Rechercher
Rechercher

Société - Reportage

Bien plus qu’un bastion du Hezbollah : le passé et le présent compliqués de Haret Hreik

Bien plus qu’un bastion du Hezbollah : le passé et le présent compliqués de Haret Hreik

Un ouvrier nettoie les décombres après des bombardements israéliens qui ont décimé des zones résidentielles losr de la guerre avec Israël en 2006. Photo Hassan Assal

En regardant par la fenêtre de son bureau de la municipalité de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, Moustapha Qomati se souvient de la même rue à l’époque où il était enfant. « Cette zone que vous voyez était toute verte, pleine d’orangeraies. » À 78 ans, Moustapha Qomati, né et élevé à Haret Hreik où il a travaillé pendant les 50 dernières années en tant que développeur et ingénieur municipal, est un témoin de première main des altérations du paysage. « À l’époque, il y avait l’église et un cimetière. Au début, les bâtiments les plus hauts avaient un seul étage, et les maisons un jardin. C’est bien connu, (Haret Hreik) était magnifique », ajoute-t-il.À part l’église Saint-Joseph, qui est toujours là, tout a changé. Des rangées de grands immeubles voilent aujourd’hui l’horizon, alors qu’est apparu un quartier commerçant de classe moyenne qui regorge de boutiques de vêtements, de livres et d’électronique.Loin du paradis pastoral dont se souviennent les personnes de la génération de Qomati, la scène ne ressemble pas non plus à la dystopie que le qualificatif « bastion du Hezbollah » évoque lorsque ce quartier est mentionné dans les médias. Ce qualificatif a été souvent utilisé après les événements sanglants qui se sont produits dans la banlieue sud de Beyrouth entre 2013 et 2015, et dans la couverture médiatique sur l’assassinat, le 4 février dernier, du militant anti-Hezbollah et résident de Haret Hreik Lokman Slim. La réalité est bien plus complexe.

Changements démographiques

Avant la guerre civile (1975-1990), Haret Hreik était un quartier à prédominance chrétienne. Le président Michel Aoun y est né en 1933. L’église qui s’y dresse aujourd’hui a été construite en 1950 pour remplacer une autre plus petite construite au XIXe siècle, explique à L’Orient Today le curé de la paroisse, le père Issam Ibrahim, qui y a célébré la messe entre 1982 et 1985, jusqu’au jour où des militants y ont pénétré et mis le feu aux bancs. Plusieurs groupuscules armés l’ont occupée par la suite, mais l’église Saint-Joseph a survécu à la guerre sans subir de dégât structurel. En 2000, après une rénovation, elle a rouvert ses portes aux fidèles.

« Nous n’avons aucune photo de (la vieille église) », indique le père Ibrahim. « J’ai posé la question à de nombreuses personnes qui disent que c’était une belle église construite en 1860. Ils ont voulu construire une grande église et ont commis l’erreur de détruire l’ancienne », regrette-t-il.

Même avant la guerre civile, des chiites comme Qomati vivaient à Haret Hreik. Pour sa part, Salma Harb a déménagé dans ce quartier après son mariage au milieu des années 1960 parce que la famille de son mari y possédait une propriété. Elle se souvient de ces moments idylliques où elle pouvait promener son enfant dans une poussette sur la route de l’aéroport de Beyrouth à l’ombre des pins.

« L’église était située pas loin de chez nous, les gens y célébraient toutes les fêtes (chrétiennes). Lorsqu’on sortait, on se retrouvait dans les magasins et on se saluait dans la rue, car à l’époque, on pouvait se rendre partout », raconte Salma Harb.

Lire aussi

La rage populaire atteint la rue chiite, la sourde oreille officielle toujours de rigueur

L’urbanisation de la région a commencé quelques années avant la guerre civile, souligne Moustapha Qomati. Mais c’est après le début des affrontements en 1975 que les chrétiens ont commencé à vendre leurs propriétés et à partir en masse. Ils ont été remplacés par des familles chiites fuyant le conflit au Liban-Sud ou des quartiers de Beyrouth, comme Nabaa, qui étaient passés sous le contrôle des milices chrétiennes.

