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Politique - Frontières

Pauvreté de moyens et manque total de coordination, constate un rapport du ministre de l’Intérieur

Les autorités comptent sur des dons « de pays frères et amis », pour doter l’aéroport et les ports de scanners dignes de ce nom.

Pauvreté de moyens et manque total de coordination, constate un rapport du ministre de l’Intérieur

Le port de Tripoli. Photo d’archives L’Orient-Le Jour

Le 24 avril dernier, l’Arabie saoudite décidait d’imposer un embargo sur les fruits et légumes importés du Liban, après la découverte de plusieurs millions de pilules de Captagon habilement dissimulés à l’intérieur de grenades évidées. Bien que venus de Syrie, les grenades avaient transité par le Liban, dont elles portaient le certificat d’origine. Le ministre de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, avait alors été mandaté par le Conseil supérieur de sécurité convoqué à cette fin pour négocier avec les autorités saoudiennes la réouverture de ses marchés à la production agricole libanaise, qui assure des rentrées annuelles d’environ 400 millions de dollars, et qui constitue la principale exportation pour les agriculteurs de la Békaa. Un mois plus tard, malgré un effort de la part des services douaniers libanais, le marché saoudien n’a toujours pas rouvert. Un rapport accablant établi par le ministre de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, qui révèle les grandes failles du système douanier libanais et du contrôle des exportations, dit pourquoi. Résultat : faute de nouveaux débouchés ou de débouchés de remplacement, la surproduction (laitue, betterave, pomme de terre, etc.) finit comme fourrage animal, tandis que les fruits (cerises, pêches et abricots) sont parfois abandonnés sur l’arbre. « Il serait vain d’espérer que les autorités saoudiennes reviendront sur la décision d’embargo sur les produits agricoles libanais, avant que les autorités libanaises n’aient installé des scanners et pris d’autres mesures strictes sur les postes-frontières terrestres et les ports et aéroports. » C’est la conclusion pratique à laquelle est parvenu le ministre de l’Intérieur. Elle a été communiquée au chef de l’État, aux ministres et aux membres des services de sécurité concernés, dans un rapport qu’il a établi au terme de ses contacts avec son homologue saoudien, Abdel Aziz ben Saoud al-Nayef, et d’une tournée d’inspection des frontières terrestres et portuaires. Le rapport doit être examiné cette semaine par le chef de l’État et les services concernés, en prévision de la formation d’une commission ministérielle de suivi.

Le rapport fait notamment un bilan des visites effectuées par le ministre de l’Intérieur le long des frontières terrestres avec la Syrie (375 km). Toutefois, établi d’abord pour régler le problème de l’embargo saoudien, il se concentre sur le trafic de drogue plus que sur la contrebande vers la Syrie de l’essence et autres produits subventionnés par la Banque du Liban. Et de l’aveu de M. Fahmi lui-même, « le trafic de la drogue se fait, essentiellement, par les postes-frontières ». Force est de constater toutefois que, sciemment ou par négligence, ces postes-frontières, ces aéroports, ces ports, sont laissés pratiquement à l’abandon et un laisser-aller inadmissible marque toutes les formalités douanières.

Les postes-frontières

Les postes-frontières terrestres entre la Syrie et le Liban sont au nombre de cinq, mais à tous les niveaux, une pauvreté de moyens effarante y est constatée. Ainsi aucun poste-frontière ne dispose d’un scanner. Au nord, il en existe trois : Abboudiyé, Arida et Jisr Kmar. Dans tous ces postes, la fouille des véhicules se fait manuellement, sans qu’il n’y ait des machines pour aider à décharger les marchandises, les fouiller et les recharger sur les camions. Au poste-frontière central de Masnaa, sur la route de Damas, il n’y a pas de caméras et le scanner qui s’y trouvait « est abîmé depuis longtemps », assure le rapport. Plus au nord, le poste-frontière de Qaa est privé de tout et comme laissé à l’abandon.

Pour mémoire

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En ce qui concerne l’aéroport international Rafic Hariri, le rapport déplore qu’il ne dispose pas – sur les chargements cargo – de scanner et que les mesures appliquées sont celles qui sont imposées par les services de sécurité de l’Aviation civile (CERSA), sauf que les fouilles se font manuellement par les employés autorisés à pénétrer dans la zone réservée.

Les ports du Liban ne sont pas en meilleure situation. Au port de Beyrouth, il existe deux anciens scanners dont l’un est en panne depuis l’explosion du 4 août 2020. Le port de Tripoli dispose certes d’un scanner, mais la machine est laissée sans contrat d’entretien. Dans les ports de Saïda et de Tyr, pas de scanners.

Paralysie des douanes

Sur un plan général, le rapport fait état de « la paralysie » des services de douanes en raison du conflit de prérogatives et d’attributions entre le Conseil supérieur des douanes et le directeur général des douanes, ainsi que du manque de personnel et d’équipement à la direction des douanes.

En ce qui concerne l’attribution du certificat d’origine, de nombreuses lacunes ont été établies par le rapport de M. Fahmi. Ainsi, a-t-il été stupéfait de réaliser que la direction des douanes ne vérifie pas les certificats d’origine délivrés par les Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture… faute de case correspondant à cette vérification sur les formulaires d’exportation à remplir. Ainsi, note-t-il, « envoyées par les ambassades de pays arabes, de nombreuses demandes de vérification des certificats d’origine, dont il apparaît que la plupart sont falsifiées, parviennent au ministère de l’Économie ».

M. Fahmi a également constaté « l’inexistence d’un lien électronique ou d’une base de données permettant aux ministères concernés et à la direction des douanes de s’assurer de la véracité des informations contenues dans le manifestes d’exportation, ce qui augmente les possibilités de falsification et l’impossibilité de les détecter ».

