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Politique - Diplomatie

Depuis Beyrouth, le chef de la diplomatie hongroise critique la politique de sanctions de l'UE

Le ministre hongrois des Affaires étrangères a été reçu par son homologue libanais et Gebran Bassil.

Depuis Beyrouth, le chef de la diplomatie hongroise critique la politique de sanctions de l'UE

Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjártó, et son homologue libanais, Charbel Wehbé, à Beyrouth, le 26 avril 2021. Photo ANI

Le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjártó, en visite à Beyrouth, a critiqué lundi la politique de "pression" contre les responsables libanais dont discute actuellement l'Union européenne (UE), affirmant que Budapest n'accepterait pas que des sanctions soient imposées "au plus grand parti politique chrétien" au Liban, à savoir le courant aouniste. 

A la demande de la France, qui s'est fortement impliquée dans le dossier libanais ces derniers mois, l'Union européenne discute de la situation au pays du Cèdre et des moyens de pression qui peuvent être exercés sur les responsables libanais qui "bloquent" la formation du nouveau gouvernement. La mise sur pied de ce cabinet, attendu depuis août 2020, et notamment le nombre et la répartition des portefeuilles entre les différentes formations politiques, a provoqué des tensions entre le chef de l'Etat Michel Aoun et son courant politique, le Courant patriotique libre, et le Premier ministre désigné, Saad Hariri, qui s'accusent mutuellement de l'impasse. La mise sur pied de cette équipe ministérielle est nécessaire afin de lancer des réformes attendues depuis des années, afin de voir se débloquer des aides promises par la communauté internationale, alors que le Liban connaît une grave crise financière et socio-économique. 

"Nous sommes d'accord sur le fait qu'il n'est pas dans l'intérêt de l'UE d'imposer des sanctions à des élus et nous n'accepterons pas qu'elles soient imposées au plus grand parti politique chrétien au Liban", à savoir le CPL, a déclaré le ministre hongrois à l'issue d'une réunion avec le chef de ce parti, Gebran Bassil, dénonçant des pratiques "injustes". 

De son côté, M. Bassil a estimé que l'Union européenne pourrait aider le pays du Cèdre en prenant des mesures contre "des personnes et entités qui ont fait une utilisation abusive des fonds publics", en "confisquant les fonds" sortis illégalement du Liban et en poursuivant les personnes impliquées dans des actes de corruption et de blanchiment d'argent. "Des sanctions seraient les bienvenues si elles se basent sur des dispositions légales, et non pour des objectifs politiques", a-t-il déclaré. "Le gouvernement doit être formé urgemment afin de mener des réformes", a ajouté le chef du CPL.
Gebran Bassil fait depuis novembre 2020 l'objet de sanctions émises par le Trésor américain, dans le cadre du Magnitsky Act, qui vise tout responsable portant atteinte aux droits humains, en gelant ses actifs aux Etats-Unis. Dans le cadre de ces sanctions, M. Bassil est accusé de corruption, notamment dans le secteur de l'énergie.

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La Hongrie est membre de l'UE depuis 2004, mais les relations entre Bruxelles et Budapest ne sont pas au beau fixe. L'UE s'inquiète notamment de la dérive autoritaire dans la Hongrie de Viktor Orban. 

"Tentatives d'ingérence"
Dans la journée, le ministre Szijjártó a également été reçu par son homologue libanais, Charbel Wehbé. Ce dernier a remercié, à l'issue de la réunion, la Hongrie qui défend, selon lui, le Liban au sein de l'UE. Pour sa part, le chef de la diplomatie hongroise a souligné que "le Proche-Orient ne peut être sûr et stable si le Liban ne l'est pas". "La formation du gouvernement est une question à résoudre en interne et qui nécessite un accord entre les différents partis libanais, sans aucune intervention extérieure", a ajouté le ministre. Il a dans ce cadre dénoncé des "tentatives d'ingérence extérieure", estimant que Beyrouth "a besoin d'une aide réelle et non qu'on brandisse des menaces de sanctions". 

Par ailleurs, Peter Szijjártó est revenu sur les différentes aides fournies par son pays au Liban. Il a indiqué que son pays avait contribué à la restauration de trente-trois églises maronites au Liban et était prêt à fournir son aide à trente autres églises, pour un montant de deux millions de dollars. Dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, Budapest a également offert vingt respirateurs artificiels et 20.000 masques sanitaires. La Hongrie va également fournir des aides afin d'empêcher l'émigration illégale à partir du Liban, a ajouté M. Szijjártó. 

Le chef de la diplomatie hongroise, Peter Szijjártó, en visite à Beyrouth, a critiqué lundi la politique de "pression" contre les responsables libanais dont discute actuellement l'Union européenne (UE), affirmant que Budapest n'accepterait pas que des sanctions soient imposées "au plus grand parti politique chrétien" au Liban, à savoir le courant aouniste. A la demande de la...

commentaires (3)

Ont-ils trouvé le cheval de Troie européen ? Essaient-ils de se protéger avant le coup de gourdin? D’où sort-il celui-là , à cet instant précis ?

LeRougeEtLeNoir

00 h 00, le 27 avril 2021

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Commentaires (3)

  • Ont-ils trouvé le cheval de Troie européen ? Essaient-ils de se protéger avant le coup de gourdin? D’où sort-il celui-là , à cet instant précis ?

    LeRougeEtLeNoir

    00 h 00, le 27 avril 2021

  • "M. Bassil a estimé que l'Union européenne pourrait aider le pays du Cèdre en prenant des mesures contre "des personnes et entités qui ont fait une utilisation abusive des fonds publics". Mais c'est exactement de cela qu'il est question ! Bassil se condamne lui-même !

    Yves Prevost

    20 h 00, le 26 avril 2021

  • Qui parle la Hogrie fachiste , elle est mal vu en UE . Je me demande si elle va rester en Europe.

    Eleni Caridopoulou

    18 h 10, le 26 avril 2021

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