Rechercher
Rechercher

Politique - Crise diplomatique avec les pays du Golfe

Raï appelle Aoun et Mikati à une "mesure décisive" pour désamorcer la crise

"Le plus grand accomplissement que les forces politiques peuvent effectuer est de ne pas se laisser entraîner dans un jeu entre les pays, notamment au cours de cette période régionale délicate", plaide le prélat. 

Raï appelle Aoun et Mikati à une

Le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké, le 30 octobre 2021. Photo Reuters / Mohamed Azakir

Le chef de l’Église maronite Béchara Raï a appelé le chef de l’État Michel Aoun, ainsi que le Premier ministre Nagib Mikati à prendre "une mesure décisive" pour désamorcer la crise entre le Liban et les pays du Golfe, sans demander explicitement la démission du ministre de l'Information Georges Cordahi dont les propos sur le Yémen avaient déclenché une grave crise diplomatique. Le prélat a également exprimé l'espoir que les dirigeants ne se "laisseront pas entraîner dans un jeu entre les nations, notamment au cours de cette période régionale délicate".

Le patriarche Raï avait reçu samedi en fin de journée M. Cordahi, qui avait quitté Bkerké sans faire de déclarations à la presse, alors que plusieurs informations circulaient sur son éventuelle démission. M. Cordahi a été nommé par le parti chrétien des Marada (Liban-Nord), alliés du Hezbollah qui s'est opposé à sa démission.

Dans une émission télévisée datant du 5 août et diffusée lundi, Georges Cordahi, qui n'était pas à l'époque membre du gouvernement, avait qualifié d'''absurde" la guerre menée depuis 2015 au Yémen par une coalition militaire en appui au gouvernement, et estimé qu'il "était temps qu'elle s'arrête". Il avait ajouté que les rebelles houthis, soutenus par l'Iran, se défendaient "face à une agression extérieure" et que "leurs maisons, leurs villages, leurs mariages et leurs enterrements étaient bombardés" par la coalition. 

Mesure décisive

Dans son homélie dominicale, le patriarche a rappelé que "le gouvernement a été mis sur pied pour aider le Liban à se redresser et à rétablir ses liens avec la famille arabe et internationale". "Aujourd'hui, la crise avec l'Arabie saoudite en particulier et les pays du Golfe en général, dont les causes sont diverses et cumulées, nuit aux intérêts du Liban et des Libanais", a-t-il déploré. "Nous nous attendons à ce que le président de la République, le chef du gouvernement et toute personne concernée prennent une mesure décisive pour désamorcer  l'explosion des relations entre le Liban et les pays du Golfe", a souhaité Mgr Raï. "Nous les appelons à adopter une position décisive afin de protéger le Liban ainsi que les Libanais résidant au pays et à l'étranger", a-t-il plaidé. 

Lire aussi

L’Arabie saoudite dénonce "la domination du Hezbollah" sur le Liban

Vendredi, l'Arabie saoudite et Bahreïn avaient décidé de rappeler leurs ambassadeurs au Liban et d'expulser les ambassadeurs libanais sous 48h. Deux autres pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) leur ont emboîté le pas samedi, le Koweït et les Émirats Arabes Unis. 

Le Premier ministre Mikati avait dit "regretter profondément la décision du royaume" et formulé l'espoir que "la direction saoudienne, avec sa sagesse, la reconsidérera". Se trouvant à l'étranger, il avait chargé une cellule interministérielle dirigée par le chef de la diplomatie, Abdallah Bou Habib, de trouver une issue à cette crise. Pour sa part, le président Aoun, allié du Hezbollah, avait insisté sur son "attachement aux meilleures relations avec l'Arabie saoudite (...) sans que cela ne soit affecté par les opinions exprimées par certains (...)". 

Au-delà des propos de Cordahi

Le chef de l'élise maronite a par ailleurs précisé que "le plus grand accomplissement que les forces politiques peuvent effectuer est de ne pas se laisser entraîner dans un jeu entre les pays, notamment au cours de cette période régionale délicate". 

Lire aussi

Escalade saoudienne : pourquoi et quelles conséquences pour le Liban

Selon des experts, la crise diplomatique entre Riyad et Beyrouth va au-delà des propos du ministre Cordahi et reflète une lutte d'influence entre l'Iran et l'Arabie saoudite, dont le Liban paie le lourd tribut. Samedi, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhan, avait estimé qu’"il n'y a pas de crise avec le Liban mais une crise au Liban en raison de l'hégémonie iranienne". "La domination du Hezbollah sur le système politique au Liban nous inquiète", avait-il précisé.

