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Campus - CORONAVIRUS

Les étudiants en médecine mobilisés contre la pandémie

Depuis le début de la crise sanitaire, les étudiants en médecine membres du Comité international des étudiants de médecine au Liban (LeMSIC) s’activent sur différents fronts pour assister le ministère de la Santé et soutenir la communauté.

Les étudiants en médecine mobilisés contre la pandémie

Georgio Toumieh. Crédit photos LeMSIC

Actif dans divers domaines de la santé et de l’humanitaire, le Comité international des étudiants de médecine au Liban (LeMSIC) ne pouvait que réagir à la pandémie de coronavirus. Dès l’émergence des premiers cas de Covid-19 au Liban, en février 2020, le LeMSIC, qui regroupe près de 1 000 étudiants en médecine de l’Université libanaise (UL), de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ), de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), de l’Université libano-américaine (LAU), de l’Université arabe de Beyrouth (BAU) et de l’Université de Balamand (UOB), a constitué une équipe pour contribuer à la lutte contre la crise sanitaire. Depuis, il collabore au plan national d’urgence, coordonnant ses actions avec les différentes entités impliquées dans cette crise, comme le ministère de la Santé, la Croix-Rouge libanaise, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et bien d’autres.

Plus de 400 étudiants membres ont contribué aux actions menées dans ce cadre par le LeMSIC, rejoints par plusieurs étudiants en médecine de l’Université Saint-Esprit de Kaslik (USEK) qui ont voulu apporter leur aide. Un engagement récompensé par le 1er prix des Rex Crossley Awards, décerné en août 2020 par la Fédération internationale des associations d’étudiants en médecine (IFMSA). « Vivant dans un pays dont le système de santé est très fragile, j’ai réalisé que les contributions individuelles comptent beaucoup, et parfois elles font toute la différence entre une victoire et un crash du système », affirme Georgio Toumieh, vice-président du LeMSIC pour les affaires extérieures et étudiant en 6e année de médecine à l’AUB.

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Il y a environ un mois, face à la flambée de cas de Covid-19 et aux conséquences qui en découlent, le LeMSIC s’est engagé dans le groupe de travail national sur la communication des risques et l’engagement communautaire (Risk Communication and Community Engagement – RCCE). Ce groupe réunit des organismes gouvernementaux, non gouvernementaux et internationaux opérant au Liban. Les jeunes volontaires du LeMSIC assistent à des réunions d’information et participent à la sensibilisation autour du coronavirus. Leur mission consiste à fournir un aperçu général de la situation actuelle de la pandémie au Liban, renseigner sur les nouvelles réglementations et directives, diffuser des informations scientifiques actualisées sur ce virus et sur les différents types de vaccins, et contribuer à la lutte contre la désinformation.


Nour Samad. Crédit photos LeMSIC


Dans les centres d’appel, des bénévoles toujours prêts à informer

Alors que la campagne de vaccination doit être lancée ce dimanche, ces étudiants en médecine intensifient leur engagement. Il s’agit de « soutenir le gouvernement, les agences internationales et les ONG dans leurs efforts pour vacciner la population libanaise contre le Covid-19 », indique Georgio Toumieh. Pour informer sur les vaccins, les volontaires du LeMSIC entreprennent diverses actions, dont la préparation de publications, comme un livret de questions-réponses couvrant les questions courantes que les gens peuvent se poser, ou des vidéos informatives sur les vaccins et les mythes qui les entourent. Ils préparent aussi des kits de sensibilisation qu’ils diffusent sur les réseaux sociaux, leur site web et des groupes WhatsApp.

L’équipe responsable de la sensibilisation au vaccin dirigée par Joseph Hawli, étudiant en 5e année de médecine à l’UOB, doit faire face, selon lui, à « la propagation de fausses informations, de rumeurs et d’idées erronées sur le vaccin ». « Nous sommes aussi face au défi de vulgariser des termes scientifiques qui s’avèrent difficiles à comprendre par la plupart des gens. Pour sensibiliser, il faut que l’audience comprenne de quoi on leur parle », estime-t-il. Ces jeunes lanceront ainsi des campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux pour encourager la population à se faire vacciner et organiseront également une série de webinaires pour accroître la connaissance des étudiants en médecine sur ce sujet. « Puisque je ne suis pas encore apte à directement servir les malades comme le font mes aînés, il ne me reste que la sensibilisation du public, le partenariat avec les différentes parties concernées et l’activisme auprès de la jeunesse », ajoute Joseph Hawli.

