Un bateau chargé de migrants en mer Méditerranée. Photo d'archives AFP
Les forces de sécurité libanaises ont annoncé samedi avoir empêché une nouvelle traversée clandestine en Méditerranée de plus de 90 migrants libanais, palestiniens et syriens, au lendemain d'une annonce similaire.
Les gardes-côtes ont indiqué avoir intercepté vendredi une embarcation en passe de couler, à bord de laquelle se trouvaient 91 migrants, dont des femmes et des enfants, dans la région de Qalamoun, dans le nord du pays.
La veille, 82 migrants ont été interceptés dans la même zone, après une descente contre une "station balnéaire".
Les départs de ce genre se sont multipliés au début de l'année, souvent à destination de la République de Chypre, membre de l'Union européenne, dont les côtes se situent à quelque 160 kilomètres.
De plus en plus de Libanais tentent ce voyage pour fuir un pays en plein effondrement économique.
Près de 80% de la population vit désormais dans la pauvreté sur fond d'une inflation galopante et de graves pénuries de médicaments, de carburant et de courant. Depuis le début de la crise à l'automne 2019, la livre libanaise (LL) a perdu 90% de sa valeur sur le marché noir.
Samedi matin, le Premier ministre, Nagib Mikati, et le ministre de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, avaient suivi les derniers développements concernant le dossier.
Des parents des migrants clandestins qui ont été détenus ont manifesté en fin d'après-midi devant le siège des services de renseignement de l'armée libanaise près du port de Tripoli (Liban-Nord) afin de réclamer la libération de leurs proches. Ils ont coupé la route en face du port à l'aide de bennes à ordures, rapportent nos correspondants Souhaib Jawhar et Michel Hallak. Des proches des migrants ont également coupé la rue de Syrie dans le quartier de Bab el-Tebbané à l'aide de bennes à ordures, en guise de protestation contre la détention des passeurs.
Le ministre de l'Intérieur a suivi, par ailleurs, les développements relatifs à des migrants clandestins Libanais détenus en Turquie, qui avaient tenté en octobre de fuir clandestinement le pays par la mer avant d'être interceptés par les autorités turques après le naufrage de leurs embarcations. Le ministère de l'Intérieur a précisé être entré en contact avec l'ambassade du Liban à Ankara et la direction générale de la sécurité générale au Liban, et assuré disposer des papiers nécessaires pour leur rapatriement.
Jeudi, les FSI avaient annoncé avoir effectué une descente dans une "station balnéaire" de la région de Qalamoun également, où des migrants clandestins s'apprêtaient à prendre le large. Elles ont trouvé "82 personnes, dont des femmes et des enfants, en train de se préparer pour partir en Europe en traversant la mer de manière illégale pour le coût de 5.000 dollars par personne". Les FSI n'ont pas précisé la ou les nationalités de ces personnes, mais elles ont ajouté avoir arrêté un Libanais présenté comme l'un des passeurs.
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