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Politique - Liberté d’expression

Violente campagne des partisans du Hezbollah contre l’humoriste chiite Hussein Kaouk

Conduite par le quotidien « al-Akhbar » et les réseaux sociaux, la virulente campagne d’intimidation contre le comédien de stand-up a provoqué une réponse immédiate de ses fans et des défenseurs des libertés publiques.

Violente campagne des partisans du Hezbollah contre l’humoriste chiite Hussein Kaouk

Hussein Kaouk. Photo tirée de son profil sur Facebook

Le jeune comédien Hussein Kaouk, 28 ans, connu pour ses sketches humoristiques qui dépeignent la société libanaise et plus particulièrement les milieux chiites, fait l’objet depuis le week-end écoulé d’une virulente campagne d’intimidation et de discours haineux de la part du Hezbollah et de ses partisans. Son dernier sketch diffusé il y a quelques jours par la chaîne télévisée al-Jadeed est une critique acerbe des différents partis politiques locaux. La campagne a été initiée vendredi dernier par le quotidien al-Akhbar, connu pour être le porte-parole du parti chiite, dans un article incendiaire à l’égard « des comédiens qui diabolisent l’environnement de la Résistance à la télévision ». Elle se poursuit sur les réseaux sociaux où des messages d’une rare violence appellent à l’assassinat du jeune homme, « à l’attacher par les cheveux à une voiture et à traîner son corps dans les rues de la capitale », une pratique barbare courante durant la funeste guerre civile libanaise, ou même « à l’écorcher vif ».

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Dans les détails, le comédien de stand-up (monologue comique), qui appartient également à la communauté chiite et réside au cœur de la banlieue sud de Beyrouth, est vertement accusé par al-Akhbar de viser directement le Hezbollah (et de ce fait, la résistance armée contre Israël, NDLR) dans sa critique humoristique. Une critique qui est passée à la vitesse supérieure et touche désormais un large public depuis que l’humoriste qui diffusait ses sketches sur les réseaux sociaux est la vedette d’un programme télévisé sur la chaîne al-Jadeed baptisé « Chou el-Wadeh » (Que se passe-t-il), réalisé par Mohammad Dayekh. Il y joue le rôle d’un jeune chiite de la banlieue sud, Ali Alawiyé. Le quotidien al-Akhbar accuse Hussein Kaouk de laisser entendre dans le premier épisode, diffusé fin octobre et montrant un manifestant chiite au centre-ville de Beyrouth, que les habitants de la banlieue sud « vont manifester en contrepartie d’une somme d’argent » et que « la banlieue sud a recours à l’intimidation contre ces habitants ». Il accuse aussi le comédien d’avoir « désigné dans un second sketch la Résistance libanaise comme une entité armée pleine de dollars investis dans le taux de change et qui profite de l’effondrement de la livre ». Dans ce second sketch, le personnage joué par Hussein Kaouk est interrogé par des mafieux sur la mort de partisans de divers partis politiques libanais. Le comédien y éclabousse tous les partis politiques, le tandem Hezbollah-Amal y compris. Mais selon le quotidien proche du parti pro-iranien, la scène n’est autre qu’« une campagne de diabolisation de la Résistance et des milieux qui lui sont proches » dans un but « d’incitation » (à la haine contre le parti, NDLR) et de « distorsion de leur image ».