Le chef de l’Église maronite Béchara Raï a appelé le chef de l’État Michel Aoun, ainsi que le Premier ministre Nagib Mikati à prendre "une mesure décisive" pour désamorcer la crise entre le Liban et les pays du Golfe, sans demander explicitement la démission du ministre de l'Information Georges Cordahi dont les propos sur le Yémen avaient déclenché une grave crise diplomatique. Le...

commentaires (8)

Il demande à Aoun de prendre une mesure décisive? Mais il s’en fout comme de sa dernière chaussette usée, le sort du pays n’a jamais été sa priorité. S’il avait été question de son fauteuil ou de sa succession il serait monté au créneau pour les défendre mais là, le sort de toute la nation et de ses citoyens sont en jeu, alors il continue de roupiller espérant une solution magique qui surtout garantirait le fauteuil et le pouvoir à ses disciples et membres de sa famille. Pour le reste inchallah.

Sissi zayyat

10 h 59, le 01 novembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (8)

  • Il demande à Aoun de prendre une mesure décisive? Mais il s’en fout comme de sa dernière chaussette usée, le sort du pays n’a jamais été sa priorité. S’il avait été question de son fauteuil ou de sa succession il serait monté au créneau pour les défendre mais là, le sort de toute la nation et de ses citoyens sont en jeu, alors il continue de roupiller espérant une solution magique qui surtout garantirait le fauteuil et le pouvoir à ses disciples et membres de sa famille. Pour le reste inchallah.

    Sissi zayyat

    10 h 59, le 01 novembre 2021

  • ERRATUM Merci de rectifier : Mais N’A aucune pouvoir ni levier etc…en lieu et place de Mais N’ONT aucun pouvoir ni levier etc… et lire aussi comme un gamin PRIS la main dans le pot de confiture. au Lieu de lire comme un gamin la main dans le pot de confiture. Merci de votre compréhension.

    Le Point du Jour.

    00 h 12, le 01 novembre 2021

  • La mine défaite, le regard hagard, enfoncé sur son Cathèdre, pensif, le cœur serré, priant le ciel pour sortir de la misère un Pays dans la tourmente et la misère. Monseigneur Raï éperdu, dans son for intérieur par la violence des mots lancés par des politicards qui ne doutent de rien et qui se foutent de tout. Monseigneur Raï est seul à mesurer l’ampleur de la tâche qui l’attend pour calmer les esprits, et amener les uns et les autres à une paix même momentanée pour éviter le pire. Notre Cardinal aime le Liban et son peuple, tout son peuple sans exception. Mais n’ont aucun pouvoir ni levier pour faire évoluer les positions figées depuis des décennies. Voilà que l’Arabie Saoudite, Pays ami par excellence, claque la porte avec pertes et fracas et laisse un Liban en plein désarroi dans la panade, à cause d’un clown qui ne connaît pas son métier pour attirer le rire des spectateurs s’est évertué à parler en disant tout et n’importe quoi, bon public Les Libanais hilares ont ri aux éclats de l’ineptie débitée par ce Cordahi, qui a confondu hilarité et fonction officielle, s’est enfoncé en voulant se justifier comme un gamin la main dans le pot de confiture. Démissionner lui sauverait peut-être l’honneur ? pour peu qu’il lui en reste encore un peu ! Que Dieu bénisse le Liban et tout son peuple.

    Le Point du Jour.

    20 h 45, le 31 octobre 2021

  • encore une fois, haassssannn nasroullah a dit son 1er et dernier mot d'appui au grand homme cordahy. meme ce dernier oserait difficilement enfreindre le dictat du khamenai made in lebanon

    Gaby SIOUFI

    16 h 31, le 31 octobre 2021

  • Le gouvernement, actuellement est démissionnaire de facto. Alors, pas besoin de demander à quiconque de démissionner. D'ici la fin du mandat Aoun, ce sera une question de gestion d'affaires courantes.

    Esber

    16 h 12, le 31 octobre 2021

  • IL N'Y A PLUS PERSONNE QUI RESPECTE LES PAROLES DE RAÏ, À FORCE DE PARLER POUR RIEN DIRE. JE LE CONSEIL POUR LA DIXIÈME FOIS DE SE RETOURNER CONCRÈTEMENT CONTRE LES MERCENAIRES, AOUN, BASSIL, ET FRANGIÉ POUR AFFAIBLIR LE HEZBOLLAH ET AIDER LE PAYS, AU LIEU DE LES RECEVOIR SUR LE TAPIS ROUGE SANS ARRÊT . MAIS MALHEUREUSEMENT QU'IL A MONTRÉ SES LIMITES INTELLECTUELLES.

    Gebran Eid

    15 h 50, le 31 octobre 2021

  • C’est un grand mystère pour moi aussi: de quel droit l’église vient se mêler de politique ?

    El moughtareb

    14 h 37, le 31 octobre 2021

  • Il se présente aux élections ce monsieur ou quoi ?

    Robert Malek

    13 h 03, le 31 octobre 2021

Retour en haut