Des volontaires de la Croix rouge libanaise en combinaison de protection sanitaire transférant un patient vers l'unité Covid de l'hôpital universitaire Nabih Berry, à Nabatiyé, au Liban-Sud, le 9 janvier 2021. Photo d'archives AFP / Mahmoud ZAYYAT
Le Liban a enregistré 62 décès et 3.544 nouvelles contaminations au coronavirus en 24h, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé publié mercredi soir. Ces chiffres font grimper le bilan total à 426.977 cas, 5.536 décès et 335.325 guérisons depuis l'apparition de la pandémie dans le pays en février 2020. Parmi les cas toujours actifs, 2.413 patients sont hospitalisés, dont 956 en soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est lui de 17,6 %.
Prudence face au vaccin AstraZeneca
Alors que le vaccin AstraZeneca/Oxford a été suspendu dans plusieurs pays d'Europe après l'apparition de possibles effets secondaires lourds, au nombre desquels des caillots sanguins, le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a annoncé attendre des explications complètes sur les effets secondaires de ce vaccin. "Lorsque nous introduisons des vaccins contre le coronavirus, nous nous basons sur les autorisations délivrées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les références mondiales en matière de santé. Nous ne prenons aucune mesure qui pourrait mettre en danger la vie des citoyens", a expliqué le ministre sortant dans un entretien à une chaîne locale. "Nous patientons maintenant, en attendant la décision finale sur l'utilisation du vaccin AstraZeneca (prévue jeudi), et nous agirons en conséquence", a-t-il annoncé, notant toutefois que "les déclarations des dernières 48 heures affirment que les bénéfices du vaccin sont plus importants que les risques encourus".
De même, le président de la commission parlementaire de la santé, le député Assem Araji, s'est voulu rassurant. "Il existe des indicateurs positifs selon lesquels les caillots sanguins ne sont pas associés à l'inoculation du vaccin. Astrazeneca a fourni des données prouvant que 17 millions de personnes ont reçu le vaccin dont 37 ont eu des caillots sanguins. C'est moins que chez les non-vaccinés", a-t-il indiqué sur Twitter, appelant à s'en remettre à la science. "La décision finale de l'OMS et de l'Agence européenne des médicaments sera rendue jeudi", a-t-il rappelé.
Le Liban, qui attend 2,1 millions de doses du vaccin des laboratoires américain et allemand Pfizer-BioNTech d'ici la fin de l'année, et a déjà réceptionné 170.820 doses pour le mois écoulé, doit recevoir de grandes quantités du vaccin AstraZeneca/Oxford, achetées directement auprès du groupe pharmaceutique et via la plateforme Covax. Le ministre sortant de la Santé avait dans ce cadre annoncé dernièrement que 96.000 doses du vaccin AstraZeneca/Oxford devaient initialement arriver incessamment au Liban, et qu'entre la mi-mars et la mi-avril, 192.000 autres doses sont attendues - des livraisons toutefois suspendues en attendant plus de détails sur les effets de ce vaccin. Des doses du vaccin russe Spoutnik V devraient aussi être réceptionnées dans les prochaines semaines et les autorités libanaises ont accordé leur approbation d'urgence au vaccin chinois Sinopharm. En outre, le ministère de la Santé a annoncé mardi dans un communiqué qu’un "certificat officiel de vaccination sera délivré aux personnes qui ont reçu le vaccin contre le Covid-19 sans passer par la plateforme nationale".
Le cri d'alarme des infirmiers
Dans ce contexte de crise sanitaire exacerbée par la crise socio-économique qui frappe le Liban depuis bientôt deux ans, le syndicat des infirmières et infirmiers a tiré la sonnette d'alarme et décrété "l'état d'urgence" du secteur. Lors d'une conférence de presse, la présidente du syndicat, Mirna Abi Abdullah Doumit, a lancé un appel à l'aide pour sauver le secteur avant que "tous les infirmiers n'émigrent". Elle a souligné que "mille infirmiers expérimentés ont quitté le pays, laissant derrière eux un grand vide professionnel et de jeunes infirmiers non formés", et a rappelé que "plus de deux mille autres ont été contaminés par le coronavirus et cinq sont décédés des suites de cette infection.
Le Liban est toujours dans la troisième phase de son déconfinement progressif. Dans le cadre de cette phase, entamée lundi 8 mars, plusieurs administrations, les ateliers de métiers manuels et les salons de coiffure ont pu rouvrir leurs portes. Les commerces et centres commerciaux avaient, eux, pu rouvrir au début du mois. Toutes les mesures établies lors des précédentes phases de déconfinement restent cependant en vigueur. Elles prévoient notamment l'obtention d'autorisations sur la plateforme Impact pour certains déplacements, notamment pour se rendre dans des lieux considérés "à risque" comme les supermarchés, les banques et les centres commerciaux. Le couvre-feu reste lui en vigueur de 20h à 5h. Les cafés et restaurants resteront pour leur part fermés jusqu'à nouvel ordre.
L'enseignement à distance a par ailleurs repris officiellement lundi dans toutes les écoles, après une semaine de suspension, qui avait été annoncée par le ministre de l'Éducation afin de faire entendre plusieurs revendications, notamment concernant la vaccination prioritaire des enseignants et élèves.
commentaires (0)
Commenter