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Politique - Législatives 2022

La date des élections pourrait être avancée

Plusieurs protagonistes redoutent une atteinte au droit des émigrés à voter.

La date des élections pourrait être avancée

Bassam Maoulaoui s’exprimant à l’issue de son entretien avec Michel Aoun, hier à Baabda. Photo Twitter @LBpresidency

Des spéculations, qui sont toujours au stade d’« idées » autour d’éventuels amendements de la loi électorale actuelle (votée en juin 2017 et prévoyant la proportionnelle appliquée à quinze circonscriptions avec vote préférentiel au niveau du caza), ainsi que du calendrier électoral, suscitent déjà l’émoi dans les milieux politiques et partisans.

Des informations rapportées hier dans certains médias locaux faisaient état d’une « entente » conclue entre les membres de « la commission parlementaire ad hoc chargée du dossier des élections » autour de certains points. Toujours selon ces médias, il s’agirait notamment d’un accord autour d’une possible tenue du scrutin législatif le dimanche 27 mars 2022, au lieu du dimanche 8 mai.

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Une source parlementaire informée contactée par L’Orient-Le Jour met les points sur les i : « Il n’y a pas de commission parlementaire ad hoc chargée du dossier. Des députés représentant tous les groupes parlementaires sont en concertation et discutent d’idées et de propositions qui seraient à même de faciliter et d’assurer l’organisation des élections. » De même source, on apprend que les députés concernés sont : le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, Alain Aoun (Baabda, Courant patriotique libre), Georges Adwan (Chouf, Forces libanaises), Ali Hassan Khalil (Marjeyoun, Amal), Bilal Abdallah (Chouf, Rassemblement démocratique), Ali Fayad (Marjeyoun, Hezbollah), Samir Jisr (Tripoli, Futur), Tony Frangié (Zghorta, Marada), et Nicolas Nahas (Tripoli, groupe du Premier ministre, Nagib Mikati).

Ces parlementaires sont engagés dans des discussions informelles, qui tournent aujourd’hui autour de la possibilité d’organiser le scrutin en mars, pour éviter que la campagne électorale n’ait lieu durant le mois de ramadan (en avril 2022), rapporte un député proche du dossier.

Interrogé à ce sujet à l’issue d’un entretien avec le président de la République, Michel Aoun, hier, le ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, s’est dit prêt à organiser les législatives avant mai prochain, à condition que la loi électorale actuellement en vigueur soit amendée. « Rien n’empêche que les élections aient lieu avant la date prévue. Cela nécessite toutefois un amendement légal afin de modifier certaines lois et certains délais », a précisé le ministre.

« Le Parlement peut avancer la date des élections, dans la mesure où la Constitution stipule, dans son article 42, que les législatives devraient avoir lieu dans un délai de soixante jours avant la fin de la législature », rappelle Ziad Baroud, ancien ministre de l’Intérieur, dans une déclaration à L’OLJ, avant d’expliquer : « Le mandat de la Chambre expire le 21 mai 2022. Il est donc possible que les législatives se tiennent à partir du premier dimanche après le 20 mars, soit le 27 mars. »

Mais à ce stade, l’amendement de la loi électorale semble exclu, dans la mesure où une telle démarche serait interprétée comme traduisant une volonté de torpiller le scrutin. Un point de vue sur lequel convergent le CPL et les FL. « Nous ne permettrons pas que la législature soit prolongée », déclare Eddy Maalouf, député CPL du Metn, dont la formation entretient des rapports en dents de scie avec le président de la Chambre.

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Le tandem chiite et les sanctions

Ce sont surtout les informations autour d’une éventuelle annulation du droit des émigrés à voter à l’étranger sous prétexte de manque de moyens logistiques et financiers qui ont suscité la controverse. Un prétexte qui reste très peu convaincant du moment que le pouvoir exécutif multiplie les signes de sa détermination à organiser les élections. Le nouveau gouvernement Mikati s’était d’ailleurs engagé à remplir ce devoir dans la déclaration ministérielle sur la base de laquelle il a obtenu la confiance de la Chambre, lundi dernier.

De source parlementaire informée, on indique que le tandem Amal-Hezbollah souhaite que les émigrés ne se rendent pas aux urnes, cela allant à l’encontre de son intérêt, alors qu’il est visé par les sanctions américaines. La même source croit savoir que l’annulation de la clause de la loi accordant six sièges (trois chrétiens et trois musulmans) à la diaspora est également sur la table. « Les émigrés vont voter, même si la clause des six sièges est annulée », déclare toutefois à L’OLJ un des députés impliqués dans les concertations.

Car dans le fond, tenter de priver la diaspora de se rendre aux urnes reviendrait à porter atteinte à un droit garanti par la Constitution. Il s’agit aussi d’une flagrante violation du principe de l’égalité entre citoyens.

Mais pour les protagonistes rangés dans le camp de l’opposition, le pouvoir en place voudrait empêcher les expatriés de voter, sachant que la diaspora avait participé aux élections pour la toute première fois en mai 2018, parce que les émigrés sont « des voix libres » qui échappent à la logique clientéliste observée sur la scène locale. C’est ce qui ressort d’un tweet posté hier par le chef des Kataëb, Samy Gemayel.