« Lors des combats entre l’Est et l’Ouest (de Beyrouth), la population s’est déplacée selon des critères démographiques », rappelle M. Qomati. Mais il ajoute : « Les chrétiens ont vendu leurs terres, ils n’ont pas été chassés comme certains le disent. Au contraire, nous vivions ensemble. »

Il précise que jusqu’à aujourd’hui, le président du conseil municipal de Haret Hreik est toujours de confession chrétienne. Ziad Waked, le maire actuel en fonctions depuis 2010, raconte à L’Orient Today que, bien que lui-même et sa famille soient partis dans les années 1980, d’autres chrétiens sont restés à Haret Hreik pendant la guerre civile et n’ont quitté la région qu’après les bombardements israéliens de 2006 qui ont détruit leurs maisons. « Certains (chrétiens) sont restés pendant quelque temps. Maintenant, il en reste très peu, mais il y a environ 20 ans, ils ont réparé l’église, et les gens ont commencé à y venir le dimanche, dit-il. En fin de compte, ils n’oublient pas leurs racines qui se trouvent à Haret Hreik. »

« Quelque 150 personnes assistent à la messe les dimanches. Ce chiffre pouvait monter à 2 000 fidèles lors des grandes fêtes, comme la Saint-Joseph. De nombreux chrétiens espèrent revenir un jour dans la région, mais ils ne le feraient pas dans les circonstances actuelles », dit le père Ibrahim. « Quand il n’y aura plus d’armes au Liban et qu’il y aura un État, ils voudront revenir à Haret Hreik, et je suis prêt à faire construire 200 maisons (là-bas)… Nous pouvons le faire, mais nous voulons la paix et nous voulons un État », dit-il en observant que « depuis l’an 2000, il n’y a jamais eu de problème avec les musulmans, les chiites ou le Hezbollah ».

La création d’une métropole chiite moderne

Alors que de nouveaux résidents affluaient à Haret Hreik dans les premières années de la guerre civile, un petit groupe de développeurs chiites a commencé à transformer la région en une ville moderne avec des immeubles de bureaux, des centres commerciaux et des cinémas.

« Entre 1978, 1979 et le début des années 80 jusqu’à peut-être 1983, Haret Hreik est devenu ce lieu de vie pour de nombreux chiites à faible revenu qui étaient rentrés au pays après des années dans le Golfe ou ailleurs où ils avaient gagné un peu d’argent, explique à L’Orient Today Mona Fawaz, professeure d’études urbaines et de planification à l’Université américaine de Beyrouth. À leur retour, Haret Hreik avait perdu beaucoup de ses habitants et beaucoup de terrains étaient proposés à la vente. » Haret Hreik est ainsi devenu un lieu « de valorisation et de modernisation » pour la communauté chiite, poursuit Mme Fawaz. L’application des lois sur le bâtiment étant laxiste à l’époque, « ils ont construit bien au-delà des permis octroyés et ont commis beaucoup d’infractions, mais sont devenus des promoteurs… Ces gens-là n’étaient pas du Hezbollah, ils étaient des modernistes ».

Certains des anciens résidents n’étaient toutefois pas contents de la tournure que prenait cette modernisation. « Toutes les maisons ont fini par se superposer, et vous ne saviez plus d’où vous veniez ni où vous alliez. Vous sentiez que c’était quelque chose qui ne ressemblait pas au Haret Hreik et à ses habitants d’antan », se souvient Salma Harb.

Après avoir passé la plus grande partie de la guerre civile à Haret Hreik, la famille de Harb a fini par partir pour Beyrouth intra muros en 1989. Sa maison avait été touchée lors des combats interchiites, à la fin des années 1980, entre le mouvement Amal et le Hezbollah.

Lire aussi

Pourquoi la rue chiite se réveille

Selon Mme Harb, la famille serait quand même restée à Haret Hreik si les enfants ne fréquentaient pas l’Université américaine de Beyrouth qui est située au nord-ouest de Beyrouth. « Je ne voulais pas qu’ils passent par des check-points pour y arriver. Certains d’entre eux avaient été érigés par des milices, d’autres par l’armée libanaise et différents groupes », se souvient-elle. Ironie du sort, lors du déménagement, leur nouvelle maison, dans le quartier de Verdun, a également été touchée pendant les affrontements entre les forces armées dirigées par le général Aoun et l’armée syrienne.

Une pelle rétrocaveuse au travail pendant le nettoyage et la reconstruction après la guerre de 2006. Photo Hassan Assal

Un « bastion » du Hezbollah ?

Au lendemain de la guerre civile, Haret Hreik a connu un autre boom immobilier provoqué par l’attente d’une loi – finalement adoptée en 1994 – qui devait permettre la légalisation des bâtiments précédemment construits en violation des lois, explique Mme Fawaz. « Si vous consultez les registres des permis de construction, vous constatez que les développeurs ont construit à tout-va immédiatement après la guerre civile », dit-elle. Dans de nombreux cas, ils ont construit plus haut et plus densément que la loi ne l’autorisait.

