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Politique - Explosions au port de Beyrouth

Le Parlement affirme que Bitar est incompétent pour demander la comparution de Diab

Le parquet général près la Cour de cassation doit "prendre les mesures appropriées", affirme le secrétaire général de la Chambre, sans expliciter ce qu'il entend par là.

Le Parlement affirme que Bitar est incompétent pour demander la comparution de Diab

Le port de Beyrouth dévasté après la double explosion du 4 août 2020. Photo d'archives AFP/Anwar AMRO

Le Parlement libanais a affirmé vendredi que le juge d'instruction près la Cour de justice Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur la double-explosion au port de Beyrouth, est incompétent pour demander la comparution du Premier ministre sortant Hassane Diab, suite au mandat d'amener émis jeudi par le magistrat. Il a demandé au parquet général près la Cour de cassation de "prendre les mesures appropriées", sans expliciter ce qu'il entendait par là.

"La procédure (d'amener) n'entre pas dans les compétences du juge Bitar", a déclaré le secrétaire général du Parlement, Adnan Daher, dans une missive adressée au parquet général près la Cour de Cassation. le responsable invoque les articles 70, 71 et 80 de la Constitution libanaise, ainsi que les dispositions des articles 18 et 19 de la loi 13/90 relative à l'action de la Haute cour chargée de juger les présidents et ministres. L'article 70 porte sur le droit de la Chambre d'accuser le Premier ministre et les ministres pour manquement grave à leurs devoirs, si les deux-tiers des voix sont réunies. L'article 71 stipule pour sa part que le Premier ministre mis en accusation sera jugé par la Haute Cour, dont la mission est de juger les présidents et les ministres. "Le parquet général près la Cour de cassation doit faire le nécessaire", a ainsi demandé le Parlement. 

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Seul contre tous, Tarek Bitar sous le feu nourri du leadership sunnite

Le juge Bitar avait émis jeudi un mandat d'amener à l'encontre du Premier ministre sortant Hassane Diab, poursuivi pour négligence dans ce drame. Celui-ci a aussitôt refusé de comparaître devant le magistrat. Le juge a fixé au 20 septembre la date de cette audience et chargé les forces de sécurité d'interpeller M. Diab. Sa décision - qui fait l'objet d'accusations, notamment par le Hezbollah, de "politisation" de l'enquête - intervient au lendemain de l'envoi d'une lettre par la direction du Conseil des ministres arguant "d'obstacles constitutionnels" pour justifier la décision de M. Diab de ne pas se soumettre à l'interrogatoire. 

Le mufti critique Bitar

Le Parlement a refusé jusqu'ici de lever l'immunité de trois députés qui ont occupé des postes de ministres, "pour potentielle intention d'homicide, négligence et manquements", tandis que le ministre de l'Intérieur n'a pas autorisé M. Bitar à interroger le directeur de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim.

Le mufti de la République, le cheikh Abdelatif Deriane, a critiqué vendredi la décision du juge Tarek Bitar. La plus haute autorité sunnite du pays a ainsi affirmé, lors de son prêche du vendredi, que le fait de s'en prendre au Premier ministre sortant était "répréhensible et contrevenait au traitement habituel réservé à ce poste, lequel est tout aussi important que la présidence de la République ou celle du Parlement".

La Rencontre consultative, groupe de députés sunnites proches du Hezbollah et du régime syrien, a elle aussi critiqué le mandat émis par le juge Bitar, estimant que seul le Parlement peut accuser le PM désigné de haute trahison ou de manquements. Le groupe parlementaire s'est enfin dit contre "l'atteinte à la dignité et au poste du Premier ministre".

Aoun répond aux ex-Premiers ministres

Pour leur part, les ex-Premiers ministres Fouad Siniora, Saad Hariri, Tammam Salam et Nagib Mikati se sont offusqués jeudi soir de ce "précédent dangereux" visant la communauté sunnite. Les ex-Premiers ministres avaient également estimé que le président de la République, Michel Aoun, était responsable de manquements dans cette catastrophe. Des critiques auxquelles la présidence a répondu vendredi. "Il est regrettable d'accuser le chef de l'Etat (...), surtout que celui-ci s'est déjà mis à la disposition de l'enquêteur judiciaire", a écrit le palais de Baabda. La présidence a également critiqué "la solidarité entre les ex-Premiers ministres en prétextant des atteintes qui visent la troisième présidence (la présidence du Conseil, NDLR)". Elle a enfin estimé que "le timing du communiqué des ex-Premiers ministres est suspect, au moment où le chef de l'Etat déploie des efforts pour la formation du gouvernement".

La classe dirigeante, qui a catégoriquement rejeté une enquête internationale, est accusée de tout faire pour torpiller l'enquête et éviter certaines inculpations. Plus d'un an après la double-explosion de plusieurs centaines de tonnes de nitrate d'ammonium qui a fait 214 morts et plus de 6.500 blessés, dévastant des quartiers entiers de la capitale, l'enquête locale n'a pas donné de résultats.

Le Parlement libanais a affirmé vendredi que le juge d'instruction près la Cour de justice Tarek Bitar, en charge de l'enquête sur la double-explosion au port de Beyrouth, est incompétent pour demander la comparution du Premier ministre sortant Hassane Diab, suite au mandat d'amener émis jeudi par le magistrat. Il a demandé au parquet général près la Cour de cassation de "prendre les...

commentaires (25)

Ce parlement incarne l’incompétence même.

Wow

20 h 48, le 28 août 2021

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Commentaires (25)

  • Ce parlement incarne l’incompétence même.

    Wow

    20 h 48, le 28 août 2021

  • Bittar , Ghada Aoun etc...dès qu'il s' agit de formation de nouveau gouvernement Miche et Gib s' activent sur le front de la distraction . Arrêtez vous de faire distraire il n' y a pas un homme ou femme aussi compétent qu'il soit qui puisse traiter un problème aussi grave que celui du port! Sauf s'il a envie d' aller dire bonjour aux deux Wissam et Hage que Dieu les accueille en son saint Paradis et cueille les autres dans son filet purgatif!!!!!!

    PROFIL BAS

    16 h 43, le 28 août 2021

  • Il y autant de raisons politiques et judiciaires pour la convocation que pour son refus. Le juge peut se baser sur les déclarations limpides du PM sortant, qui s'est presque auto-accusé de négligence en avouant qu'il fut au courant 20 jours avant l'explosion, et qu'il avait seulement informé des ministres. A quoi s'attend le juge de plus qu'un aveu public? A vrai dire le juge Bitar respecte un droit sacré d'un potentiel inculpé (mis en examen) qui est celui d'être entendu !!!, un droit figurant dans la charte des droits de l'homme, mais les religieux et les politiques ne l'entendent pas de cette oreille, ils dramatisent à outrance pour peu de choses afin de ne pas créer un précèdent.

    Shou fi

    09 h 17, le 28 août 2021

  • "Le Parlement affirme que Bitar est incompétent pour demander la comparution de Diab". La question qui se pose est: "En quoi le Parlement est-il compétent pour déclarer Bitar incompétent?"

    Yves Prevost

    07 h 08, le 28 août 2021

  • Il faut le condamner par contumace. Tant pis pour Diab s’il n’a pas compris que les faits sont là, et que sa convocation c’était juste pour lui donner une chance de se défendre…

    Gros Gnon

    02 h 22, le 28 août 2021

  • Des députés incompétents qui utilisent une matière grise qu'ils n'ont même pas... Quel malheur...

    Wlek Sanferlou

    22 h 11, le 27 août 2021

  • C’est la haute cour de justice qui juge des éventuelles négligences des ministres et présidents. Bitar tape sur les faibles et semble être hors sujet.

    Alexandre Husson

    21 h 41, le 27 août 2021

  • Je suis étonné de voir que Bitar n'est pas encore dessaisi de cette enquête, comme l'ont été ses prédécesseurs et comme le seront ses successeurs. C'est ainsi que fonctionne la justice de ce pays, soumise au totalitarisme des chefs de clans, et ce tant que le peuple libanais se laissera faire, se laissera mourir à petit feu sans broncher.

    Robert Malek

    19 h 50, le 27 août 2021

  • Je veux bien croire que le parlement est incompétent, alors qu'il désigne l'autorité qui est apte à amener les accusés sur le banc de l'accusation pour se défendre. S'il sont si propres et non responsables, ils ne devraient pas craindre la justice, non ? Par ailleurs ces parlementaires, à quoi ils servent au juste, à part toucher leur salaire et entraver les démarches et les réformes en les étouffant ou en les compliquant ?

    Citoyen

    18 h 06, le 27 août 2021

  • QUI EST LE PARLEMENT ? QUI REPRESENTE-T-IL ? LA FABLE DU RENARD ET DU CORBEAU EST FINIE MAITRE ROUBLARD. TOUS CES CORBEAUX PERCHES SUR LES SIEGES DE VOTRE CHAMBRE NE VALENT MEME PAS UN FROMAGE POURRI SOIT-IL ! ET VOUS MAITRE ROUBLARD LA QUEUE DE GOUPIL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 50, le 27 août 2021

  • De quel parlement on parle? De celui qui couvre les assassins et les délinquants dans notre pays? Aucun libanais ne reconnaît tous ces vendus qui trônent dans leurs sièges pour saigner leur pays et empêche le bon fonctionnement et l’application des lois ainsi que le respect de la constitution. Alors qu’on nous parle surtout de parlement puisque le peuple ne le reconnaît plus ni même que le plus haut placé de ce bordel qui ne dit pas son nom. Des vendus ne peuvent pas représenter le peuple et encore moins décider à sa place. LEVEZ-VOUS LIBANAIS IL EST TEMPS DE LEUR MONTRER DE QUEL BOIS ON SE CHAUFFE.

    Sissi zayyat

    16 h 14, le 27 août 2021

  • Où est donc l’opposition ? Son silence est éloquent, elle laisse faire et se terre quelque part de peur de se prendre le pied dans le tapis. J’aurais aimé penser ou dire l’opposition n’a que de la gueule, mais hélas elle n’a même ça ! Elle accepte tout, son silence signifie son accord de toute la gabegie qui noie le Pays. Monsieur le Juge Tarik Bitar courageux et téméraire, est un homme seul qui croise le fer contre le système en place. Personne pour le soutenir, même pas un flic ne sort du lot pour signifier au Premier ministre sortant le mandat d’amener du vaillant juge. Pour couronner le tout le Hesbollah met son grain de sel, pour dénoncer la politisation de l’enquête du Juge Bitar. Le Hezb est-il bien placé pour se permettre de tels propos ? bien sûr que non ! puisqu’il est lui-même visé par cette enquête. Le pouvoir dans son ensemble, compris du Président de la République, Premier Ministre, Président de l’assemblée et la chambre des députés, sont a l’unisson contre le juge Bitard, ce ne sont plus des bâtons dans les roues qu’ils lui mettent, mais carrément des barrières de partout, pour l’empêcher de circuler librement, et appliquer sur la loi pour découvrir les coupables qui, se gaussent des entraves qu’ils projettent de lui mettre pour le paralyser, dans le sens propre et au figuré. Courage Mr le juge Tarik Bitar foncez dans le tas ! le peuple est avec vous.

    Le Point du Jour.

    15 h 58, le 27 août 2021

  • Et le grand navire " CORRUPTION LIBANAISE " vogue allégrement sur les eaux, guidé par tous nos responsables irréprochables et tellement dévoués à leur patrie !...C'est nous, le petit peuple, qui sommes mauvais, et ne comprenons rien...n'est-ce pas ??? - Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 54, le 27 août 2021

  • Les mafiacrates s’abritent derrière l’atteinte communautaire, tabou ultime qui soumet tous Libanais et les maintiendra pour toujours dans la fange. Sauf une improbable révolution à la française, non plus seulement contre l’Etat mais contre la religion … Impossible !

    AntoineK

    15 h 35, le 27 août 2021

  • Les vipères s'agitent ...

    Zeidan

    15 h 22, le 27 août 2021

  • Thfeh

    Ghandour Yasmine

    14 h 39, le 27 août 2021

  • Ca fait drole d'entendre nos parlementaires parler d'incompetence

    Ata

    14 h 22, le 27 août 2021

  • JUGE BITAR ILS VONT VOUS SABOTER TOUTE INITIATIVE CARB VOUS AVEZ COMMENCE PAR LA QUEUE POUR ARRIVER A EUX ET ILS NE VONT PAS LAISSER FAIRE. AYEZ LE COURAGE DE COMMENCER PAR LA TETE. LES DOCUMENTS SURTOUT DE STOCKAGE ET DE RETRAITS A INTERVALS DE QUANTITES SAISIES DANS MAINTS PAYS AUX MAINS DE PARTISANS DE PARTI LIBANAIS ET EN PROVENANCE DE BEYROUTH VOUS OFFRENT TOUTES LES DONNEES REQUISES. ET SI LES DOCUMENTS DOUANIERS N,EXISTENT PLUS OU N,ONT JAMAIS EXISTES VOUS SAVEZ QUI CONTROLAIT ET CONTROLE ENCORE LE PORT ET L,AEROPORT. IL FAIT VENIR AUJOURD,HUI DANS LES PORTS LIBANAIS DES NAVIRES ORANIENS SANS LA PERMISSION DE PERSONNE. VOILA VOTRE HOMME. SI VOUS N,OSEZ PAS VOUS AVENTURER DE CE COTE JE VOUS RECONSEILLE DE DEMANDER UNE I9NTERVENTION JUDICIAIRE INTERNATIONALE... ET PUIS DE DEMISSIONNER. VOUS SERVEZ AINSI LA JUSTICE, VOUS SAUVEZ LA VERITE ET VOTRE PEAU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 14, le 27 août 2021

  • A quoi servent les commentaires . Ce pauvre juge Bitar faisant face a un parlement mafieux et des dirigeants corrompus qui se passent la main depuis des decennies. Une Société aisée qui ne se prive de rien deant la pauvreté de la population. Comme l'avait dit Marie Antoinette s'il n'y a aps de pain qu'ils mange la brioche.

    DRAGHI Umberto

    13 h 50, le 27 août 2021

  • Bitar devrait convoquer Berri pour subordination !

    Wow

    13 h 15, le 27 août 2021

  • Évidemment, Berri a une réponse à tout, et un raisonnement à la sienne. En plus, il est plus savant que le juge. Plein de qualités, mais, lesquelles ?

    Esber

    12 h 54, le 27 août 2021

  • L'ÉNORME DIFFÉRENCE ENTRE LA MAFIA ITALIENNE ET LA MAFIA LIBANAISE EST ÉNORME. 338 MAFIEUX DE LA COSA NOSTRA SICILIENNE ACCUSÉS FURENT CONDAMNÉS EN 86/87. C'EST VRAI QUE LES JUGES FALCONE ET BORSELLINO FURENT ENSUITE ASSASSINÉS PAR LE CLAN MANCUSO QUI A PRIS LA RELÈVE. AUJOURD'HUI TOUJOURS EN ITALIE, LA JUGE TIZIANA MACRI "PROTÉGÉE PAR UNE ARMADA DE POLICES" QUI PRÉSIDE LE PROCÈS ANTIMAFIA DEPUIS 30 ANS, ACCUSE ET JUGE 350 MEMBRES DE LA MAFIA CALABRAISE QUI REGROUPE DES ÉLUS LOCAUX, FONCTIONNAIRES, POLICIERS ET ENTREPRENEURS, DÉFILENT À LA BARRE. ÉGALEMENT 900 TÉMOINS ET 400 AVOCATS. MAIS CHEZ NOUS AU LIBAN C'EST COMPLÈTEMENT DIFFÉRENT. QUI VA PROTÉGER LE JUGE ???? HASSAN NASRALLAH ? OU SAAD HARIRI OU BIEN MICHEL AOUN OU JOUMBLATT OU PLUTÔT BERRI OU FRANGIÉ. SACRÉS ZA¨MS MAIS CE SONT EUX MÊMES LA MAFIA QUI DÉFILENT AU POUVOIR AVEC LEURS HOMMES. CE SONT EUX LE GOUVERNEMENT.......SAUVE QUI PEUT ZÉRO ESPOIR

    Gebran Eid

    12 h 40, le 27 août 2021

  • Le secretaire general du parlement est un simple fonctionnaire (meme pas depute). Il n'a pas competence pour dicter sa conduite au juge. Malheureusement, dans ce pays en voie de "baasisation", les fonctionnaires se croient au dessus de la loi.

    Michel Trad

    12 h 31, le 27 août 2021

  • Le juge Bigard devrait mettre en examen et inculper tous les députés pour incompétence avérée et trafic d’influence. J’aurais bien rajouté corruption active mais je n’ai aucune preuve sauf le train de vie opulent et éhonté des députés pendant que la population crève de toutes les pénuries

    Lecteur excédé par la censure

    12 h 29, le 27 août 2021

  • Depuis quand un parlement , s' oppose au judiciare, et lui dicte ce qu' il peut ou ne peut pas faire??

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 00, le 27 août 2021

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