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Politique - Crise au Liban

Raï : Non à un report des législatives

Les efforts pour résoudre la crise gouvernementale se poursuivent, affirme un responsable du Hezbollah.

Raï : Non à un report des législatives

Le patriarche maronite Béchara Raï au palais présidentiel de Baabda. Photo d’archives Dalati et Nohra

Le patriarche maronite Béchara Raï a mis en garde dimanche contre un report "sous des prétextes illogiques", des élections législatives prévues le 27 mars prochain, dans un pays frappé depuis 2019 par une crise socio-économique inédite et embourbé dans une impasse politique qui paralyse les réunions du gouvernement de Nagib Mikati.

La mise en garde du patriarche intervient alors que de sérieux doutes quant à la tenue des législatives de 2022 se font ressentir dans divers milieux, au moment où la société civile et les partis d'oppositions s'accrochent à cette échéance pour tenter de déloger la classe politique traditionnelle au pouvoir, accusée de corruption et d'incompétence.

"Prétextes illogiques"

"Il est temps que la vie parlementaire soit régulée et que les forces politiques s'affrontent à l'ombre de la Constitution, en vue d'un changement pour le meilleur ", a affirmé le chef de l’Église maronite, dans son homélie du dimanche à Bkerké. "C'est pour cela que nous mettons en garde contre toute tentative de reporter les élections, sous des prétextes illogiques et non patriotiques. Nous insistons pour la tenue du scrutin dans les dates légales, par souci pour le droit du peuple et la santé du Liban et son unité", a-t-il ajouté dans une critique à peine voilée du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) qui s'oppose à la date du scrutin telle que revue par le Parlement.

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Et si Aoun décidait de récidiver...

Les législatives, qui devaient initialement se tenir en mai 2022, sont programmée pour le 27 mars, une date anticipée rejetée par le CPL, tout comme les modalités de vote des émigrés que la formation fondée par le président de la République Michel Aoun critique, ce qui fait craindre un report du scrutin. Les députés aounistes ont déjà présenté un recours en invalidation contre les amendements apportés à la loi électorale devant le Conseil constitutionnel. Et le chef de l’État a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne signera pas le décret de convocation du collège électoral pour des élections le 27 mars prochain, et qu'il n'approuvera que les dates du 8 ou du 15 mai 2022. Si le scrutin parlementaire ne se tient pas, Michel Aoun a fait savoir qu'il pourrait refuser de quitter le palais de Baabda, alors que son mandat arrive à son terme en octobre de l'année prochaine. Si les législatives se tiennent, les formations devront s’entendre sur un candidat de compromis ou, à défaut, risquer le vide ou le maintien de l'actuel président.

Dans ce contexte, le métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, Mgr Elias Audi, a appelé les électeurs à sanctionner la classe politique lors du prochain scrutin. "La population doit être consciente de son devoir de changement, et rester ferme le jour des élections. Elle doit faire primer la raison et la logique, non les intérêts. Ce qui compte, lors du prochain scrutin, c'est que la population ne se montre pas attachée à tout ce qui est matériel et qu'elle ne suive pas les zaïm en oubliant le salut du pays. Le peuple ne doit pas accepter de vendre sa voix contre une bouchée de pain, en gardant en tête que son vote peut apporter le développement et l'espoir en un avenir meilleur pour lui et ses enfants", a-t-il dit.

Gouvernement "pris en otage"

Le patriarche Raï a en outre abordé la crise gouvernementale qui dure déjà depuis plus d'un mois, critiquant implicitement le Hezbollah et Amal qui s'opposent aux réunions du cabinet de Nagib Mikati. "De quel droit le Conseil des ministres est-il empêché de se réunir ?", s'est interrogé le patriarche. "Ceux qui sont responsables du blocage attendent-ils davantage d'effondrement, une dépréciation encore plus violente de livre libanaise, toujours plus de famine, de pauvreté et d'exil des jeunes, des familles et des forces vives, et une détérioration encore plus marquée des relations avec les pays du Golfe ?", a encore demandé le chef de l’Église maronite. "Il est inacceptable que le Conseil des ministres demeure pris en otage par telle ou telle partie, alors qu'il est le principal pouvoir concerné par le sauvetage", a-t-il prévenu.

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Formé le 10 septembre dernier, le gouvernement Mikati ne s’est plus réuni depuis le 12 octobre, en raison de tensions autour de l'enquête sur les explosions meurtrières du 4 août 2020 au port de Beyrouth, et de la crise avec les pays arabes du Golfe. Le pouvoir exécutif doit pourtant lancer des réformes pour tenter de surmonter la crise socio-économique que traverse le Liban et obtenir des aides internationales. Les tractations en coulisses tournent notamment autour d'une démission du ministre de l'Information Georges Cordahi, dont certains propos hostiles à l'Arabie saoudite ont déclenché la crise politico-diplomatique. Le Qatar, pays où devrait se rendre prochainement Michel Aoun, a offert ses bons offices. Les responsables examineraient également une solution politique aux tensions entourant l'enquête sur les explosions au port, en vertu de laquelle les responsables politiques poursuivis seraient jugés devant la Haute Cour formée à cette fin, comme le veulent le Hezbollah et son allié chiite Amal.