Pendant ce temps, au sortir de la guerre civile, le Hezbollah établissait son quartier général à Haret Hreik, alors qu’il était en train de s’imposer comme un acteur dominant dans la banlieue sud de Beyrouth.

Professeur d’anglais de 35 ans et étudiante diplômée résidant à Haret Hreik, Farah Nasrallah a grandi dans la maison familiale dans ce qu’on appelle aujourd’hui la « zone de sécurité » du Hezbollah. Elle et ses frères et sœurs s’étaient habitués à franchir diverses barrières pour entrer et sortir du quartier, et à la présence d’hommes armés qui montaient la garde dans la rue en contrebas de leur maison.

Le père de Nasrallah avait ouvert un magasin d’enseignes commerciales dans la rue au début des années 1990, mais les affaires s’étaient détériorées après l’opération « Raisins de la colère » en avril 1996, au cours de laquelle Israël avait bombardé Haret Hreik, ce qui avait poussé le Hezbollah à renforcer la sécurité et à dissuader les personnes étrangères au quartier d’y revenir, se rappelle-t-elle. « Les gens avaient peur d’entrer dans cet endroit, tout était fermé à l’époque », dit-elle. Un autre problème était que, avec un père partisan du mouvement Amal dans une région contrôlée par le Hezbollah, leur présence n’était plus vraiment souhaitable. « Ils ne pouvaient pas l’expulser parce que nous étions propriétaires de la maison – nous la possédions avant même qu’ils n’existent –, mais l’entreprise a cessé de fonctionner, le contraignant à s’installer dans un autre quartier pour pouvoir travailler », raconte-t-elle.

Malgré les restrictions, des gens n’appartenant pas au Hezbollah ont quand même pu se faire une place à Haret Hreik. En 2005, Lokman Slim, qui appartient à l’une des anciennes familles chiites notables de la région, et son épouse, Monika Borgmann, ont ouvert le « Hangar », un espace culturel où sont organisés des expositions, des débats et des projections de films. Le couple avait également fondé Umam Documentation & Research, une association dédiée à la préservation de l’histoire de la guerre civile libanaise.

« Le Hangar était une initiative politique, une façon de dire que Dahié (la banlieue sud) n’appartient pas au seul Hezbollah », déclare Monika Borgmann à L’Orient Today.

Mais Lokman Slim n’était pas le seul à voir initier un projet culturel indépendant du Hezbollah à Haret Hreik. En 2004, sayyed Mohammad Hussein Fadlallah, un dignitaire chiite souvent décrit comme un « mentor spirituel » du Hezbollah, mais qui est resté dissocié du groupe et fut parfois en désaccord avec lui, a ouvert sa propre bibliothèque avec des livres du monde entier, y compris certains censurés au Liban. Dans une interview accordée en 2006 au Washington Post, Mohammad Hussein Fadlallah affirmait s’opposer à la censure « parce que vous ne pouvez pas faire taire une idée en l’emprisonnant ».

Reconstruire « plus beau qu’avant » ?

En juillet 2006, en réponse à un raid transfrontalier du Hezbollah, qui avait fait prisonniers deux soldats israéliens et en avait tué plusieurs autres, Israël a bombardé pendant un mois sans relâche le Liban-Sud et la banlieue sud de Beyrouth, tuant plus de 1 100 personnes, la plupart des civils, selon Human Rights Watch. À Haret Hreik, les bombardements ont démoli plus de 200 bâtiments et provoqué le déplacement de quelque 20 000 personnes, y compris Farah Nasrallah et sa famille dont la maison a été détruite.

Immédiatement après la guerre, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a promis de reconstruire la région et de la rendre « plus belle qu’elle ne l’était ». En 2007, le parti a fondé l’agence Waad (promesse) pour mener à bien le projet. Les résidents déplacés avaient le choix entre attendre une compensation de l’État pour reconstruire ou céder leur part d’indemnisation à Waad pour effectuer les travaux. La grande majorité a choisi cette dernière option.

