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Dernières Infos - Financement libyen

Une figure de la presse people mise en examen

La journaliste Mimi Marchand. Photo d'archives AFP/ Eric Feferberg

Mimi Marchand, la papesse de la presse people en France, a été mise en examen samedi, notamment pour "subornation de témoin" dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Au terme de deux jours de garde à vue, la patronne de l'agence de paparazzi BestImage, Michèle Marchand a été présentée samedi à un juge d'instruction parisien, qui l'a également inculpée pour "association de malfaiteurs en vue de commettre une escroquerie en bande organisée" et placée sous contrôle judiciaire, a indiqué à l'AFP son avocate, Me Caroline Toby. "Elle conteste fermement les faits reprochés", a souligné cette dernière.

Surnommée "Mimi", cette figure haute en couleurs de la presse people, ancienne tenancière de nightclubs, amie des voyous comme des policiers, est une proche du couple Sarkozy et plus récemment d'Emmanuel et Brigitte Macron, dont elle protège --en coulisses-- l'image depuis la campagne présidentielle. Elle avait été placée en garde à vue jeudi dans le cadre d'une information judiciaire ouverte après un entretien accordé en novembre dernier par l'intermédiaire sulfureux Franco-libanais Ziad Takieddine à un journaliste de l'hebdomadaire français Paris Match, qui s'était rendu au Liban avec un photographe de BestImage. Dans cette interview, Ziad Takieddine avait retiré ses déclarations contre Nicolas Sarkozy, alors qu'il l'accusait depuis des années d'avoir touché de l'argent pour sa campagne présidentielle de 2007 de la part du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. L'intermédiaire sulfureux avait aussi parlé brièvement à BFMTV depuis Beyrouth, où il est en fuite depuis sa condamnation en juin 2020 dans une autre affaire. "La vérité éclate", avait immédiatement triomphé l'ancien chef de l'Etat. Ces déclarations avaient amené le procureur national financier Jean-François Bohnert à souligner que les mises en examen de Nicolas Sarkozy dans cette enquête ne s'appuyaient pas seulement sur les déclarations de M. Takieddine.

Mouvements de fonds suspects

Deux mois plus tard, interrogé le 14 janvier à Beyrouth par deux juges d'instruction français, l'intermédiaire, connu pour sa versatilité, avait déclaré qu'il ne confirmait "pas les propos" de l'entretien, prétendant qu'ils avaient été "déformés" par Paris Match, qui "appartient à un ami de Sarkozy". L'hebdomadaire est la propriété du groupe Lagardère, dont Nicolas Sarkozy est membre du conseil de surveillance.

M. Takieddine était donc revenu à sa première version, selon laquelle la campagne présidentielle 2007 de M. Sarkozy avait reçu l'apport de fonds libyens. Tout en insistant sur le fait que lui n'y était pour rien. Le quotidien Libération avait évoqué en mars des mouvements de fonds suspects, évoquant de possibles tractations en marge de l'interview.

Mimi Marchand "a agi en qualité de journaliste qui a eu l'exclusivité de cette interview de M. Takieddine", a déclaré samedi Me Caroline Toby. "Elle n'a fait qu'organiser les photos et l'interview, dans le périmètre de son métier", a-t-elle expliqué. Cinq autres personnes ont été également placées en garde à vue jeudi dans cette enquête, dont l'homme d'affaires Pierre Reynaud, Noël Dubus, déjà condamné pour escroquerie, et le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, ancien directeur de l'agence Publicis, également inculpé samedi.

Selon le quotidien Le Parisien, Noël Dubus, qui s'est rendu à deux reprises à Beyrouth pour y rencontrer M. Takeddine avant sa rétractation, aurait bénéficié de versements suspects, via M. Villesbrunne, qui était un des prestataires de la campagne présidentielle de M. Sarkozy. Selon le quotidien Libération, Pierre Reynaud aurait, quant à lui, avancé à M. Dubus des fonds à remettre à M. Takieddine.

Mimi Marchand, la papesse de la presse people en France, a été mise en examen samedi, notamment pour "subornation de témoin" dans l'affaire des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.Au terme de deux jours de garde à vue, la patronne de l'agence de paparazzi BestImage, Michèle Marchand a été présentée samedi à un juge d'instruction...