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Société - Distinction

Camille Obeid, étudiant de l’X, défile pour le 14 Juillet

L’étudiant-ingénieur libanais à l’École polytechnique se laisse guider par sa passion des sciences, de la technologie, de l’énergie et du management.

Camille Obeid, étudiant de l’X, défile pour le 14 Juillet

Camille Obeid dans son grand uniforme de l’École polytechnique, épée à la main. Photo DR

Il fait partie des « happy few » qui ont défilé le 14 juillet sur les Champs-Élysées devant le président français, Emmanuel Macron, et son épouse Brigitte, pour célébrer la fête nationale française. Dans son grand uniforme aux boutons dorés, bicorne sur la tête, épée à la main droite, Camille Obeid, étudiant libanais de l’École polytechnique, affiche sa fierté, aux côtés de 246 de ses camarades dont quatre Libanais. Fierté d’avoir été mis à l’honneur par son école, ce fleuron de la République, pour « la reconnaissance » de son travail et pour son « attachement » à la France dont il partage les valeurs. Fierté aussi devant ses parents, tous deux ingénieurs, venus spécialement de Milan pour l’occasion. « Je suis tellement fier et heureux », dit-il à L’Orient-Le Jour après l’événement, tout en révélant avec humour « ce brin d’anxiété » qui l’a accompagné, par souci « de défiler sans faute ». Du côté de son école, on salue « son parcours exceptionnel et ses qualités humaines ». Car Camille Obeid fait partie de « ces étudiants brillants au profil différent » qui n’ont pas choisi le parcours des classes préparatoires. « Nous recherchons désormais la richesse de profil, le potentiel, la diversité », explique à L’OLJ la directrice des affaires internationales de l’École polytechnique, Gaëlle Le Goff.

Quatre années de travail acharné

Camille a bientôt 22 ans et quatre ans d’ancienneté à l’X, cette grande école française d’ingénieurs, pôle d’excellence dans le domaine des sciences et de la recherche, qui forme de futurs membres des corps de l’État français et de la société civile. Une école qu’il a privilégiée vu la formation pluridisciplinaire qu’elle lui apporte, au détriment de l’Université de Stanford, où il a également été reçu. L’élève ingénieur a d’abord obtenu haut la main son Bachelor of Science de l’X (section mathématiques et physique), en tant que membre de la première promotion (2017), et a participé à la création du bureau des étudiants du Bachelor. Formation qu’il a complétée par un semestre d’échange à la Georgia Tech d’Atlanta aux États-Unis. Il vient d’achever sa première année en cycle d’ingénieur (promotion X 2020), intégrée au terme d’un concours. Une année au cours de laquelle il a approfondi « les maths appliquées à l’économie et la finance », tout en « gardant un lien avec l’énergie » (du futur). Et dans le cadre de la formation humaine et civile indispensable aux élèves internationaux qui n’ont pas accès à la formation militaire, il a apporté un soutien scolaire aux élèves de la quatrième à la terminale du groupe scolaire Saint-Charles d’Athis-Mons. Sa sélection au défilé du 14 Juillet, Camille la voit donc comme « le symbole de leur admission à l’X, lui et ses camarades de promotion, le fruit de nombreuses années de travail acharné, parfois pleines de stress ».

« L’École polytechnique compte sur le campus quelque 3 500 étudiants, parmi lesquels 41 % d’élèves internationaux et quelque 80 Libanais dans tous les programmes de formation », indique Gaëlle Le Goff. Des élèves qui, en grande partie, ont vécu deux années particulièrement difficiles vu la crise libanaise. « Nous avons suivi l’évolution de la situation libanaise et avons accordé des exonérations de scolarité aux étudiants qui ont vu leur situation familiale se détériorer », révèle la responsable des affaires internationales. Et ce sachant que la scolarité d’un étudiant étranger est d’environ 12 000 à 15 000 euros par an. « Il faut aussi compter avec l’entraide au sein d’une communauté polytechnicienne très soudée, qui a soutenu les élèves libanais », précise Camille Obeid.