Le bureau des relations avec les médias du Hezbollah et l’ancien chef du Waad, Hassan Jechi, n’ont pas répondu aux sollicitations de L’Orient Today. Mona Fawaz note cependant que le projet a dû relever des défis majeurs : en plus de l’ampleur des destructions, le fait d’établir à qui appartenait chaque maison détruite était une entreprise complexe. La construction d’un si grand nombre de bâtiments en violation des lois en vigueur a posé un autre problème. En effet, selon la loi de 1994 qui a régularisé de nombreux bâtiments illégaux, tout édifice démoli et reconstruit devait être soumis aux nouvelles dispositions légales. Mais reconstruire conformément aux lois aurait entraîné une réduction substantielle du nombre d’unités disponibles. Ceci aurait donc signifié, pour un grand nombre de résidents, l’obligation de quitter le quartier. « Si vous avez un bâtiment de 12 étages et que vous ne pouvez en reconstruire légalement que six, mais que pour les 12 étages, vous avez des gens qui ont des titres de propriété… que faites-vous ? demande Mme Fawaz. Pour le Hezbollah, ils pouvaient en fait reconstruire les maisons et dire à l’État d’aller en enfer. »

Pour mémoire

Umam, la mémoire libanaise de Lokman Slim

La hâte à reproduire ce qui existait auparavant a également mis en péril le processus de planification plus participatif que certains urbanistes, comme Mona Fawaz, avaient réclamé, y compris des discussions sur la création d’un environnement urbain plus aéré avec des parcs et des espaces publics. « En réalité, ils ont essentiellement construit les mêmes volumes avec de meilleures finitions » et des équipements supplémentaires, comme des générateurs d’immeuble, souligne l’urbaniste.

L’ingénieur municipal Moustapha Qomati estime que le Haret Hreik d’avant 2006 était « plus beau qu’aujourd’hui, car il y avait moins de bâtiments et plus d’espaces verts. Savez-vous que nous n’avons pas un seul parc public, pas un seul ? »

Mme Fawaz admet néanmoins que le projet a atteint son objectif déclaré de reconstruire vite et de permettre un retour rapide des déplacés dans leurs maisons, avec quelque 220 bâtiments reconstruits en moins de six ans, bien qu’il n’y ait pas de statistiques fiables sur le nombre d’habitants d’avant-guerre qui sont effectivement revenus. « À ce niveau, je ne peux pas nier qu’ils ont été efficaces », dit-elle.

Sur un bâtiment de Haret Hreik, un portrait géant de Kassem Soleimani, le général iranien assassiné par un drone américain en 2020 à Bagdad. Photo João Sousa/« L’Orient Today »

Réouverture partielle

Tous les habitants déplacés ne sont pas revenus après la reconstruction, mais la famille de Farah Nasrallah compte parmi celles qui ont franchi le pas. Lorsqu’elles sont revenues à Haret Hreik en 2011, une fois la reconstruction de leur rue terminée, les barrières et les gardes armés avaient disparu. L’ère postreconstruction a également entraîné un assouplissement de certaines des restrictions religieuses et sociales précédemment appliquées, selon elle.

« Je me souviens qu’à l’époque, écouter de la musique revenait à prendre le risque de voir sa voiture saccagée », dit-elle. Maintenant, non seulement il n’est plus interdit d’écouter de la musique, mais le parti de Dieu a fermé les yeux sur certaines pratiques qui contredisent directement les principes islamiques, tels un groupe d’hommes qui installent une table de poker dans la rue en contrebas. Elle attribue le changement postreconstruction en partie à la volonté de garder les gens dans la région et au fait qu’entre-temps, le Hezbollah avait trouvé pignon sur rue dans le système politique. « Ils voulaient montrer un autre visage, montrer qu’ils sont ouverts et que vous pouviez vivre avec eux. »

L’ouverture relative a également entraîné une augmentation de l’activité commerciale. « La zone a peu à peu changé pour devenir une aire de cafés et de narguilé, de thé, de manakichs, de sandwichs, mais ce n’est pas un quartier touristique, poursuit Farah Nasrallah. Ce sont des entreprises pour les habitants de la région. »

Qomati et Waked reconnaissent la stigmatisation liée à Haret Hreik ou à Dahié plus globalement, mais estiment qu’elle est déplacée.

« Il n’y a rien à craindre dans la région, au contraire, elle est ouverte à tous, affirme le maire Waked, bien qu’il y ait des barrages de sécurité suite aux explosions qui se sont produites il y a six ans. »

L’événement récent le plus médiatisé qui a ramené des étrangers dans la région sont les funérailles de Lokman Slim. Hormis la famille et les amis, cet événement a attiré des diplomates étrangers, y compris l’ambassadrice des États-Unis Dorothy Shea, nommée par le président Donald Trump qui avait adopté une ligne dure vis-à-vis de l’Iran et, par extension, du Hezbollah. (Même parmi les opposants au Hezbollah, sa présence n’a pas été bien accueillie par tous.) « Elle corrobore la soi-disant affiliation de l’opposition chiite aux ambassades », déclare un militant de l’opposition à L’Orient Today.

