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Moyen-Orient - Contestation

Des Iraniens protestent contre le pouvoir et les coupures d’électricité

Une courte vidéo publiée par l’agence de presse Fars, proche des ultraconservateurs, a montré des dizaines de manifestants à Téhéran scandant « Ni Gaza ni Liban, ma vie pour l’Iran ».

Des Iraniens protestent contre le pouvoir et les coupures d’électricité

Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei. Photo AFP

Plusieurs dizaines de personnes ont crié hier des slogans contre le pouvoir à Téhéran lors d’un rassemblement pour protester contre les coupures d’électricité, dans le sillage d’autres protestations dans des villes du sud-ouest de l’Iran contre les pénuries d’eau. Pays pétrolier membre de l’OPEP, l’Iran fait face à une violente récession, conséquence du rétablissement des sanctions américaines à son rencontre en 2018. Ces dernières années, des manifestations ont eu lieu dans plusieurs régions du pays pour protester contre les conditions de vie et la crise économique exacerbée par les sanctions et la crise sanitaire. Les autorités iraniennes ont été accusées par les ONG internationales et des pays occidentaux de réprimer ces protestations.

Hier matin, dans le centre de Téhéran, « un rassemblement limité de marchands » dans deux centres commerciaux Allaédine et Tcharsou a eu lieu pour protester contre « les problèmes causés par les coupures de courant », a indiqué Iribnews, le site internet de la télévision d’État. « Certains ont profité du rassemblement pour donner une tournure politique au mécontentement des marchands, en chantant des slogans qui sont en violation des normes », a affirmé Iribnews, sans plus de précisions. Le terme « en violation des normes » est utilisé par les autorités pour désigner les slogans lancés contre le pouvoir en République islamique d’Iran.

La manifestation « a pris fin » après une heure, selon Hamidréza Goudarzi, gouverneur adjoint de Téhéran, cité par l’agence de presse ISNA. Dans l’après-midi, les forces de l’ordre en moto et en voiture ont été déployées sur les lieux du rassemblement, selon un journaliste de l’AFP sur place. La situation est néanmoins revenue à la normale.

« Ni Gaza ni Liban »

Une courte vidéo publiée par l’agence de presse Fars, proche des ultraconservateurs, a montré des dizaines de manifestants à Téhéran scandant « Ni Gaza ni Liban, ma vie pour l’Iran », semblant ainsi mettre en cause les engagements de l’Iran dans des crises de la région et accuser le pouvoir de ne pas se soucier des Iraniens. Depuis début juillet, la capitale Téhéran et de nombreuses villes d’Iran subissent des pannes de courant à répétition. Le gouvernement avait exhorté la population à la patience et à limiter sa consommation, prévenant que les coupures pourraient se poursuivre jusqu’à fin juillet. Cité par l’agence Fars, le porte-parole de la compagnie nationale de distribution d’électricité a affirmé que les coupures avaient été appliquées « pendant deux heures » en raison de la « consommation excessive » dans les centres commerciaux.

Cette manifestation intervient dans le sillage d’autres protestations dans plusieurs villes de la province du Khouzestan (Sud-Ouest), contre les pénuries d’eau. Trois personnes ont été tuées dans cette région et une quatrième lors d’« émeutes » dans la province voisine de Lorestan, selon les médias officiels. La population du Khouzestan, qui compte une importante minorité arabe, se plaint régulièrement d’être laissée pour compte par les autorités. La province avait été l’un des points chauds de la vague de contestation, violemment réprimée, contre le pouvoir en novembre 2019.

« Ennemis »

Vendredi, le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, a exhorté les manifestants protestant contre les pénuries d’eau dans le sud-ouest du pays à ne pas faire le jeu des « ennemis », reconnaissant toutefois que la question de l’eau était importante. Pays du Proche et du Moyen-Orient le plus frappé par la pandémie de Covid-19, l’Iran peine en outre à contenir ce que les autorités présentent comme une « cinquième vague » de l’épidémie. Le nombre quotidien de contaminations a franchi pour la première fois la barre des 30 000 cas, a annoncé hier le ministère iranien de la Santé, moins d’une semaine après le dernier record quotidien enregistré par le pays. Le virus y a tué plus de 89 000 morts sur un total de plus de 3,7 millions de personnes contaminées, selon les derniers chiffres officiels, largement sous-évalués de l’aveu même des autorités.

Source : AFP

Plusieurs dizaines de personnes ont crié hier des slogans contre le pouvoir à Téhéran lors d’un rassemblement pour protester contre les coupures d’électricité, dans le sillage d’autres protestations dans des villes du sud-ouest de l’Iran contre les pénuries d’eau. Pays pétrolier membre de l’OPEP, l’Iran fait face à une violente récession, conséquence du rétablissement...

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Waw même l’Iran souffre de panne d’électricité ?

Eleni Caridopoulou

18 h 52, le 27 juillet 2021

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Commentaires (2)

  • Waw même l’Iran souffre de panne d’électricité ?

    Eleni Caridopoulou

    18 h 52, le 27 juillet 2021

  • Et si Ali Khamenei s’occupait de son pays l’Iran au lieu, d’aller mettre le feu partout où ses vassaux s’infiltrent. L’eau est indispensable à la survie du peuple. Pourquoi vouloir jouer au donateur alors qu’il n’a pas le sou ? les Iraniens paient le prix fort pour le financement du Hesbollah libanais, ainsi que la guerre en Syrie, en Iraq et au Yémen. En 1979 ils ont pris un pays riche grâce au Shah que Dieu ait pitié de son Âme. Aujourd’hui ce pays producteur de pétrole est en faillite, sa monnaie dépréciée, les manifestations se multiplient malgré la répression omniprésente. Il perd au fur et à mesure ses chefs militaires qui se croyaient invulnérables. Les morts n’ont jamais construit ni érigé un pays encore moins un Etat. Tôt ou tard ce régime totalitaire tombera comme un fruit mûr, et sera piétiné comme tant d’autres par le peuple et jeté dans les oubliettes de l’histoire.

    Le Point du Jour.

    15 h 53, le 27 juillet 2021

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