Kinda el-Khatib, arrêtée en juin, a été condamnée en décembre à trois ans de prison et travaux forcés par le tribunal militaire pour "collaboration avec l'ennemi", "entrée sur les territoires palestiniens occupés" et "collaboration avec les espions de l'ennemi israélien". Inculpée début septembre, Kinda el-Khatib était poursuivie par l'armée libanaise pour avoir "collaboré avec des espions et des agents d'Israël, être entrée en territoire ennemi via la Jordanie et avoir communiqué des informations sécuritaires concernant le Liban". Selon l'accusée, un journaliste travaillant pour la chaîne israélienne 11, Roy Qaysi, l'avait contactée via Twitter. La militante affirme qu'elle ignorait son identité et qu'elle en avait informé les forces de sécurité lorsqu'elle avait appris qu'il était israélien. Mme el-Khatib avait également démenti être entrée en Israël, avoir rencontré des Israéliens ou avoir fourni des informations sécuritaires à ces derniers.
"La Cour de cassation militaire a décidé de libérer mardi la militante Kinda el-Khatib en échange d'une caution de trois millions de livres libanaises" -soit environ 200 dollars au taux du marché noir-, a indiqué à l'AFP la source judiciaire, précisant que la jeune femme avait quitté la prison à Beyrouth avec son frère pour rentrer à Tripoli (nord du Liban). Son avocate Jocelyne al-Rahi a indiqué à l'AFP qu'elle avait présenté un recours auprès de la Cour de cassation militaire qui a "accepté le pourvoi en cassation". Un second procès doit être organisé, à une date non précisée à ce stade. "Kinda continuera de comparaître aux audiences du procès, mais en liberté, jusqu'au verdict", a assuré l'avocate.
Les proches de la jeune femme ont dénoncé une "arrestation politique", tandis que des internautes et certains médias locaux ont dénoncé son jugement. Amnesty international avait réclamé un jugement civil, fustigeant sa comparution devant un tribunal militaire.
Depuis le soulèvement populaire au Liban à l'automne 2019 contre une classe dirigeante accusée de corruption, d'incompétence et de népotisme, plusieurs militants ont été interpellés tandis que les intimidations se sont multipliées, selon plusieurs ONG de défense des droits humains.
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الحمد لله على السلامة
Robert Moumdjian
02 h 45, le 17 mars 2021