Distiller un discours de haine
Nous avons en vain tenté de contacter le comédien qui, apprend-on de sources informées, a préféré ne pas réagir publiquement. « Hussein Kaouk n’a jusque-là pas été directement menacé. Ni même sa famille qui réside dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du parti de Hassan Nasrallah », assure cette source qui a requis l’anonymat. Sauf que les appels au meurtre véhiculés sur les réseaux sociaux et particulièrement sur Twitter inquiètent les défenseurs des libertés publiques. « La presse politique, l’un des outils les plus importants du Hezbollah, est devenue maître dans l’art de distiller à son public la culture du discours de haine, dénonce à L’Orient-Le Jour Jad Chahrour, responsable de la communication du Centre SKeyes pour la liberté de la presse et culturelle au sein de la Fondation Samir Kassir. Elle a sévi contre Hussein Kaouk, après avoir sévi contre Lokman Slim (opposant chiite au Hezbollah assassiné le 4 février 2021) et Tarek Bitar (juge chargé de l’enquête de l’explosion au port de Beyrouth, suspendu suite au recours d’un ancien ministre) ». Les conséquences d’un tel discours sont « particulièrement graves », note le militant, car « les appels au meurtre sur les réseaux sociaux sont sans équivoque ». « Ces appels visent à salir l’image de l’acteur qui est issu des milieux de la Résistance, estime M. Chahrour. En même temps, le discours militaire est un moyen de menacer et d’accuser de trahison chaque personne qui ose critiquer le Hezbollah, même sur un ton humoristique. »

Face à la campagne haineuse, la réponse s’organise. Fans de Hussein Kaouk et militants pour la liberté d’expression se mobilisent, postant sur les réseaux sociaux des centaines de sketches de l’humoriste.

Le jeune comédien Hussein Kaouk, 28 ans, connu pour ses sketches humoristiques qui dépeignent la société libanaise et plus particulièrement les milieux chiites, fait l’objet depuis le week-end écoulé d’une virulente campagne d’intimidation et de discours haineux de la part du Hezbollah et de ses partisans. Son dernier sketch diffusé il y a quelques jours par la chaîne télévisée...

commentaires (13)

Il y a un autre qui a demandé asile politique e n France c’est un chiite qui critiquait le Hezbollah…

Eleni Caridopoulou

18 h 06, le 14 décembre 2021

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Commentaires (13)

  • Il y a un autre qui a demandé asile politique e n France c’est un chiite qui critiquait le Hezbollah…

    Eleni Caridopoulou

    18 h 06, le 14 décembre 2021

  • Le barbu en chef numéro 2 qui nous crache régulièrement ses conseils qui n'ont rien d'éclairées, demande à Riad de s'excuser et d'accepter des opinions différentes ... mais là on touche à la mafia de la résistance et du coup toute opinion différente devient intolérable ... si le ridicule tuait lui ses chefs et leurs sous-fifres seraient morts depuis longtemps.

    Zeidan

    20 h 50, le 08 novembre 2021

  • IL S PLUS DE COURAGE QUE SAAD HARIRI, SAMIR GEAGEA, SAMI GEMAYEL ET LE PATRIARCHE RAI. ET TOUS LES LIBANAIS QUI SE PLAIGNENT MAIS NE FONT RIEN POUR DEBARRASSER LE PAYS DE LA TRINITE DIABOLIQWUE DU MAL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 41, le 08 novembre 2021

  • L'humoriste Hussein a plus de courage que les dizaines de milliers de miliciens Hezbollah us tout comme Lokman Slim parlait franchement et clairement. Allah Karim, les oppressés de nos frères du sud auront tous le courage de s'exprimer librement et indépendamment.

    Wlek Sanferlou

    15 h 54, le 08 novembre 2021

  • HB et son journal vendu accuse cet humoriste de diaboliser le HB. Rectification, il les désigne comme étant le diable incarné et ça n’est que la pure vérité. S’ils sont offusqués, ils n’ont qu’à se ressaisir et rectifier le tir en cessant d’intimider et de menacer de mort chaque individu qui montre leur vrai visage de terroriste sous le masque de résistants. Oui ils sont résistants invétérés à la liberté de parole, la,paix et la prospérité de leur pays. Oui il faut les dénoncer et un héros tel que ce Monsieur mérite toute notre admiration sachant qu’il vit avec sa famille dans leur fief et les défient ouvertement alors que le leader de ce parti vendu est terré sous de tonnes de gravats et menace en lâchant ses chiens pour terroriser les enfants libres de notre patrie qui n’ont pas peur alors qu’ils savent qu’ils risquent gros mais ne peuvent pas se taire par orgueil et patriotisme. Ils sont de résistants et c’est à eux qu’il faut penser le jour où le pays sera libéré pour édifier des statues à leur effigies et non aux naïfs qui vont se sacrifier pour les cause d’un autre pays moyennant des dollars. Quant au journal vendu, où est la justice qui permet à un journal de menacer des pires barbaries alors que pour un simple avis posté par un internaute contre ces vendus ce dernier se retrouve devant un tribunal militaire et est condamné pour diffamation quand ça n’est pas de trahison avec les sanctions qui conviennent? Il faut en premier lieu nettoyer la justice des vendus.

