Quarante-deux décès et 1.505 contaminations, une nouvelle vague "imminente"

Le Liban a enregistré 42 décès et 1.505 nouvelles contaminations au Covid-19, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé publié lundi soir. Ces chiffres font grimper le bilan total à 419.953 cas, 5.422 décès et 331.570 guérisons depuis l'apparition de la pandémie dans le pays en février 2020. Parmi les cas toujours actifs, 2.422 patients sont hospitalisés, dont 958 en soins intensifs. Le taux de positivité par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours est lui de 17,5 %. Le nombre en baisse apparente de nouvelles contaminations par rapport aux derniers jours est dû à un faible nombre de tests de dépistage effectués ces derniers jours, de nombreux laboratoires étant fermés pendant le week-end.

Le nombre élevé d'hospitalisations et la surcharge des hôpitaux dans certaines régions auraient causé le décès d'un homme originaire de Qabb Elias, dans la Békaa, et qui n'aurait pu disposer à temps d'un lit et des soins nécessaires, selon notre correspondante locale, Sarah Abdallah.

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Par ailleurs, dans une série de tweets, le directeur de l'hôpital Rafic Hariri de Beyrouth, le Dr Firas Abiad, a commenté les statistiques de contamination, affirmant qu'elles confirment "une tendance à la hausse et l'arrivée "imminente" d'une nouvelle vague. "Pour la première fois depuis janvier, plus de 3.000 cas de Covid-19 ont été enregistrés un dimanche, ce qui confirme une tendance à la hausse et une nouvelle vague imminente, qui seront suivies par une augmentation des hospitalisations et des décès", a écrit le responsable. Il a par ailleurs déploré que les discussions actuelles concernant la lutte contre le virus consistent à "alléger" les restrictions sanitaires, notamment dans les secteurs de l'éducation et du tourisme, et que les citoyens se comportent à nouveau "de manière insouciante". "Il est difficile de mettre en place des mesures plus strictes si les dispositions existantes sont ignorées", a-t-il regretté.

Enseignement à distance et frontière

Le Liban est toujours dans la troisième phase de son déconfinement progressif. Dans le cadre de cette phase, entamée lundi dernier, plusieurs administrations, les ateliers de métiers manuels et les salons de coiffure ont pu rouvrir leurs portes. Les commerces et centres commerciaux avaient, eux, pu rouvrir au début du mois. Toutes les mesures établies lors des précédentes phases de déconfinement restent cependant en vigueur. Elles prévoient notamment l'obtention d'autorisations sur la plateforme Impact pour certains déplacements, notamment pour se rendre dans des lieux considérés "à risque" comme les supermarchés, les banques et les centres commerciaux. Le couvre-feu reste lui en vigueur de 20h à 5h. Les cafés et restaurants resteront pour leur part fermés jusqu'à nouvel ordre. La frontière terrestre avec la Syrie sera en outre rouverte exceptionnellement ce mercredi 17 mars, pour les Libanais souhaitant rentrer chez eux et qui doivent être munis d'un test de dépistage négatif au virus. 

L'enseignement a par ailleurs repris officiellement à distance dans toutes les écoles, après une semaine de grève, qui avait été annoncée par le ministère de l'Education afin de faire entendre plusieurs revendications, notamment concernant la vaccination prioritaire des enseignants et élèves. 

Vaccination

Dans ce contexte, la commission parlementaire des droits de l'homme, réunie ce lundi, a appelé à ce que les personnes en situation de handicap soient ajoutées aux catégories prioritaires à la vaccination, et à ce que les détenus soient également vaccinés rapidement, compte tenu de la situation de surpopulation dans les prisons du pays.

Samedi soir, une nouvelle cargaison de 36.270 doses de vaccins des laboratoires américain et allemand Pfizer-BioNTech était arrivée à Beyrouth, pour un total de 170.820 doses réceptionnées au cours du mois écoulé. Au total, 2,1 millions de doses sont attendues d'ici la fin de l'année, en plus d'autres cargaisons, comme celles du vaccin AstraZeneca/Oxford, achetées directement auprès du groupe pharmaceutique et via la plateforme Covax. Le ministre sortant de la Santé Hamad Hassan a d'ailleurs annoncé dernièrement que 96.000 doses de ce vaccin AstraZeneca/Oxford doivent arriver incessamment au Liban, et qu'entre la mi-mars et la mi-avril, 192.000 autres doses sont attendues. Des doses du vaccin russe Spoutnik V devraient aussi être réceptionnées dans les prochaines semaines et les autorités libanaises ont accordé leur approbation d'urgence au vaccin chinois Sinopharm.

Réagissant à un article de presse qui accuse le ministre sortant de la Santé d'interdire au secteur privé et aux associations d'importer des vaccins, le ministère a publié un communiqué dans lequel il affirme avoir accordé une autorisation officielle à "plus de trente sociétés privées qui répondent aux conditions requises pour importer des vaccins". Il a également rappelé que certains laboratoires comme Pfizer et AstraZeneca "ne vendent leurs vaccins qu'aux gouvernements". Le ministère explique ensuite "piloter les initiatives des compagnies privées dans le seul but d'assurer la qualité de la campagne de vaccination".