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Politique - Électricité

Visite ministérielle en Syrie : Damas « accepte d’aider le Liban »

Les ministres libanais, syrien et égyptien de l’Énergie tiendront une réunion mercredi en Jordanie afin d’établir un plan de travail et un calendrier pour l’acheminement de gaz égyptien vers le Liban, selon une chaîne télévisée jordanienne.

Visite ministérielle en Syrie : Damas « accepte d’aider le Liban »

De gauche à droite : le directeur de la Sûreté générale libanaise Abbas Ibrahim, les ministres sortants de l’Énergie Raymond Ghajar, des Finances Ghazi Wazni et des AE Zeina Acar, le secrétaire général du Haut-Conseil libano-syrien Nasri Khoury, et les ministres syriens des AE Fayçal Mokdad et du Pétrole Bassam Tohmé, à Damas le 4 septembre 2021. Yamam al-Shaar/Reuters

Damas a « accepté d’aider » le Liban. C’est en ces termes que le secrétaire général du Haut-Conseil libano-syrien, Nasri Khoury, a résumé samedi les résultats de la visite dans la capitale syrienne d’une délégation ministérielle libanaise conduite par la vice-présidente du Conseil et ministre sortante des Affaires étrangères par intérim, Zeina Acar. Cette visite officielle et inédite, depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, avait pour mission de discuter avec les officiels syriens de l’importation de gaz égyptien et/ou d’électricité jordanienne à travers le territoire syrien. Une visite donc principalement technique, commandée par les graves pénuries de carburants dont souffre le Liban, en plein effondrement économique, mais dont les implications politiques ne sont pas à négliger, les partis proches de l’axe syro-iranien ayant essayé à maintes reprises depuis 2011 de pousser les autorités libanaises à prendre langue avec le régime de Damas. Aligné sur la politique de la Ligue arabe qui avait suspendu la Syrie, Beyrouth refusait jusque-là tout contact officiel avec Damas.La mission libanaise en Syrie intervient après l’annonce récente par l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, que Washington était disposé à aider Beyrouth à importer de l’énergie via la Syrie, dans un assouplissement apparent de la position américaine sur les sanctions imposées à ce pays. Mercredi dernier, Chris van Hollen, un des sénateurs démocrates américains qui ont effectué une visite à Beyrouth, a indiqué que son pays « cherche des moyens » de contourner la difficulté posée par le transport via la Syrie de gaz ou d’électricité en provenance de Jordanie. La loi dite César, adoptée en 2019 par le Congrès américain, prévoit en effet de lourdes sanctions en cas de transactions commerciales avec le régime syrien.

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À son arrivée en Syrie, au village de Jdeidet Yabous, la délégation, qui comprenait également les ministres sortants des Finances Ghazi Wazni, de l’Énergie et de l’Eau Raymond Ghajar, ainsi que le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim, a été accueillie par le chef de la diplomatie syrienne, Fayçal Mokdad, l’ambassadeur du Liban à Damas, Saad Zakhia, et l’ambassadeur de Syrie au Liban, Ali Abdelkarim Ali. Elle s’est ensuite rendue au ministère syrien des Affaires étrangères à Damas pour des entretiens avec, entre autres, Fayçal Mokdad et le ministre syrien du Pétrole, Bassam Tohmé.

