Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, en visite officielle à Beyrouth depuis jeudi, a affirmé vendredi que l'Iran continuerait à exporter du fuel au Liban par le biais du Hezbollah malgré les sanctions internationales, une démarche illégale et qui met dans l'embarras les autorités libanaises dans un Etat en pleine crise. Il a toutefois appelé le gouvernement libanais à formuler une demande officielle pour importer du pétrole iranien afin que cela se fasse par les voies légales.
Coopération avec le gouvernement
"L'Iran respecte au plus haut degré la souveraineté du Liban et souhaite l'aider à travers une coopération entre les gouvernements des deux pays dans tous les domaines", a déclaré le ministre iranien, lors d'une conférence de presse au siège de l'ambassade d'Iran à Beyrouth. "L'Iran continuera à envoyer des produits pétroliers, et nous espérons que cela se fera à travers une coopération avec le gouvernement", a-t-il ajouté. "Lorsque le gouvernement libanais nous le demandera officiellement, nous serons prêts à envoyer au Liban du pétrole. Et lorsque le Hezbollah et la Résistance libanaise nous demanderont un tel soutien pétrolier, nous n'hésiterons pas une seconde à y répondre favorablement", a expliqué le ministre. "Nous pensons que le Liban est capable d'obtenir une dérogation aux sanctions américaines, afin de renforcer sa coopération avec l'Iran", a-t-il encore avancé.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait annoncé, en août, le départ d'un navire iranien chargé de carburant vers le Liban et des dizaines de camions-citerne transportant le fioul iranien sont arrivés à la mi-septembre depuis la Syrie pour être déchargés dans les stations-service de l'entreprise pétrolière appartenant au mouvement chiite pro-Iran. Les sanctions américaines interdisent pourtant à l'Iran d'exporter son pétrole et visent aussi le Hezbollah, classé "groupe terroriste" par Washington.
L'initiative du mouvement chiite intervient dans un contexte de crise aiguë. La pénurie de carburant frappe les centrales électriques de l'Etat et les générateurs de quartier, plongeant la population dans l'obscurité pendant de longues heures. La crise énergétique menace même les hôpitaux et leurs équipements.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, dont le gouvernement a été formé le 10 septembre après 13 mois de vide politique, avait déploré dans l'action du Hezbollah une atteinte à la souveraineté libanaise, écartant toutefois le risque de mesures punitives des Etats-Unis contre le pays.
Commentant l'acheminement de pétrole iranien vers le Liban, Washington a dénoncé jeudi une "opération de communication" de la part du Hezbollah.
"Le pétrole d'un pays soumis à de nombreuses sanctions comme l'Iran n'est vraiment pas une solution durable à la crise énergétique du Liban", a expliqué le porte-parole du département d'Etat Ned Price. "C'est, à notre avis, une opération de communication du Hezbollah qui ne s'implique pas dans une solution constructive au problème" du petit Etat plongé dans une profonde crise économique, a-t-il dit. "Nous soutenons les efforts pour trouver des solutions durables et transparentes qui permettront de régler les graves pénuries en énergie et en pétrole du Liban", a-t-il ajouté. Il n'a toutefois pas évoqué d'éventuelles sanctions américaines contre le Liban, rappelant que le président Joe Biden était favorable à une levée des sanctions contre l'Iran si Téhéran revenait à la table des négociations pour raviver l'accord nucléaire international signé en 2015.
Construction de centrales électriques
Sur un autre plan, Hossein Amir-Abdollahian a réitéré l'offre de son pays de construire deux centrales électriques dans un délai de 18 mois, l'une à Beyrouth et l'autre dans le sud du pays. "L'Iran est entièrement disposé à mettre ses capacités et ses moyens techniques disponibles à travers des investissements libanais, iranien, ou conjoints, et ce afin de construire deux centrales électriques", a affirmé le responsable.
Dialogue avec l'Arabie
Sur le plan régional, le ministre iranien a affirmé que le dialogue entre l'Iran et l'Arabie saoudite est "sur la bonne voie" mais il faut encore du temps pour une reprise des relations entre ces deux puissances régionales.
"Le dialogue irano-saoudien est sur la bonne voie. Nous avons abouti à des résultats et à des accords, mais nous avons encore besoin de discussions supplémentaires", a dit le ministre. "Les deux parties informeront de la mise en œuvre de ces accords au moment approprié. Nous saluons la poursuite des pourparlers et des résultats qui profitent aux deux parties et à la région", a-t-il ajouté.
Lancées sous la présidence du modéré iranien Hassan Rohani et rendues publiques pour la première fois en avril 2021, les discussions entre les deux principaux rivaux au Moyen-Orient se sont poursuivies après la prise de fonction en août de son successeur ultraconservateur Ebrahim Raïssi.
commentaires (13)
Il s’invite et arrive sur notre territoire avec gros sabots en inspecteur des travaux finis pour détecter les failles de la faille de la feuille de route de sabotage confiée à ses acolytes vendus qui trahissent leur pays sur simple ordre et se permet de fignoler les détails en prodiguant des ordres sous formes de conseils ou de main tendue et notre président ne trouve rien à redire. Quel président accepterait de rencontrer dans son palais présidentiel un invité surprise imposé par la caste vendue et qui en plus force le trait et se permet de débiter des mensonges en se faisant passer pour un des nôtres alors qu’aucun lien ne nous rattache à eux ni à leur culture sauf l’animosité pour avoir usurpé notre pays avec des alliés locaux vendus contre un fauteuil, un pouvoir et de l’argent. AOUN que faites vous encore dans ce fauteuil? Vous avez déjà assez fait pour assassiner votre pays il serait temps de renoncer à leurs projets et de rejoindre l’opposition pour vous racheter. Il n’est jamais trop tard pour sauver ce qui encore l’être, pour cela il faut une conscience, du patriotisme, de la dignité et de l’honneur, vous en restent-il un brin de ces vertus qui caractérisent un président en général?
Sissi zayyat
13 h 18, le 09 octobre 2021