressentir la liberté, exprimer son âme. Et c’est surtout un beau rêve… »

Parmi ses icônes vocales et ses références scéniques, la mezzo-soprano égrène Dalida, Shirley Verrett, Sondra Radvanovsky et Maria Callas. Quant à son répertoire, marqué par son inclination pour le bel canto, y figurent en tête de ses préférences les « Kunstlied » allemands, mais aussi des compositions de Mahler, Brahms et Strauss. Pour son récital dans le cadre du festival Beirut Chants, ce soir à 20h, aux Beirut Souks dans le centre-ville, la mezzo-soprano, prix lyrique de l’AROP (Association pour le rayonnement de l’Opéra national de Paris), sera accompagnée au piano par Mina Nabil Hanna. Au programme de la soirée, un mélange de genres entre chansons de Dalida, d’Asmahan et de Feyrouz, mais aussi un florilège d’arias extraits de Carmen, Dalila, Granada ou encore le merveilleux Youkali de Kurt Weill, hymne d’espoir pour tous les exilés et les gens aux cœurs et âmes brisés… « En général, je dis aux Libanais : “Continuez à vivre ! Vous donnez de la joie à tout le monde…” lance la cantatrice avec un beau sourire, à l’adresse de son auditoire. Et en ce qui concerne le concert, j’espère que le public appréciera ma façon de chanter Feyrouz, car c’est un hommage et un rêve de chanter Feyrouz ici, dans son pays natal… »

Carte de visite

Née à Alexandrie, Farrah el-Dibany entre en 2005 au Centre des arts de la Bibliothèque d’Alexandrie et intègre en 2010 l’Académie de musique Hanns-Eisler à Berlin. Elle complète sa formation par un master à l’Université des arts de Berlin et un bachelor en architecture à la Technische Universität. Elle remporte en 2013 le 3e prix du Concours international Giulio Perotti et joue Cornelia du Giulio Cesare de Händel à l’Opéra du Caire. Elle remporte le prix du Kammeroper Schloss Rheinsberg en 2017. Et en 2018, le prix de la « Wagner Stiftung » et se produit à cette occasion au Komische Oper Berlin et au Festival de Bayreuth. Farrah el-Dibany a rejoint l’Académie de l’Opéra national de Paris en septembre 2016. Elle a participé le 2 décembre 2021, avec Simon Ghraichy, Anna Chedid, Jacopo Baboni-Schilingi, Rana Gorgani, Camille el-Bacha et Naghib Shanbehzadeh, au concert Baalbeck mon amour, organisé sous le haut patronage de François Hollande et sous l’initiative Li Beyrouth de l’Unesco, avec le soutien de l’Institut du monde arabe à Paris, afin de lever des fonds pour garantir la tenue du Festival de Baalbeck.

À trente-deux ans, elle a séduit et conquis l’avant-scène de l’art lyrique international. Née à Alexandrie, formée à Berlin et à Paris pour ses études musicales supérieures et enchaînant avec une carrière lancée à la vitesse d’une météorite, Farrah el-Dibany fait aujourd’hui escale à Beyrouth pour un tour de chant unique. D’Asmahan à Dalida en passant par Feyrouz et...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut