Rechercher
Rechercher

Société - Crise

"Des patients vont mourir" : le cri d'alarme de l'hôpital américain de Beyrouth

« L’AUB et l'administration de l'AUBMC considèrent le gouvernement libanais ainsi que les officiels au sein de l’Etat libanais totalement responsables de cette crise et de cette catastrophe humanitaire ».

L’entrée de l’AUBMC. Photo aubmc.org

La crise du carburant, au Liban, continue de dévoiler ses répercussions toutes plus alarmantes les unes que les autres. A travers le pays, l’armée a commencé samedi à se mobiliser pour perquisitionner les stations-service fermées et confisquer les réserves de carburant afin de les distribuer aux milliers de Libanais à la recherche d’essence.

Mais l’impossibilité de trouver du carburant ne touche pas que les conducteurs, elle touche tous les secteurs économiques du Liban, mais également le secteur de la santé. Ainsi, l'hôpital américain de Beyrouth (AUB Medical Center, AUBMC) a indiqué samedi, dans un communiqué au ton extrêmement alarmiste, être face à une situation de « désastre imminent ». En raison de la pénurie de carburant, le prestigieux centre hospitalier de la capitale risque d’être contraint de se mettre à l’arrêt dès lundi. « Ceci signifie que les respirateurs et d’autres équipements permettant de maintenir en vie des patients vont être arrêtés. Quarante adultes et 15 enfants sont branchés à des respirateurs, ils mourront à l’arrêt des machines. 180 personnes souffrant d’insuffisance rénale vont mourir au bout de quelques jours sans dialyse. Des centaines de patients, adultes et enfants, souffrant de cancer, mourront dans les semaines et mois à venir en l’absence de traitement adéquat », peut-on lire dans le communiqué de l'établissement hospitalier.

Dans ce contexte, peut-on lire aussi dans le communiqué, l’AUBMC lance un « appel urgent » au gouvernent libanais, aux Nations unies, à l’OMS, à l’Unicef, à toutes les agences et organisations en capacité d’aider notamment au niveau du mazout, pour éviter la fermeture sous 48 heures.

Lire aussi

Faute de mazout, les hôpitaux ne tiendront plus que quelques jours

L’AUBMC rappelle en outre déjà souffrir d’une pénurie de médicaments e en équipements médicaux. Auxquelles s’ajoutent, bien sûr, les coupures dantesque d’électricité. Si le Liban souffre depuis des mois d'une crise d'approvisionnement en carburant, en raison de l'amenuisement des réserves de la BDL qui permettaient de subventionner l'importation d'essence et de mazout, la crise s'est aggravée mercredi avec l'annonce, par la banque centrale, de la levée des subventions. Samedi, la BDL et le ministère de l'Énergie sont toutefois parvenus à un accord qui pourrait alléger, pour quelques jours du moins, la crise de l'essence.

« L’AUB et l'administration de l'AUBMC considèrent le gouvernement libanais ainsi que les officiels au sein de l’Etat libanais totalement responsables de cette crise et de cette catastrophe humanitaire, de tout incident, de toute nuisance, de tout décès résultant de l’impossibilité de fournir les soins médicaux nécessaires à l’AUBMC de même que dans tous les hôpitaux du Liban » confrontés à des problèmes similaires ».

Samedi, le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri indiquait, sur Twitter, que seulement deux des sept générateurs de l'établissement réputé tournaient, afin d'économiser le mazout.

Vendredi, c'est un autre hôpital réputé de la capitale qui risquait de fermer. Si l'hôpital des Makassed a pu continuer de fonctionner, pour un moment du moins, c'est uniquement grâce à une aide, mobilisée dans une urgence totale, par des bienfaiteurs privés ainsi que par la raffinerie de Tripoli. Une aide qui a permis d'assurer du mazout à l’établissement pour une dizaine de jours.

De manière générale, le secteur médical et hospitalier agonise. Plusieurs facteurs sont en cause : l’exode massif des corps infirmier et médical, de la crise socio-économique, la pénurie de médicaments et d'équipements médicaux, la crise des carburants évidemment.

Cette semaine, le président de l’ordre des médecins de Beyrouth, Charaf Abou Charaf, a également tiré la sonnette d'alarme face au manque de médicaments pour le cancer et de vaccins essentiels pour enfants.



La crise du carburant, au Liban, continue de dévoiler ses répercussions toutes plus alarmantes les unes que les autres. A travers le pays, l’armée a commencé samedi à se mobiliser pour perquisitionner les stations-service fermées et confisquer les réserves de carburant afin de les distribuer aux milliers de Libanais à la recherche d’essence.Mais l’impossibilité de trouver du...

commentaires (2)

Le Drian avait conseillé aux libanais de "s'aider eux-mêmes, afin que les autres puissent les aider". Mais voila, les libanais ne veulent pas s'aider eux-mêmes. Alors, qu'ils assument leur choix... Mais qu'il ne viennent pas mendier auprès du contribuable français, qui a bien d'autres soucis que financer la gabegie des libanais... Quand même!

Mago1

21 h 22, le 14 août 2021

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Le Drian avait conseillé aux libanais de "s'aider eux-mêmes, afin que les autres puissent les aider". Mais voila, les libanais ne veulent pas s'aider eux-mêmes. Alors, qu'ils assument leur choix... Mais qu'il ne viennent pas mendier auprès du contribuable français, qui a bien d'autres soucis que financer la gabegie des libanais... Quand même!

    Mago1

    21 h 22, le 14 août 2021

  • Citoyen du Liban, je supplie les commandants des Marines américaine et française qui se trouveraient à proximité des eaux territoriales du Liban de fournir de toute urgence des quantités de carburant pour les hôpitaux américain et français de la capitale : c'est une question de vie ou de mort. Il est urgent de mettre fin au marchandage de tapis qui perdure pour la formation du gouvernement.

    Un Libanais

    20 h 57, le 14 août 2021

Retour en haut