Lors du défilé, Camille Obeid avec ses camarades de l’X. J. Barande/@Ecole polytechnique

Une ouverture internationale

C’est dire la volonté de l’X, souvent montrée du doigt pour son élitisme, de développer davantage son ouverture internationale. Une ouverture que salue le jeune homme, né au Liban, reçu au bac français avec la mention très bien, après avoir été élève du Grand Lycée franco-libanais de Beyrouth et avoir vécu quelques années en Afrique du Sud. « Outre la flexibilité dans la réflexion et la solide base théorique, l’X m’a apporté une grande ouverture d’esprit, ma promotion comptant 70 étudiants de 32 nationalités », souligne celui qui revendique haut et fort sa double culture libanaise et française. « Cette plus grande ouverture est également importante pour nos étudiants français, car elle leur ouvre de nouvelles possibilités », soutient Mme Le Goff. Même ouverture à l’égard de l’élément féminin qui représente désormais 20 % des étudiants. Ce qui est loin d’être suffisant. « L’école fait des efforts pour promouvoir son programme auprès du public féminin », précise la responsable.

Où se voit l’élève ingénieur Obeid dans dix ans ? Il n’en a aucune idée pour l’instant. Ce qui guide ses choix, en revanche, c’est cette « passion pour les sciences et le management, pour l’automobile, la technologie et l’humain aussi ». C’est également ce désir de créer, sans crainte de se casser le nez. « Je n’aime pas la monotonie. Je ne me vois pas constamment derrière un bureau à développer des PowerPoint, affirme-t-il. Par contre, j’apprécie l’humain et l’interaction avec les équipes. Je voudrais élaborer des projets qui aient un impact sur la planète et les sociétés, et qui soient à la fois en phase avec mes valeurs. » Une détermination qui l’a poussé, en classe de troisième, à envisager de créer sa start-up. Mais il a vite réalisé que son idée avait déjà été commercialisée par un fabricant de voitures. Pour l’instant, il se concentre sur la suite de ses études, ponctuées de stages en France ou à l’étranger. Avec une pensée émue pour la jeunesse libanaise qui vit des moments si difficiles. « Le potentiel des jeunes Libanais est tel, estime-t-il, que rien ne peut les empêcher d’atteindre leur but, au Liban ou à l’étranger. »

Il fait partie des « happy few » qui ont défilé le 14 juillet sur les Champs-Élysées devant le président français, Emmanuel Macron, et son épouse Brigitte, pour célébrer la fête nationale française. Dans son grand uniforme aux boutons dorés, bicorne sur la tête, épée à la main droite, Camille Obeid, étudiant libanais de l’École polytechnique, affiche sa fierté,...

commentaires (4)

"L’élève ingénieur a d’abord obtenu haut la main son Bachelor of Science de l’X (section mathématiques et physique),..." Bachelor of Science de l'X! Décidément, la francophonie ne fait pas que décliner dans le monde....elle le fait également en France! Napoléon Ier se retourne sûrement dans sa tombe!

Georges MELKI

15 h 52, le 24 juillet 2021

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Commentaires (4)

  • "L’élève ingénieur a d’abord obtenu haut la main son Bachelor of Science de l’X (section mathématiques et physique),..." Bachelor of Science de l'X! Décidément, la francophonie ne fait pas que décliner dans le monde....elle le fait également en France! Napoléon Ier se retourne sûrement dans sa tombe!

    Georges MELKI

    15 h 52, le 24 juillet 2021

  • Effectivement c’est un privilège et un honneur que de défiler le 14 Juillet en France pays démocratique par excellence, défenseur éternel des droits de l’homme et de la liberté d’expression. La France demeure un grand pays ami du Liban et de son peuple.

    Lecteur excédé par la censure

    15 h 29, le 20 juillet 2021

  • Je n’ai pas de paroles , bravo et que Dieu te protège

    Eleni Caridopoulou

    11 h 31, le 20 juillet 2021

  • Magnifique, bravo!!!

    NAUFAL SORAYA

    10 h 18, le 20 juillet 2021

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