« Ne portez pas atteinte au droit des émigrés à voter à l’étranger. Ils sont la richesse du Liban et leurs voix sont libres, loin de votre clientélisme et vos intimidations. Toute décision de les marginaliser serait un putsch contre la démocratie des élections, que nous considérerions comme (traduisant) une volonté d’annuler le scrutin », a-t-il écrit à l’adresse du pouvoir en place. Une source au sein des Kataëb confie à L’OLJ que « toutes les options sont ouvertes pour mener cette bataille, dont celle du recours à la rue ». À leur tour, les FL et le CPL se disent prêts à affronter toute mise à l’écart des Libanais de l’étranger. « Une telle décision serait clairement une attaque politique contre le CPL et nous ne resterons pas les bras croisés », déclare un parlementaire aouniste, dans une évidente pique à Nabih Berry. De son côté, un responsable au sein des FL se montre confiant que « personne ne pourra empêcher les émigrés de voter ».

Quoi qu’il en soit, le ministère des Affaires étrangères, et en vertu de la loi électorale actuelle, poursuit les préparatifs pour que la diaspora puisse voter. Le ministre Abdallah Bou Habib devrait annoncer très prochainement l’ouverture du délai d’inscription des émigrés dans les ambassades libanaises, confie une source du ministère à L’OLJ, précisant que le délai arrivera à expiration le 20 novembre.

Des spéculations, qui sont toujours au stade d’« idées » autour d’éventuels amendements de la loi électorale actuelle (votée en juin 2017 et prévoyant la proportionnelle appliquée à quinze circonscriptions avec vote préférentiel au niveau du caza), ainsi que du calendrier électoral, suscitent déjà l’émoi dans les milieux politiques et partisans. Des informations...

commentaires (9)

Tous les politiques et leurs propres waf.safas ne veulent pas d'une diaspora habituée à de la vraie démocratie venir polluer les mœurs de leurs ouailles, et/ou esclaves, autochtones locaux... Nos polichinelles ont bien plus d'un tour dans leurs saylés...

Wlek Sanferlou

18 h 20, le 24 septembre 2021

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Tous les politiques et leurs propres waf.safas ne veulent pas d'une diaspora habituée à de la vraie démocratie venir polluer les mœurs de leurs ouailles, et/ou esclaves, autochtones locaux... Nos polichinelles ont bien plus d'un tour dans leurs saylés...

    Wlek Sanferlou

    18 h 20, le 24 septembre 2021

  • Le tandem chiite est anti- démocratique par excellence et vit dans un autre temps archaïque et primaire. La diaspora doit se faire entendre dorénavant quitte à devenir plus agressive envers la politique locale . Fl + PNL+ KA+ independents patriotes , réunissez vous et unifiez vos forces pour le bien du pays. Ensemble, vous pouvez balayer les traîtres.

    Wow

    12 h 40, le 24 septembre 2021

  • Toute la diaspora doit descendre envahir le pays pour voter pour le changements, les indépendants.

    Alors...

    12 h 37, le 24 septembre 2021

  • Des lois instaurées par les voleurs traitres pour empêcher la démocratie dans notre pays. Ils veulent réduire le rôle de la diaspora à celui de la vache à lait qu’on peut traire et qu’on relègue au rang de seconde zone parce qu’elle représente un danger pour leur existence même dans ce pays qu’ils ont ruiné et qui a tenu grace aux transferts par milliards pour subvenir aux besoins de leurs familles qu’ils ont pris le soin de dépouiller. Non, non et mille fois non. La diaspora a un rôle majeur dans ces élections pour renverser la vapeur, et toute loi décrétée par ces pourris sera nulle et non avenue. On fait appel à tous les magistrats compétents pour déclarer la guerre à tous ces fossoyeurs en rejetant leurs lois biaisées en les classant comme illégitimes puisqu’elles proviennent des vendus qui sapent notre démocratie. Tous les libanais sont invités à se rassembler pour dénoncer ces crapules qui ne cessent de piétiner notre constitution et nos lois pour rester illégalement au pouvoir et disposer des biens et des vies des citoyens comme ils le souhaitent, profitant du silence et de l’immobilisme des libanais qui se laissent faire, occupés à pallier au plus urgent, leur argent volé, leur essence, leur infrastructures démolies et leur gagne pain anéanti par ces mêmes qui refusent d’être chassés démocratiquement et qui se permettent de changer les lois pour continuer le saccage et la démolition du pays d’une façon illégale et éhontée. THAOURA.

    Sissi zayyat

    11 h 09, le 24 septembre 2021

  • L’argent que continue à envoyer la diaspora a ses proches au Liban est de l’ordre de 7 milliards de $ par an. C’est la seule source de revenus en devises de tout le Liban.

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 52, le 24 septembre 2021

  • Pourquoi ce ministre, ancien juge, s'adresse à nous comme s'il lance un verdict ? L'autorité peut très bien réussir avec le sourire, mais, qui a dit que son poste est synonyme d'autorité ?

    Esber

    09 h 28, le 24 septembre 2021

  • "...le Hezbollah et Amal souhaitent que les émigrés ne se rendent pas aux urnes..." Parfait ! Le tandem chiite montre de plus en plus clairement son vrai visage...ainsi que ses intentions et projets qui n'ont rien à voir avec le Liban. - Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 48, le 24 septembre 2021

  • Amal and Hezbollah do not want the diaspora to vote because they risk losing seats. They want to cancel their opponents to retain their power and reelect Mr. Berry as speaker. As a reminder, he’s been Speaker for 30 years and has taken part in the collapse of the country.

    Mireille Kang

    08 h 35, le 24 septembre 2021

  • "… Une source parlementaire informée contactée par L’Orient-Le Jour …" - pourtant on vous avait bien dit de ne jamais croire les parlementeurs. Alors?

    Gros Gnon

    01 h 27, le 24 septembre 2021

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