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Société - Liban-Sud

Nouvelles tensions à Maghdouché sur fond de pénurie de carburant

L'armée s'est déployée sur les lieux ; le mouvement Amal dément toute implication de ses partisans.

Nouvelles tensions à Maghdouché sur fond de pénurie de carburant

Des habitants du village de Aanqoun ont bloqué la route menant depuis leur village à Maghdouché et mis le feu à des forêts dans la région, le 29 août 2021. Photo fournie par notre correspondante Sarah Abdallah

Des tensions se sont renouvelées dimanche entre les habitants des villages de Aanqoun, à majorité chiite, et Maghdouché, localité chrétienne, au Liban-Sud sur fond de pénurie de carburant au moment où les autorités ne semblent toujours pas avoir trouvé d'issue à ce problème. Plusieurs responsables politiques ont appelé au calme et l'armée s'est déployée sur les lieux en fin de journée, ce qui a permis d'apaiser les tensions. De premiers incidents avaient éclaté il y a plusieurs jours, lorsque des habitants de Aanqoun avaient menacé à l'arme blanche des propriétaires de stations-service de Maghdouché, les poussant à ouvrir leurs stations afin de se procurer du carburant, contrairement à une décision prise par les autorités municipales.

Dans les faits, après avoir bloqué dimanche après-midi la route menant de leur village à Maghdouché et mis le feu à des bois environnants, des jeunes de Aanqoun s'en sont pris à des habitants de Maghdouché ainsi qu'à des maisons, de petits autels religieux et des véhicules dans les rues de la localité chrétienne, provoquant la panique des habitants, selon notre correspondante Sarah Abdallah. Le député Michel Moussa (Amal) a confirmé à L'Orient-Le Jour que des habitants de Aanqoun sont entrés par effraction dans le domicile d'un habitant de Maghdouché et l'ont agressé au couteau, le blessant grièvement. Après ces incidents, l'armée libanaise est intervenue sur les lieux en fin d'après-midi et a rouvert la route reliant les deux localités, selon notre correspondant dans le sud Mountasser Abdallah. La troupe s'est déployée sur la route principale de Aanqoun, ce qui a calmé les tensions et a apaisé les habitants de Maghdouché. Les habitants de Aanqoun qui se trouvaient à l'entrée-est du village se sont également retirés.

Alors que des rumeurs circulaient au sujet d'une implication de partisans du mouvement Amal (du président du Parlement, Nabih Berry, et qui est prépondérant à Aanqoun) dans les affrontements qui ont eu lieu, cette formation chiite a démenti toute implication, estimant que les événements qui ont eu lieu violent le vivre-ensemble, qu'elle prône. Amal a assuré suivre avec l'armée libanaise et les forces de sécurité les développements en cours dans la région. A la demande de M. Berry, un cadre du mouvement Amal s'est par ailleurs rendu en soirée à Maghdouché et s'est entretenu avec un dignitaire grec-catholique de la région, au domicile du député Michel Moussa. Les participants à cette rencontre se sont ensuite rendus à Aanqoun où ils ont rencontré des responsables locaux.

Réagissant à ces incidents, un collectif d'habitants de Aanqoun a appelé les forces de sécurité à "arrêter les personnes impliquées dans les incidents", soulignant que ceux-ci étaient dus à des "problèmes personnels liés aux conditions économiques et sociales compliquées". "Les habitants de Aanqoun condamnent fermement les actes de vandalisme et les fermetures de route", ajoute le communiqué.

"Aucune mesure pour calmer les tensions"
Le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a, lui, affirmé suivre cette affaire et a contacté la ministre sortante de la Défense, Zeina Acar, et le commandement de l'armée, afin de leur demander d'apaiser les tensions.

Interpellant le chef de l'État Michel Aoun et le Premier ministre sortant Hassane Diab, le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a de son côté dénoncé le fait "qu'aucune mesure sécuritaire ni judiciaire n'ait été prise pour calmer les tensions entre deux villages placés sous leur autorité directe", ce qui a à terme provoqué un éclatement de la situation. "La tension qui s'accentue depuis deux jours entre Maghdouché et Aanqoun sur fond de crise de l'essence résulte de la politique avisée de MM. Aoun et Diab", a-t-il ironisé.

Les incidents sécuritaires se multiplient de manière inquiétante à travers le territoire libanais en raison des pénuries que connaît le pays depuis des mois et de l'effondrement général des institutions. Des échauffourées ont notamment lieu de manière quasi-quotidienne entre des automobilistes qui font la queue devant les stations-service pour se procurer de l'essence. 

Les responsables avaient décidé, il y a plus d'une semaine, une levée partielle des subventions sur le carburant et annoncé que les prix seraient alors calculés selon un taux de 8 000 livres pour un dollar jusqu’à fin septembre, contre 3 900 livres depuis fin juin. Cette décision a provoqué une hausse de près de 70 % des prix officiels de l’essence, du mazout et du gaz, mais n’a pas suffi à débloquer la situation. La contrebande vers la Syrie et le stockage illégal semblent se poursuivre, et une forte hausse des prix à la fin du mois prochain après la levée totale des subventions, n'est pas certaine de régler la question.

Des tensions se sont renouvelées dimanche entre les habitants des villages de Aanqoun, à majorité chiite, et Maghdouché, localité chrétienne, au Liban-Sud sur fond de pénurie de carburant au moment où les autorités ne semblent toujours pas avoir trouvé d'issue à ce problème. Plusieurs responsables politiques ont appelé au calme et l'armée s'est déployée sur les lieux en fin...

commentaires (1)

Il ne s'agit pas de problème entre deux villages, mais l'œuvre de zou3rane qui se sentent au dessus des lois grâce à leur appartenance confessionnelle, desquels, leur confession est innocente. Il faut les arrêter et les trainer aux tribunaux pendant quelques temps pour leur apprendre les bonnes manières. Les clefs de la station devraient être confiées à l'armée. Si une station service ne veut pas servir le premier client qui arrive cela veut dire qu'elle stocke illégalement du carburant.

Shou fi

23 h 49, le 29 août 2021

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Commentaires (1)

  • Il ne s'agit pas de problème entre deux villages, mais l'œuvre de zou3rane qui se sentent au dessus des lois grâce à leur appartenance confessionnelle, desquels, leur confession est innocente. Il faut les arrêter et les trainer aux tribunaux pendant quelques temps pour leur apprendre les bonnes manières. Les clefs de la station devraient être confiées à l'armée. Si une station service ne veut pas servir le premier client qui arrive cela veut dire qu'elle stocke illégalement du carburant.

    Shou fi

    23 h 49, le 29 août 2021

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