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Politique - Tanker iranien au Liban

La DG du pétrole n'a reçu aucune demande d'autorisation d'importation de pétrole en provenance d'Iran

L'ambassade iranienne annonce l'arrivée d'un tanker au large de Beyrouth ; aucun navire ne semble correspondre à cette description sur les sites de suivi du trafic maritime. 

La DG du pétrole n'a reçu aucune demande d'autorisation d'importation de pétrole en provenance d'Iran

La photo d'un tanker publiée par l'ambassade iranienne à Beyrouth sur Twitter, le 26 juin 2021 @IranEmbassyLB

La Direction générale du pétrole au sein du ministère libanais de l'Energie a affirmé samedi n'avoir reçu aucune demande d'autorisation d'importation de pétrole en provenance d'Iran, quelques heures après une annonce faite par l'ambassade d'Iran à Beyrouth concernant "l'arrivée de tankers iraniens" au Liban. Le pays du Cèdre souffre d'une grave pénurie de carburant, qu'il s'agisse de l'essence pour les automobilistes, du fuel nécessaire pour alimenter les centrales électriques ou de mazout, nécessaire pour faire fonctionner les générateurs privés sur fond de rationnement de l'électricité produite par l'Etat. Comme solution à cette crise, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait laissé entendre à plusieurs reprises que son parti était prêt à importer des hydrocarbures d'Iran, ce qui avait provoqué un tollé.

"La DG du pétrole n'a reçu aucune demande d'autorisation, d'une partie officielle ou privée, d'importation de pétrole d'Iran", a publié l'administration dans un bref communiqué. Aucun navire-citerne iranien n'était par ailleurs observable dans les alentours des ports libanais sur les sites de suivi du trafic maritime, tels que marinetraffic.com ou vesselfinder.com.

Dans son tweet publié en matinée, la représentation diplomatique iranienne ne donnait aucune précision sur le navire qui aurait accosté au Liban ni sur son chargement, se contentant de dénoncer des déclarations "mesquines" faites la veille par l'ambassadrice américaine à Beyrouth, Dorothy Shea, à ce sujet. "L'ambassadrice américaine ne devrait pas s'ingérer dans les relations fraternelles entre les pays et les peuples iranien et libanais", ajoutait l'ambassade. Le message était uniquement accompagné d'une photo d'un tanker iranien, utilisée à plusieurs reprises dans la presse internationale pour illustrer des articles sur des exportations de pétrole iranien à destination du Venezuela, en mai 2020 ; une observation relevée également par le site d'informations des Forces libanaises qui ont dénoncé une "tentative ratée" de Téhéran de "menacer le Liban".

"Pas une solution"
Vendredi soir, Mme Shea avait estimé dans un entretien télévisé qu'importer du pétrole d'Iran n'était "pas une solution" aux pénuries. "Ce que l'Iran veut c'est une sorte d'État satellite qu'il peut exploiter pour son propre agenda. Il y a d'autres alternatives pour fournir du fuel et de l'électricité à la population libanaise", avait-elle ajouté, estimant qu'"éliminer la corruption des secteurs de l'énergie et de l'électricité" permettrait de "résoudre la moitié du problème".

De son côté, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait réitéré dans un discours prononcé en soirée, sa proposition de telles importations iraniennes, qui seraient payées en livres libanaises. Il avait révélé que tous les préparatifs pour lancer ce processus sont déjà finalisés, précisant que cela n’exposera pas le pays au risque de sanctions américaines parce que la procédure "ne passe pas par la banque centrale ni par le ministère de l’Énergie", sans préciser qui importerait donc ces produits. L’Iran détient les quatrièmes réserves mondiales de pétrole, mais toutes ses exportations sont sous embargo américain. En achetant du pétrole iranien, sans exemption octroyée en amont par Washington, Beyrouth s’exposerait donc à des sanctions. Au début du mois, le dignitaire chiite avait lancé que si "l'Etat cesse d'assumer ses responsabilités et que l'humiliation se poursuit, nous, au sein du Hezbollah, irons en Iran, négocierons avec le gouvernement iranien (...) et achèterons des navires d'essence et de mazout et les ramènerons au port de Beyrouth. Et que l'Etat libanais (ose) empêcher l'acheminement d'essence et de mazout au peuple libanais !"

L'essence et le mazout deviennent des denrées rares au Liban, la Banque du Liban n'octroyant plus les crédits nécessaires aux importateurs pour couvrir leurs achats au taux officiel de 1.507,5, face à un taux sur le marché parallèle qui a dépassé samedi les 17.000 livres pour un dollar. Par ailleurs, des réseaux de contrebande à destination de la Syrie et le stockage de produits encore subventionnés par les distributeurs et commerçants sont pointés du doigt par les autorités pour justifier les pénuries. Comme solution à court terme à cette crise, les dirigeants ont accepté de subventionner les importations au taux de 3.900 livres pour un dollar pour une durée de trois mois, et la BDL puisera les fonds nécessaires dans les réserves obligatoires des banques auprès d'elle. En outre, du carburant est nécessaire pour alimenter les centrales électriques du pays, qui rationnent leur production faute de crédits pour s'approvisionner en hydrocarbure. 

La Direction générale du pétrole au sein du ministère libanais de l'Energie a affirmé samedi n'avoir reçu aucune demande d'autorisation d'importation de pétrole en provenance d'Iran, quelques heures après une annonce faite par l'ambassade d'Iran à Beyrouth concernant "l'arrivée de tankers iraniens" au Liban. Le pays du Cèdre souffre d'une grave pénurie de carburant, qu'il s'agisse de...

commentaires (5)

Peut être viendrait il se raviser avec notre carburant déjà filtré que HN eut leur offrir en guise de remerciement pour leur appui à sa milice.

Sissi zayyat

14 h 24, le 27 juin 2021

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Commentaires (5)

  • Peut être viendrait il se raviser avec notre carburant déjà filtré que HN eut leur offrir en guise de remerciement pour leur appui à sa milice.

    Sissi zayyat

    14 h 24, le 27 juin 2021

  • Ce tanker est vide. Quand il sont pleins? La ligne de flottaison est a la jonction entre l’antifouling (rouge) et le reste de la coque, noir.

    Bachir Karim

    10 h 32, le 27 juin 2021

  • "… "L'ambassadrice américaine ne devrait pas s'ingérer dans les relations fraternelles entre les pays et les peuples iranien et libanais" …" - une partie du peuple libanais habibi, juste une partie. Les autres préfèrent fraterniser avec les occidentaux. C’est ça la démocratie… à propos, ça se dit comment en farsi? Ça existe même? Non? Alors tu peux pas comprendre…

    Gros Gnon

    22 h 06, le 26 juin 2021

  • Peut-être le bateau est au sud chez le Hezbollah ?

    Eleni Caridopoulou

    18 h 00, le 26 juin 2021

  • hahahahaha… Pensez-vous qu’ils aient besoin de licence d’importation et de crédits documentaires ! Un téléphone de Baabda à la banque Centrale , et ils déboursent sans sourciller ! hahahahaha Quel bande de clowns….. Dangereux !

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 18, le 26 juin 2021

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