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Économie - Assurance-santé

Frais médicaux en dollars : les assurés risquent de faire les frais du chaos

Frais médicaux en dollars : les assurés risquent de faire les frais du chaos

Les hôpitaux privés demandent que 30 % des montants devant être versés par un assureur dans le cadre d’une prestation médicale prise en charge soient désormais versés en espèces. Photo STR/AFP/Getty Images

À la fin de la semaine dernière, l’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) a annoncé que le syndicat des hôpitaux privés et le rassemblement des hôpitaux universitaires avaient exigé des assureurs qu’ils remboursent en dollars et en espèces une partie des montants qu’ils doivent couvrir dans le cadre des polices de leurs clients. Une décision communiquée de façon péremptoire, à en croire l’ACAL, qui l’a jugée « impossible » à mettre en œuvre dans les conditions actuelles à partir du 1er septembre (soit mercredi) comme le demandaient les deux syndicats d’hôpitaux.

Contactée, l’ACAL a indiqué que le dossier n’avait pas connu d’évolution durant le week-end, tandis que le syndicat des hôpitaux privés n’a pas souhaité faire de commentaire. Sous couvert d’anonymat, une source cadre dans un hôpital affirme que les négociations entamées depuis des mois « n’ont pas abouti » et que le secteur « ne peut pas faire de concession sur ses demandes, compte tenu de la dégradation de la situation financière et de son impact sur leur capacité à continuer de soigner les patients ». En crise depuis deux ans, le Liban connaît en effet une brutale dépréciation de sa monnaie, des pénuries d’électricité mais aussi de carburant, de médicaments et de matériel médical, un phénomène amplifié par les comportements criminels des accapareurs et des contrebandiers.

Entre dollars et « lollars »

De même source, on rappelle que les hôpitaux privés demandent que 30 % des montants devant être versés par un assureur dans le cadre d’une prestation médicale prise en charge soient désormais versés en espèces, les 70 % restants devant eux être payés en « dollars bancaires » ou « lollars ». Le rassemblement des hôpitaux universitaires réclame pour sa part un ratio de 40 % à régler en dollars en espèces et 60 % en lollars. Les « dollars bancaires » désignent les devises des comptes bloqués par les restrictions illégalement mis en place par les banques dès les premiers mois de la crise il y a près de deux ans et qui peuvent être retirés en livres au taux de 3 900 livres pour un dollar. Une possibilité ouverte par une circulaire de la BDL (n°151) adoptée en avril 2020 et dont les effets ont été prolongés à deux reprises, dont la dernière fois jusqu’à fin septembre (n°572 d’octobre et n°581 d’avril).

L’ACAL considère pour sa part que les conditions ne sont pas viables pour les compagnies d’assurances, surtout dans un délai aussi court, dans la mesure où elles ne peuvent pas modifier les polices de leurs clients au cours de leur période de validité. « Les primes sont calculées en fonction d’un dollar (moyen théorique) à 3 000 livres (en combinant les fractions payables au taux officiel de 1 507,5 livres et celles à 3 900, principalement), tandis que les hôpitaux nous demandent d’assumer des prises en charge sur la base d’un dollar à 10 000 livres (entre 8 500 et 10 000 livres qu’il s’agisse des hôpitaux privés ou des hôpitaux universitaires) », avait résumé vendredi à L’Orient-Le Jour le président de l’ACAL, Élie Nasnas.

Un assureur, lui aussi ne souhaitant pas être cité, estime de son côté que les deux parties « vont encore se réunir », mais sans forcément communiquer de façon active sur les décisions prises. « Beaucoup d’assurés ne sauront ce qui les attend que lorsqu’ils auront un problème », regrette-t-il, ajoutant : « Ce sont sans doute eux qui vont faire les frais du chaos généré par la combinaison entre la gravité de la situation et de l’irresponsabilité de l’État en général et du ministère de la Santé en particulier. »

À la fin de la semaine dernière, l’Association des compagnies d’assurances au Liban (ACAL) a annoncé que le syndicat des hôpitaux privés et le rassemblement des hôpitaux universitaires avaient exigé des assureurs qu’ils remboursent en dollars et en espèces une partie des montants qu’ils doivent couvrir dans le cadre des polices de leurs clients. Une décision communiquée de...

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