Oreyeon, qui propose une solution basée sur l'IA permettant d’optimiser les procédures de sécurité des pistes d’aéroports, vient de signer son premier contrat, confidentiel, avec l’un des plus grands aéroports aux États-Unis.
Oreyeon, qui propose une solution basée sur l'IA permettant d’optimiser les procédures de sécurité des pistes d’aéroports, vient de signer son premier contrat, confidentiel, avec l’un des plus grands aéroports aux États-Unis.

Le secteur de l’intelligence artificielle (IA) est en plein essor, et la startup Oreyeon l’a bien compris. Fondée par deux Libanais, la jeune pousse, basée au Portugal, a mis au point une solution d'IA permettant d’optimiser les procédures de sécurité des pistes d’aéroports. Elle vient de signer son premier contrat, confidentiel, avec l’un des plus grands aéroports aux États-Unis.

«Dans 99% des aéroports, le contrôle des pistes n’est pas automatisé: ce sont des inspections physiques qui peuvent prendre plus de 20 minutes. Elles doivent être effectuées plusieurs fois par jour, et sont sujettes à l’erreur humaine», explique Ziad Jreijiri, ingénieur en aérospatial et cofondateur de la start-up avec Rony Demerjian, ingénieur informatique. «Or, une piste mal dégagée constitue une menace pour la sûreté aérienne, la présence de débris sur la piste (Foreign Object Debris, en anglais, pierres, équipements tombés de véhicules, débris d’avions...) pouvant endommager les moteurs. C’est d’ailleurs une lamelle métallique laissée sur la piste qui a conduit au fameux crash du Concorde en 2000. Ces débris engendrent aussi des coûts de réparation, estimés à plus de 15 milliards de dollars par an», poursuit Ziad Jreijiri

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La start-up a ainsi mis au point un dispositif, constitué d'une puce et d'une caméra, qui peut être intégré sur tout type de plateformes, permettant de détecter rapidement les fissures ou objets indésirables présents sur la chaussée. Le logiciel collecte en temps réel les informations sur la piste afin d’en obtenir une analyse détaillée mise à disposition des agents de sécurité. «Le dispositif permet d’alerter par exemple si certains débris sont associés de manière récurrente avec certains vols. Il permet aussi de localiser certains endroits où la chaussée commence à se détériorer, afin de permettre aux aéroports d'effectuer une maintenance proactive», explique Ziad Jreijiri. «C’est un gain de temps et d’argent pour les aéroports ainsi qu’un renforcement de la sécurité», ajoute-t-il. Les frais d’installation du dispositif sont fixes mais le montant de l’abonnement au logiciel dépend des fonctionnalités choisies par le client. Il est de l’ordre de plusieurs centaines de milliers de dollars.

La jeune pousse fait partie des pionniers dans ce domaine. Une dizaine de compagnies seulement proposent une technologie similaire, et pour l’instant, peu d’aéroports en sont équipés. Parmi eux, les trois aéroports militaires libanais que la start-up a choisis pour tester son produit. «Nous avons aussi un partenariat avec une municipalité au Portugal. Ces deux expériences nous ont permis d’adapter notre dispositif, et de développer la formation à l’utilisation du logiciel», explique le cofondateur. La solution est aussi déployée sous forme de démonstration dans plusieurs grands aéroports en Europe.

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Depuis son lancement en mai 2019, la jeune pousse a participé successivement au programme de l’incubateur libanais Speed Accelerator, puis à celui de la Draper University à la Silicon Valley. En 2020, elle a rejoint ensuite l’incubateur pour les start-up spécialisées dans l’intelligence artificielle développé par NVIDIA, un des plus grands développeurs et fournisseurs de processeurs graphiques, grâce auquel elle a reçu un soutien technique et l'équivalent de 100.000 dollars de services Amazon Web Service (AWS), le leader mondial des fournisseurs de Cloud.

Aujourd’hui, Oreyeon compte plus de 25 ingénieurs, répartis entre le Portugal et le Liban. Le dispositif est quant à lui fabriqué aux États-Unis, où la start-up a tout récemment installé une antenne. «C’est là où se situe plus de 50 % des aéroports, c'est pourquoi il est indispensable de viser un développement outre-Atlantique», dit Ziad Jreijiri. Elle vient aussi de lever des fonds auprès d’un investisseur étranger, pour un montant non révélé.