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Moyen-Orient - Rapport

Human Rights Watch accuse Israël d’« apartheid » envers les Palestiniens

C’est la première fois qu’une grande ONG internationale de défense des droits de l’homme qualifie ainsi la politique de l’État hébreu.

Human Rights Watch accuse Israël d’« apartheid » envers les Palestiniens

Des policiers israéliens arrêtant une manifestante palestinienne prés de la porte de Damas dans la Vieille ville de Jérusalem, le 25 avril 2021. Ahmad Gharabli/AFP

L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a qualifié hier d’« apartheid » la politique d’Israël à l’égard des Arabes sur son sol et des Palestiniens dans les territoires occupés, une accusation farouchement contestée par l’État hébreu.

Avant même la publication du rapport de l’ONG, le ministère israélien des Affaires étrangères a réagi en le qualifiant de « tract de propagande » sans lien « avec les faits ou la vérité sur le terrain », et rédigé par une organisation mue « de longue date par un agenda anti-israélien ». De son côté, l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a qualifié ce rapport de « témoignage fort et crédible des souffrances des Palestiniens ».

Ces derniers mois, des ONG israéliennes comme B’Tselem avaient commencé à utiliser le terme « apartheid » pour désigner les politiques d’Israël à l’égard des Arabes israéliens – descendants des Palestiniens étant restés sur leurs terres après la création de l’État hébreu –, et des Palestiniens de Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est. Mais c’est la première fois qu’une grande ONG internationale de défense des droits de l’homme qualifie cette politique « d’apartheid ».

« Sur la base de ses recherches, Human Rights Watch conclut que le gouvernement israélien maintient une domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens à travers Israël et les territoires occupés », souligne le rapport. Lorsque cette « domination délibérée » s’ajoute à une « oppression systématique » et des « actes inhumains », « il s’agit du crime d’apartheid », conclut HRW qui dit se fonder sur la définition légale de l’apartheid, et non sur une comparaison avec la politique raciale autrefois de l’Afrique du Sud. « Depuis des années, nous disons que nous sommes proches de l’apartheid (en Israël/Palestine), et je crois qu’il est maintenant clair que le seuil a été franchi », a déclaré Omar Shakir, auteur de ce rapport de 200 pages. Ce « seuil » a été franchi ces dernières années avec l’essor des colonies israéliennes à Jérusalem-Est, portion orientale de la Ville sainte annexée par Israël, et en Cisjordanie occupée où vivent désormais au total près de 700 000 colons, souligne M. Shakir, estimant que les colonies israéliennes qui devaient être « temporaires » sont devenues des constructions « permanentes » faute d’accord sur la reconnaissance d’un État palestinien.

Justice internationale

La décision de HRW d’utiliser un terme aussi chargé que « apartheid », mais aussi de qualifier de « persécution » la politique israélienne envers sa minorité arabe et les Palestiniens, intervient quelques semaines après la décision de la Cour pénale internationale (CPI) d’ouvrir une enquête sur des crimes présumés commis par Israël depuis 2014 dans les territoires occupés. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avait qualifié « d’antisémite » la décision de la CPI. Disant prendre « toutes les précautions pour minimiser les pertes civiles » dans son combat face à des groupes armés palestiniens, Israël mène aussi une campagne diplomatique afin de convaincre certains pays occidentaux de le soutenir face à la CPI. La décision de la CPI d’aller ou non de l’avant avec cette enquête, qui comprend un volet sur l’expansion des colonies, est désormais entre les mains du futur procureur Karim Khan qui doit succéder à la mi-juin à Fatou Bensouda. HRW a appelé le futur procureur à « s’en tenir aux faits », « mener une enquête indépendante » et « traduire en justice les personnes impliquées dans des crimes sérieux, incluant ceux d’apartheid et de persécution », a indiqué M. Shakir, actuellement en Jordanie, après avoir été expulsé d’Israël en novembre 2019.

L’ONG, dont le siège est basé à New York, exhorte aussi l’ONU à mettre sur pied une « commission d’enquête internationale » sur la situation en Israël et dans les Territoires, et les États étrangers à ne « pas être complices » de la politique israélienne envers les Palestiniens, sans toutefois les appeler à boycotter l’État hébreu, souligne M. Shakir. À ce propos, HRW appelle aussi l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas à « cesser sa coordination sécuritaire » avec l’État hébreu afin de ne pas être elle-même « complice » de « l’apartheid ».

Source : AFP

L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a qualifié hier d’« apartheid » la politique d’Israël à l’égard des Arabes sur son sol et des Palestiniens dans les territoires occupés, une accusation farouchement contestée par l’État hébreu.Avant même la publication du rapport de l’ONG, le ministère israélien des Affaires étrangères...

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Israël n'a peur de personne , les perdants sont les palestiniens , purtroppo , comme on dit en italien ???

Eleni Caridopoulou

17 h 14, le 28 avril 2021

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Commentaires (1)

  • Israël n'a peur de personne , les perdants sont les palestiniens , purtroppo , comme on dit en italien ???

    Eleni Caridopoulou

    17 h 14, le 28 avril 2021

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