Mise sur pied d’une équipe technique

Dans une première déclaration faite à Jdeidet Yabous, Nasri Khoury a salué « la première visite d’une délégation libanaise officielle depuis 2010, dont l’objectif est d’étudier l’importation de gaz depuis l’Égypte jusqu’au Liban en passant par la Syrie, afin de produire du courant électrique », ajoutant qu’il s’agit « d’une visite d’un jour et que des accords spécifiques devraient être conclus ». Il a rappelé qu’il existe « un accord préalable au sujet de l’importation de gaz d’Égypte en passant par la Syrie et la Jordanie pour arriver au Liban, mais que Le Caire avait arrêté de fournir du gaz au Liban ». « Aujourd’hui, nous essayons de réactiver cet accord », a-t-il poursuivi, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle syrienne SANA. En 2009, la Syrie et l’Égypte avaient signé un accord pour fournir du gaz naturel au Liban via le gazoduc arabe. La Syrie devait recevoir quelque 600 millions de mètres cubes de gaz par an à travers sa frontière avec la Jordanie, Damas étant censé fournir au Liban une quantité identique de gaz syrien extrait des gisements de l’est du pays. « La Syrie a approuvé la demande libanaise d’aider au passage du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne via le territoire syrien et elle est prête à effectuer les procédures nécessaires à cet effet », a ajouté le secrétaire général dans une conférence de presse donnée à l’issue des entretiens à Damas. Beyrouth et Damas ont dans ce contexte accepté de « poursuivre les discussions sur les détails techniques » en mettant sur pied une équipe conjointe. « La Syrie a toujours été positive dans ses perspectives, elle a réagi positivement malgré les blessures dues à certaines prises de position », a-t-il noté, assurant toutefois que la Syrie « oubliait ses plaies et veillait à coopérer avec le Liban et à l’aider ».

Nouvelle réunion mercredi

Pour sa part, le ministre Ghajar a déclaré qu’une réunion quadripartite rassemblant des responsables libanais, syriens, jordaniens et égyptiens aurait lieu la semaine prochaine en Jordanie afin de discuter des « procédures nécessaires pour réactiver les accords » entre ces pays, évoquer les questions « techniques et financières » et établir un programme de travail précis. Une réunion des ministres libanais, syrien et égyptien de l’Énergie a également été annoncée hier par la chaîne télévisée jordanienne, al-Mamlaka, précisant qu’elle servirait à établir un plan de travail et un calendrier pour l’acheminement de gaz égyptien vers le Liban.

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L’homologue syrien de Raymond Ghajar, Bassam Tohmé, a lui indiqué samedi que le comité conjoint mis en place va évaluer « dans quel état se trouvent les infrastructures » car « celles-ci, qu’elles soient gazières ou électriques, ont essuyé des dommages importants ». Dans une Syrie aux équipements ravagés par le conflit déclenché en 2011, des travaux seront en effet nécessaires dans le pays pour permettre l’acheminement des importations énergétiques. Concernant l’achat du gaz égyptien et les coûts de transport, la présidence libanaise avait auparavant évoqué des négociations menées par Washington avec la Banque mondiale pour sécuriser les financements. Les sévères pénuries en carburants dont souffre le Liban ont paralysé ses secteurs vitaux. De longues heures de rationnement du courant électrique sont imposées tandis que les responsables ne semblent toujours pas avoir trouvé d’issue à la crise.

Reprise des relations

Selon l’agence SANA, des questions relatives aux « relations bilatérales » entre les deux pays ont également été évoquées pendant la visite, alors que le déclenchement du conflit en Syrie a divisé la classe dirigeante libanaise concernant ses relations avec le régime de Bachar el-Assad. Si les deux pays ont maintenu leurs relations diplomatiques, les visites officielles ont cessé, seuls des ministres de partis libanais alliés de Damas, notamment le Hezbollah pro-iranien, se rendant en Syrie à titre individuel. En novembre dernier, une petite délégation libanaise avait participé à une conférence organisée par la Russie à Damas sur la question des réfugiés.Poussée par les États-Unis, cette officialisation d’une reprise des relations de travail entre la Syrie et le Liban est également intervenue peu après l’annonce par le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah de l’arrivée prochaine au Liban d’un premier tanker chargé de mazout iranien, ce carburant étant essentiel pour le fonctionnement des générateurs privés pendant le rationnement du courant par l’organisme public. Selon les dernières informations du site TankerTrackers.com, le premier des navires iraniens est toujours à l’arrêt à l’entrée du canal de Suez. Le deuxième a, lui, quitté les eaux iraniennes. Par ailleurs, la chaîne al-Hurra a annoncé hier qu’un « certain nombre » de camions- citernes contenant du carburant se dirigeaient vers la frontière libanaise via le gouvernorat syrien de Homs, sans donner plus de détails quant à la provenance exacte de ce carburant. L’agence al-Markaziya a, elle, annoncé hier que des « groupes iraniens » avaient volé 9 des 39 camions-citernes qui transitaient en Syrie, en provenance d’Irak, et à destination du Liban. Au moment d’aller sous presse, L’Orient-Le Jour n’avait toutefois pas pu encore faire confirmer ces deux informations.

