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La Consolidation de la paix au Liban - Mars 2021

La Montagne, épine dorsale de l’entité libanaise

La Montagne, épine dorsale de l’entité libanaise

© Adra Kandil

L’année 2020 a été marquée, en dépit de la cascade de crises que traverse le pays, par la célébration du centenaire de la proclamation du Grand Liban, le 1er septembre 1920. Un événement qui a permis à nombre d’observateurs et d’analystes d’effectuer un survol des origines historiques et des racines socio-politiques et communautaires du Liban dans sa forme actuelle.

Il est aujourd’hui bien établi, sur base de la réalité historique, que le Mont Liban a constitué l’épine dorsale et le fondement du Grand Liban, tant sur les plans géographique, qu’économique, social, démographique ou éducatif. La plupart des historiens s’accordent à souligner dans ce cadre qu’une certaine « personnalité libanaise » s’est forgée progressivement au fil des siècles sous l’influence du profil géographique, constitué essentiellement d’une chaîne de hautes montagnes, qui distingue le Liban des autres pays de la région. Mais l’entité libanaise n’a commencé à prendre forme et à s’imposer, en tant que structure administrative et politique relativement autonome, qu’à partir du XVIe siècle, avec le début de l’ère ottomane. En 1516, l’armée ottomane remporte en effet une victoire décisive contre les Mamelouks d’Egypte lors de la bataille de Marj Dabek, au nord d’Alep. Ce sera le début de l’empire ottoman.

Le nouveau pouvoir, voulant se consacrer essentiellement aux questions d’ordre stratégique, confiera la gestion des affaires quotidiennes aux chefs féodaux de la montagne. Le Mont Liban sera de ce fait marqué par le long règne des émirats. Mais c’est surtout avec l’émir Fakhreddine II, à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle, que commence à prendre forme le Liban, plus ou moins dans sa forme actuelle. Issu du clan druze des Maan, qui gouvernaient le Chouf, pris en charge et éduqué dès son plus jeune âge par des notables maronites du Kesrouan (les cheiks Khazen), l’émir Fakhreddine entreprendra, dès qu’il accédera au pouvoir après avoir atteint l’âge de la majorité, de conquérir à partir du Chouf les territoires qui formeront, à peu de choses près, le Liban actuel.

Doté des qualités d’un véritable homme d’Etat, Fakhreddine II réussira à développer et à maintenir relativement autonome l’entité libanaise bâtie autour du Mont Liban. Le règne de l’émirat de la Montagne, assuré par les Maan jusqu’en 1697 puis par les émirs Chéhab, durera jusqu’en 1842, date à laquelle un nouveau système politique sera mis en place par les puissances de l’époque, bâti toujours autour du Mont Liban, comme épine dorsale. Cette situation durera jusqu’à la chute de l’empire ottoman en 1918, dans le sillage de la Première Guerre mondiale, pour déboucher en septembre 1920 sur la proclamation du Grand Liban qui aura toujours comme ossature centrale la montagne libanaise du fait de son poids économique, démographique et éducationnelle.

Rédacteur en chef des éditions spéciales de L’Orient-Le Jour

L’année 2020 a été marquée, en dépit de la cascade de crises que traverse le pays, par la célébration du centenaire de la proclamation du Grand Liban, le 1er septembre 1920. Un événement qui a permis à nombre d’observateurs et d’analystes d’effectuer un survol des origines historiques et des racines socio-politiques et communautaires du Liban dans sa forme actuelle.Il est...

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