Dans L'Orient littéraire

Dar al-Jadeed garde le cap dans la tourmente

Certains dans le quartier tentent de créer un espace indépendant de toute politique. Parmi eux, une librairie-café, la Philosophia Library, qui a ouvert ses portes en 2019. Le projet, qui s’inspire en partie de la bibliothèque de Fadlallah, cherche à offrir une sorte de Salon culturel aux jeunes du quartier, mais aussi à faire venir des gens de l’extérieur, déclare le copropriétaire Abbas Faqih à L’Orient Today.

« C’est exprès que nous avons ouvert à Dahié », dit Faqih. « Nous aurions pu aller à Hamra ou (ailleurs) à Beyrouth... Les gens ont des idées préconçues sur Dahié, ils ont peur d’y venir parce qu’ils pensent qu’il y a des terroristes, des voyous – désolé pour le mot –, Dahié est toujours victime d’un cliché négatif. » Jad Hamouch, un étudiant qui a rejoint Faqih pour diriger la boutique avec son frère Ali, cinéaste, ajoute : « Nous sommes fiers que les gens y viennent de Tripoli, de la Békaa, du Sud et de Zahlé. »

L’objectif de la librairie est également de forger une « identité culturelle » pour les jeunes de la région, dit Faqih, « pas seulement de leur proposer du café, un narguilé et du farniente ». « Nous voulions faire quelque chose de culturel, loin des guerres, des divisions communautaires et des désaccords en tous genres, indique-t-il. Les gens ne nous attendaient pas particulièrement, mais attendaient ce genre de projet, un centre qui accueille tout le monde. »

(Cet article a été originellement publié en anglais par « L’Orient Today » le 6 mars)

En regardant par la fenêtre de son bureau de la municipalité de Haret Hreik, dans la banlieue sud de Beyrouth, Moustapha Qomati se souvient de la même rue à l’époque où il était enfant. « Cette zone que vous voyez était toute verte, pleine d’orangeraies. » À 78 ans, Moustapha Qomati, né et élevé à Haret Hreik où il a travaillé pendant les 50 dernières années en...

commentaires (4)

Ils espèrent transformer tout le Liban en Banlieue Sud. Que celui qui n’est pas content lève le doigt et descend dans la rue. Ce pays ne nous appartient plus il faut le récupérer au plus vite des mains des usurpateurs traitres.

Sissi zayyat

16 h 46, le 13 mars 2021

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Ils espèrent transformer tout le Liban en Banlieue Sud. Que celui qui n’est pas content lève le doigt et descend dans la rue. Ce pays ne nous appartient plus il faut le récupérer au plus vite des mains des usurpateurs traitres.

    Sissi zayyat

    16 h 46, le 13 mars 2021

  • Dans la banlieue sud il y a eu d 'abord une main mise sur les terrains des chrétiens puis une vente de fait accompli . La mosquée du Rassoul Aazam n 'est qu 'un exemple .

    Antoine Sabbagha

    16 h 50, le 09 mars 2021

  • Façon, par ailleurs très romantique, de raconter l'exode des chrétiens du Liban, de raconter l'étouffement de l'idée du Liban Patrie Message! Liban qui serait réduit à un tweet éphémère grâce à l'acharnement de nos corrompus hommes au pouvoir et autres assassins qui à coups de silencieux et explosifs se débarassent de Nos Meilleures Esprits!!! Depuis Mroueh, Laouzi, jusqu'à Lokman en passant par Tueni, et tout les autres martyrs morts ou vivants...

    Wlek Sanferlou

    14 h 10, le 09 mars 2021

  • EN 1959/1960 INTERNE AU COLLEGE DU SACRE COEUR A JEMMAYZEH NOUS ALLIONS UN CAMARADE DE CLASSE ET MOI, IL RESIDAIT A CHIYAH, LES DIMANCHES JOUR OU JE POUVAIS SORTIR DE L,ECOLE A LA DAHIEH A,AUJOURD,UI TERRES PLANTEES D,ORANGERS ET DE MANDARINIERS CHASSER DES GRIVES DANS CES PLANTATIONS. LES RESIDENTS DE CES LIEUX ETAIENT POUR LEUR MAJORITE ECRASANTE DES CHRETIENS QUI ONT VENDU APRES PETIT A PETIT LEURS TERRES AUX CHIITES ET EMIGRER. A L,ATTENTION DU PRESIDENT AOUN !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 41, le 09 mars 2021

Retour en haut