« La détérioration de l’activité économique s’est accélérée » au second trimestre, annonce l’ACB

« La détérioration de l’activité économique s’est accélérée » au second trimestre. C’est ainsi qu’ont décidé l’Association des commerçants de Beyrouth (ACB) et la Fransabank de titrer leur rapport trimestriel concernant le secteur commercial au Liban. Leur indice du chiffre d’affaires réel des commerces de détail (calculé en retirant l’effet de la hausse des prix) en glissement annuel, qui mesure la vente réelle au détail (la base 100 est mesurée au dernier trimestre 2011), tous secteurs confondus, a atteint 4,89 points. Cet indice est en baisse en glissement annuel (6,43) et trimestriel (4,89), malgré les phases de confinement imposées dans le pays durant ces deux périodes pour lutter contre la propagation du Covid-19. En effet, la première eut lieu durant le deuxième trimestre 2020, poussant de nombreux commerces non alimentaires à fermer leurs portes, alors que durant le premier trimestre 2021, deuxième phase de confinement, ce sont même des supermarchés qui ont dû fermer leurs portes durant de longues semaines.

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Malgré la levée progressive de ces mesures, le deuxième trimestre de cette année a été pire que tous les précédents en termes d’activité économique, établissant même un record depuis la mise en place cet indice, une conséquence directe des crises économique et financière dans lesquelles s’enfonce le pays depuis deux ans. L’ACB fait ainsi état de la fermeture totale de près de 40 % des commerces, alors que ceux qui ont ouvert de nouveau suite aux périodes de confinement n’ont pas pu réaliser de bons chiffres d’affaires en raison de la baisse du pouvoir d’achat des Libanais (près de 74 % des résidents vivent à présent sous le seuil de pauvreté, selon l’Escwa). Cela est principalement dû à la dépréciation de la livre, qui s’échangeait en juin à plus de 15 000 livres pour un dollar, soit près de dix fois le taux officiel de 1 507,5 livres, et à la levée des subventions sur certains produits à partir de juin, alors qu’elles avaient été officiellement mises en place en octobre 2019 pour contrer la baisse du pouvoir d’achat en livre des citoyens.

Baisse de près de 100 %

L’indice ACB/Fransabank pondère les résultats d’un échantillon d’entreprises représentant l’ensemble des filières du commerce de détail en fonction du taux d’inflation calculé par l’Administration centrale de la statistique (ACS). Presque tous les secteurs ont noté une « chute de 100 % de leur indice de vente au détail en glissement annuel » , indiquent les auteurs du rapport. En rythme trimestriel, la palme d’or de la baisse revient aux chaussures et produits en cuir (-85,46 %), suivis par le secteur de l’habillement (-70,6 %) et des boulangeries (-57,33 %). Toutefois, le secteur du matériel médical, celui des voitures neuves et celui du carburant ont connu une hausse comparée au trimestre précédent (respectivement de +65,98 %, +47,37 % et +26,94 %).Les ménages concentrent actuellement leur consommation sur les produits médicaux et de première nécessité, ce que des membres de l’ACB avaient expliqué à plusieurs reprises à L’Orient-Le Jour durant l’année écoulée. Toutefois, les supermarchés ont quand même subi une baisse de leur chiffre d’affaires de 52,46 % en glissement trimestriel.

À fin juin, les subventions sur le carburant ont été en partie levées, la fourniture de devises passant de 85 % à un taux 1 507,5 livres pour un dollar à 100 % à 3 900 livres. Cela a provoqué alors une hausse des prix de la consommation qui pourrait contribuer à une aggravation de l’indicateur du troisième trimestre, sauf si les expatriés présents durant les vacances d’été ont offert une bouffée d’air aux commerçants.