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Nos Lecteurs ont la Parole

Mélancolie à esquiver

Mélancolie à esquiver

Photo DR

Dernièrement nous recevons sur nos téléphones portables ou bien nous voyons sur les réseaux sociaux des vidéos de courts reportages sur le Liban des années cinquante, soixante ou bien soixante-dix juste avant la guerre, décrivant et représentant le Liban comme étant le phare du Moyen-Orient.

Des paysages sublimes, un centre-ville avec ses souks dynamiques, des montagnes pittoresques avec des maisons en tuiles et leur verdure, une route côtière médusante, des centres balnéaires et des hôtels superchics… Il était beau notre pays, et comme ils le disaient, c’était vraiment un paradis sur terre. Mais c’est là que l’amertume commence... c’est vrai que c’est nostalgique et peut-être vivifiant pour un moment de voir des reportages d’antan, mais aussitôt finis que voilà un pincement au cœur causé par la tristesse me fait sortir de ma léthargie et me ramène à la réalité... Car la suite est triste, dramatique, nous la connaissons, nous l’avons vécue et nous la vivons toujours sans aucun espoir qui nous reconnecte à ces films si merveilleux.

N’étant pas un politicien ou un charlatan (car les deux ont beaucoup en commun), je ne veux pas faire de longues analyses interminables qui commencent par accuser l’un et finissent par blâmer l’autre. Ce qui est fait est fait, et nous sommes en partie responsables de notre situation actuelle. Cessons de blâmer toujours autrui, et essayons ne serait-ce que dans le contexte de ce texte de voir les choses comme elles le sont, et pas comme nous voulons qu’elles soient. « Qui sème le vent, récolte la tempête... » dit le dicton, et cela s’applique exactement sur notre situation.

Durant de longues années, nous avons appliqué royalement et éperdument l’expression « après moi le déluge » et en plus nous avons élu des politiciens qui nous ont gouvernés sans transparence. Hélas avec le temps, ils ont gangrené le pays à tort et à travers, et inéluctablement ont crée une génération de pleutres qui les ont suivis.

Lorsque le taux de pauvreté empiète les cinquante pour cent de la population (pour ne pas dire plus), le taux de chômage dépasse les quarante pour cent, la majorité des citoyens rêvent de quitter le pays sans retour, le peuple pleure à cause du manque du pain quotidien, la banque centrale confisque (pour ne pas dire vole) l’argent de ses citoyens, la loi de la jungle règne dans le pays et avec toute l’abomination qui s’étale aujourd’hui sous nos yeux, il faut avoir la bravoure et l’ardeur d’admettre que c’est le temps des pleutres.

De grâce ne devenons plus mélancoliques en voyant ces films. Cessons de nous lamenter glorifiant le passé. Penser que cela va recréer le passé glorieux est du pur sophisme. Laissons « les pleurs sur les ruines » au grand poète Imru’ al-Qays ! Il faut être pragmatique. Et sûrement que la solution existe.

Le passé est passé, c’est le présent et le futur qui doivent nous intéresser.

Notre pays, nos parents, notre culture, nos traditions, nos espoirs et nos rêves ne tiennent qu’à une ficelle. C’est maintenant ou jamais.

Abou Dhabi

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Dernièrement nous recevons sur nos téléphones portables ou bien nous voyons sur les réseaux sociaux des vidéos de courts reportages sur le Liban des années cinquante, soixante ou bien soixante-dix juste avant la guerre, décrivant et représentant le Liban comme étant le phare du Moyen-Orient. Des paysages sublimes, un centre-ville avec ses souks dynamiques, des montagnes pittoresques avec...

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