Recommandations

Le rapport fait ensuite quelques recommandations, les unes à court terme (trois mois), les autres à moyen terme (six mois). Faute de fonds, toutefois, il dépendra des dons des «pays frères et amis que le Liban en dispose, faute de moyens financiers ». Par ailleurs, ce qui dépend du Liban, c’est, dans l’immédiat : d’amender les textes et règlements en vigueur de garantie de la régularité des exportations libanaises, en coordination avec le secteur privé, en particulier la Chambre de commerce de Beyrouth ; d’intensifier les efforts d’information et de coordination entre les divers services de sécurité ; de renforcer et de responsabiliser le personnel de la direction des douanes ; de former des commissions intersectorielles dans chaque mohafazat (direction des douanes-IDAL-Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture), pour superviser le chargement des productions destinées à l’exportation, en vérifier les documents, avec apposition de scellés numérotés sur les portes des conteneurs, et l’établissement d’un procès-verbal pour chaque opération.

Incidemment, le ministère de l’Intérieur sera chargé d’examiner avec les autorités syriennes les moyens de contrôler la contrebande côté syrien de la frontière.

En ce qui concerne les recommandations à moyen terme (six mois), le Liban doit lancer un appel d’offres général pour obtenir tous les équipements nécessaires pour tous les postes, ports et aéroports, en associations avec le secteur privé. Il est également recommandé d’installer des caméras de surveillance dans tous les centres douaniers, et de les relier au Centre de commande de contrôle (CCC) ; de mettre le Liban en réseau informatique avec toutes les administrations douanières de la région et du monde (en réponse notamment à une demande en ce sens émanant de la Jordanie) ; de signer l’accord de la Ligue arabe sur la création d’un réseau informatique d’échange des données.

Parmi les recommandations figurent aussi la création d’un service de sécurité spécial pour les ports, aéroports et passages routiers frontaliers, analogue à celui qui existe pour l’aéroport international Rafic Hariri et la création d’une salle de contrôle unifiée de surveillance des mesures relatives aux exportations et d’échanges d’information.

Le 24 avril dernier, l’Arabie saoudite décidait d’imposer un embargo sur les fruits et légumes importés du Liban, après la découverte de plusieurs millions de pilules de Captagon habilement dissimulés à l’intérieur de grenades évidées. Bien que venus de Syrie, les grenades avaient transité par le Liban, dont elles portaient le certificat d’origine. Le ministre de...

commentaires (3)

Si malgré les milliards de dons que l’état a reçu depuis des décennies ils ont été infoutus d’acheter la moindre turbine pour assurer l’électricité aux citoyens et ont préféré les mettre dans leurs fouilles ils vont nous faire croire qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter un scanner mille fois payé par les pays aidants mais on préfère prétendre le manque de moyen que le manque de courage d’affronter un vendu qui a toujours refusé que ce pays soit gouverné et contrôlé par ses institutions puisqu’il représente avec le contrôle de ce port et aéroport ainsi que tous ses accès une mane qui le fait tenir pour payer ses partisans et les indemnités de sangs de ses combattants morts ailleurs pour des causes sombres mais continuent à l’appuyer pour bénéficier de sa clémence et de sa fausse générosité pour survivre. Ils se sont organisés pour tout désorganiser dans ce pays qui était déjà loin d’être un exemple de courage, de patriotisme, d’honnêteté et d’organisation. Souvenez-vous du conseil que le gendron a adressé à Davos. Comment réussir à maintenir un pays à flot sans budget. Tu parles d’un flot c’est plutôt un FLOP total et minutieusement organisé, oui à ce stade ils sont imbattables.

Sissi zayyat

11 h 42, le 24 mai 2021

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Commentaires (3)

  • Si malgré les milliards de dons que l’état a reçu depuis des décennies ils ont été infoutus d’acheter la moindre turbine pour assurer l’électricité aux citoyens et ont préféré les mettre dans leurs fouilles ils vont nous faire croire qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter un scanner mille fois payé par les pays aidants mais on préfère prétendre le manque de moyen que le manque de courage d’affronter un vendu qui a toujours refusé que ce pays soit gouverné et contrôlé par ses institutions puisqu’il représente avec le contrôle de ce port et aéroport ainsi que tous ses accès une mane qui le fait tenir pour payer ses partisans et les indemnités de sangs de ses combattants morts ailleurs pour des causes sombres mais continuent à l’appuyer pour bénéficier de sa clémence et de sa fausse générosité pour survivre. Ils se sont organisés pour tout désorganiser dans ce pays qui était déjà loin d’être un exemple de courage, de patriotisme, d’honnêteté et d’organisation. Souvenez-vous du conseil que le gendron a adressé à Davos. Comment réussir à maintenir un pays à flot sans budget. Tu parles d’un flot c’est plutôt un FLOP total et minutieusement organisé, oui à ce stade ils sont imbattables.

    Sissi zayyat

    11 h 42, le 24 mai 2021

  • FAUT DEMANDER DE L,ONU UNE FORCE DE CONTROLE INTERNATIONALE SUR LES FRONTIERES AVEC LA SYRIE POUR ARRETER TOUTES LES SORTES DE CONTREBANDES.

    MON CLAIR MOT A GEAGEA CENSURE

    10 h 56, le 24 mai 2021

  • et voila que le responsable cite dans cet article ne fait que repeter la meme"erreur" voulue bien sur. erreur qui veut quemander l'aumone qu'on foute les responsables de cette Ste d'exploitation du port a roumieh, qu'on les y gardent tant qu'ils n'auront pas rendu les centaines de millions voles par des tours de "sorcellerie" mais qui ne cache rien

    Gaby SIOUFI

    10 h 07, le 24 mai 2021

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