Le Hezbollah se défend d'être un observateur

Pour sa part, le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah,  a affirmé dimanche que des efforts sont toujours en cours afin de tenter de mettre un terme à la profonde crise politique. Le dignitaire chiite a dans ce contexte affirmé que son parti ne se contentait pas de rester les bras croisés mais œuvrait pour une sortie de crise. Lors d'une commémoration partisane au Liban-Sud, le cheikh Kaouk a estimé qu'une solution à la crise gouvernementale "constitue une porte d'entrée nécessaire pour alléger les souffrances des Libanais et mettre un terme à l'effondrement sur tous les plans". Il a souligné que son parti "ne se contente pas d'être un observateur", alors que le chef de l’État Michel Aoun semble reprocher à son allié chiite de ne pas œuvrer à une reprise des réunions du gouvernement. "Le Hezbollah soutient les efforts de sortie de crise et ce pour surmonter l'obstacle qui entrave la solution", a-t-il ajouté.

Récemment, Nabil Kaouk avait adopté un ton conciliant, plaidant pour une sortie de crise gouvernementale. Vendredi, lors de sa dernière allocution télévisée, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait mis en garde contre la "discorde" si la justice se pliait aux pressions, dans une critique du juge d'instruction, Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur l'explosion au port, et ses soutiens. Le leader chiite n'avait pas toutefois commenté la crise diplomatique avec le Golfe.

Le patriarche maronite Béchara Raï a mis en garde dimanche contre un report "sous des prétextes illogiques", des élections législatives prévues le 27 mars prochain, dans un pays frappé depuis 2019 par une crise socio-économique inédite et embourbé dans une impasse politique qui paralyse les réunions du gouvernement de Nagib Mikati.La mise en garde du patriarche intervient alors que de...

commentaires (2)

Le Mgr Raï critique implicitement le HB de bloquer d’empêcher la réunion du gouvernement. Pourquoi ne pas le dire clairement et nommément? On prétend le courage tout en adoptant la laungue de bois qu ce soit au sujet des élections qui seront entraver oar le petit nabot Imbassil que le Raï hésite a le nommer ou à la paralysie du gouvernement voulu par le HB, les deux plus gros fossoyeurs du pays qui agissent en synchronisation parfaite pour venir à bout de ce pays épaulés d’un côté par un président en chiffon et un crotale qui attend son heure pour infuser son poison létal qui n’est autre que Berry. Monseigneur, soit vous décidez de dire toute la vérité en vous attirant la foudre de ces vendus pour l'affronter de face, soit vous vous taisez car il est préférable de s’abstenir de parler lorsqu’on a rien à dire de sensé surtout que le peuple est déjà gavé et soulé de vos propos insipides et vides de sens qui sont loins de régler leurs problèmes qui ne cessent de prendre de l’ampleur en les tuant sans que cela ne remue la conscience de tous les protagonistes pendant que eux mènent grand train en les abreuvant de sottises répétées pour se disculper. SUFFIT L’HYPOCRISIE DÉGUISÉE EN PRÊCHE DE TOUT BORD.

Sissi zayyat

15 h 03, le 28 novembre 2021

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Commentaires (2)

  • Le Mgr Raï critique implicitement le HB de bloquer d’empêcher la réunion du gouvernement. Pourquoi ne pas le dire clairement et nommément? On prétend le courage tout en adoptant la laungue de bois qu ce soit au sujet des élections qui seront entraver oar le petit nabot Imbassil que le Raï hésite a le nommer ou à la paralysie du gouvernement voulu par le HB, les deux plus gros fossoyeurs du pays qui agissent en synchronisation parfaite pour venir à bout de ce pays épaulés d’un côté par un président en chiffon et un crotale qui attend son heure pour infuser son poison létal qui n’est autre que Berry. Monseigneur, soit vous décidez de dire toute la vérité en vous attirant la foudre de ces vendus pour l'affronter de face, soit vous vous taisez car il est préférable de s’abstenir de parler lorsqu’on a rien à dire de sensé surtout que le peuple est déjà gavé et soulé de vos propos insipides et vides de sens qui sont loins de régler leurs problèmes qui ne cessent de prendre de l’ampleur en les tuant sans que cela ne remue la conscience de tous les protagonistes pendant que eux mènent grand train en les abreuvant de sottises répétées pour se disculper. SUFFIT L’HYPOCRISIE DÉGUISÉE EN PRÊCHE DE TOUT BORD.

    Sissi zayyat

    15 h 03, le 28 novembre 2021

  • "Hassan Nasrallah avait mis en garde contre la "discorde" si la justice se pliait aux pressions, dans une critique du juge d'instruction, Tarek Bitar". Assez paradoxal, alors que ce que le Hezbollah reproche comme un crime à Bitar est justement de vouloir poursuivre l'enquête en dépit des pressions exercées sur lui per ... Nasrallah lui-même !

    Yves Prevost

    14 h 26, le 28 novembre 2021

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