Damas a « accepté d’aider » le Liban. C’est en ces termes que le secrétaire général du Haut-Conseil libano-syrien, Nasri Khoury, a résumé samedi les résultats de la visite dans la capitale syrienne d’une délégation ministérielle libanaise conduite par la vice-présidente du Conseil et ministre sortante des Affaires étrangères par intérim, Zeina Acar. Cette visite...

commentaires (4)

La générosité illimitée de la Syrie ne rivalise que celle de l'Iran à travers le hezeb! Générosité vous dîtes? Bien sûr ... Ils nous rendent 1 pour cent de ce qu'ils nous doivent en subventions aux différents produits dont ils jouissent, et en refuge aux centaines de milliers et voire million de réfugiés au frais, partiellement, du libanais appauvrit, en sang et larmes des martyrs et prisonniers libanais tués par eux ou mort pour les défendre et défendre leurs causes. En fins usuriers la Syrie et l'Iran nous traitent comme l'idiot du village!! Entre Shakespeare et Dostoïevski notre avenir balance!

Wlek Sanferlou

16 h 54, le 06 septembre 2021

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Commentaires (4)

  • La générosité illimitée de la Syrie ne rivalise que celle de l'Iran à travers le hezeb! Générosité vous dîtes? Bien sûr ... Ils nous rendent 1 pour cent de ce qu'ils nous doivent en subventions aux différents produits dont ils jouissent, et en refuge aux centaines de milliers et voire million de réfugiés au frais, partiellement, du libanais appauvrit, en sang et larmes des martyrs et prisonniers libanais tués par eux ou mort pour les défendre et défendre leurs causes. En fins usuriers la Syrie et l'Iran nous traitent comme l'idiot du village!! Entre Shakespeare et Dostoïevski notre avenir balance!

    Wlek Sanferlou

    16 h 54, le 06 septembre 2021

  • BIZARREMENT, la Syrie est en guerre depuis plus de 12 ans. Leur pays est détruit, divisé et malmené entre turcs, russes, iran, kurdes etc… ET voilà que c’est CE pays là qui serait en meilleure position que le liban et qui voudrait aider le liban en paix mais en faillite , paraît-il, depuis 1991…CHERCHEZ L’ERREUR !!!!

    LE FRANCOPHONE

    13 h 00, le 06 septembre 2021

  • On croyait avoir fini avec la colonisation et l’usurpation de ce pays par la Syrie, les voilà qui rampent pour aller lui remettre les clés et les accès pour appuyer les nouveaux usurpateurs. Tous les traitres de ce pays devraient être jugés pour trahison suprême une fois que les libanais ont réussi à les mettre hors d’état de nuire. Pour cela il nous faut une union sacrée de tous les citoyens, c’est notre seule arme contre les charlatans sans conscience qui se permettent de négocier le prix de notre nation sans être inquiétés à un prix exorbitant qui est notre souveraineté, notre dignité et notre liberté. QU’ATTENDONS-NOUS POUR RÉAGIR. DEMAIN CE SERA TROP TARD. Chaque seconde qui passe nous pousse encore plus dans leurs griffes et leurs mâchoires aux crocs bien acérés.

    Sissi zayyat

    12 h 50, le 06 septembre 2021

  • Mis a part les problèmes techniques de connexion et de distribution, gaz ou électricité, (probablement insolubles a court terme) qui exactement est dispose a payer la facture d'achat?

    Kettaneh Tarek

    11 h 32, le 06 septembre 2021

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