    Sissi zayyat

    13 h 23, le 08 novembre 2021

  • Quelle honte ! Il est interdit d’interdire mais Amal et Hezb devraient l’être. Partis fachistes et rétrogrades qui ont mené et mènent le Liban à la faillite pure et simple sans compter tous les assassinats qu'ils ont perpétré dans l'impunité la plus totale.

    TrucMuche

    11 h 49, le 08 novembre 2021

  • Il existe encore des héros au Liban qui savent s'attaquer aux collabos iranno-terroriste, aux mafieux qui font souffrir le peuple. Ces derniers osent se prétendre "résistants", alors qu'ils terrorisent des humoristes. Ces lâches terroristes qui tremblent devant un bouffon désarmé dans haine, isolé...On voit bien où sont les vrais résistants. Ils n'ont pas de kalache mais quelques blagues si cruelles de vérités. Tremblez donc théocrates sataniques !

    Nicolas ZAHAR

    11 h 00, le 08 novembre 2021

  • on espere , pas un autre Lokman Slim en perspective...

    LeRougeEtLeNoir

    10 h 31, le 08 novembre 2021

  • "Intouchable" le parti de Dieu! Surtout par l'un des siens...cela fait encore plus mal. Bon courage Hussein et fais attention...

    Georges Breidy

    09 h 56, le 08 novembre 2021

  • Donc ce jeune homme accuse : « la banlieue sud d'avoir recours à l’intimidation contre ces habitants », Decrit «la Résistance comme une entité armée pleine de dollars investis dans le taux de change» et decrete que «Les habitants de la banlieue sud vont manifester en contrepartie d’une somme d’argent ». J'ai bien lu ? ou est l'humour ? ce n'est que du descriptif factuel !! je cours chercher ses sketch sur YT.

    Lebinlon

    09 h 29, le 08 novembre 2021

  • Et ça continue…l’obscurantisme se propage sournoisement. J’espère que ce comédien n’aura pas le même sort que lokman Slim. Ces gens-là n’ont qu’une seule façon de traiter les opposants à leur doctrine.

    Karam Georges

    08 h 01, le 08 novembre 2021

  • L'humoriste est "accusé par al-Akhbar de viser directement le Hezbollah ". Le terme "accusé" est impropre. On ne peut être "accusé: que d'un crime ou d'une faute. Or critiquer le Hezbollah n'est ni l'un ni l'autre. Au contraire. C'est, non seulement un droit, mais un devoir national. Quant au fait que "la banlieue sud a recours à l’intimidation contre ses habitants ", si le retournement d'Ibrahim Hoteit et les menaces de torture et de mort à l'encontre de notre humoriste ne suffisaient pas, l'assassinat (resté impuni) de Lokman Slim. le prouve amplement.

    Yves Prevost

    06 h 56, le 08 novembre 2021

  • Hezbollah and Amal are fascist and dangerous groups that do not tolerate any criticism or dissent, no matter how mild. They have such a thin skin that they cannot tolerate laughter at their expense. Stand up comedians and peaceful individuals need protection from these bullies. We should stand up for free speech. The Hezbollah electronic army that hurl insults and threats should be banned from social media and their accounts reported so that they can be terminated.

    Mireille Kang

    05 h 00, le 08 novembre 2021

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