En parallèle, des membres du LeMSIC continuent à se porter volontaires dans le centre d’appel et dans l’Unité de surveillance épidémiologique, et ce depuis que ces plateformes ont été lancées par le ministère de la Santé publique. « M’investir dans le centre d’appel m’a beaucoup appris sur le travail accompli par le ministère, travail qui, je crois, est méconnu par beaucoup de gens au Liban, ce que je trouve dommage », note Yara Menassa, en 4e année de médecine à l’AUB. Cette étudiante de 21 ans évoque ainsi l’importance de ce centre qui permet de transmettre les indications du ministère concernant le Covid-19. « Ce qu’il faut faire si l’on soupçonne une contamination ou si l’on est infecté, et que l’on vit avec sa famille : comment nettoyer, quand mettre fin à la quarantaine, et de nombreuses autres questions essentielles et fréquemment posées », explique Yara Menassa. « Nous redirigeons également les personnes qui ont besoin d’un lit d’hôpital en leur donnant les bons numéros de téléphone à appeler en fonction de leur emplacement géographique », ajoute-t-elle. Cette jeune bénévole raconte également comment elle a appris à garder son calme face à la colère, voire aux insultes proférées par certains individus qui se défoulaient au téléphone. « Communiquer tout en restant calme est une compétence essentielle à apprendre, car nous serons confrontés dans notre carrière à des patients qui pourraient être effrayés ou frustrés », souligne-t-elle.

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Quant aux étudiants bénévoles à l’Unité de surveillance épidémiologique, ils contactent les personnes venant de l’étranger pour établir un suivi régulier avec elles dans un but préventif.

« Nous avons choisi ces actions pour soutenir les efforts du gouvernement, compte tenu de la pénurie de personnel. Plus de 250 bénévoles se sont engagés dans les centres d’appel depuis leur mise en place », précise Georgio Toumieh.


Joseph Hawly. Crédit photos LeMSIC


Face à la pandémie, l’aide humanitaire

Par ailleurs, dans le cadre de sa campagne des droits de l’homme en plein Covid-19, le LeMSIC lancera bientôt un projet d’aide humanitaire. « La pandémie de coronavirus est aggravée par une grave crise économique. Une grande partie de la population libanaise a du mal à subvenir aux besoins nutritionnels de base de sa famille. Dans le cadre de notre campagne, nous espérons aider les plus vulnérables de nos communautés », souligne Nour Samad, étudiante en 5e année de médecine à l’UOB, qui coordonne le projet Stitch from Scratch (Coudre à partir de zéro). Engageant les étudiants en médecine dans la conception de chaussettes, le comité d’organisation a collaboré avec une usine locale pour les confectionner. « Ce sont des designs que l’on ne trouvera nulle part ailleurs. L’inspiration vient de notre environnement local », se réjouit la coordinatrice du projet. Vendues au Liban et à l’étranger, ces chaussettes engendreront des bénéfices qui permettront de distribuer des colis alimentaires aux familles dans le besoin. « Nous sommes ici pour nous soutenir. C’est pourquoi cela compte beaucoup pour moi », confie encore Nour Samad, passionnée par le travail communautaire et le bénévolat.


Yara Menassa. Crédit photos LeMSIC


Inspirés par les professionnels de la santé en première ligne

Pour Georgio Toumieh, le LeMSIC donne l’opportunité aux étudiants en médecine au Liban de s’impliquer dans l’actualité. « Au fil des ans, j’ai constaté que le travail effectué au sein du LeMSIC permet aux futurs médecins de devenir des défenseurs des problèmes de santé mondiale ainsi que des acteurs actifs du changement dans leur société », indique-t-il. Toutefois, il avoue rencontrer « des difficultés à trouver des bénévoles suffisamment disponibles pour assurer de longs créneaux horaires d’une façon régulière ». Car être étudiant en médecine implique avoir différentes responsabilités partagées entre les études ou l’internat dans les hôpitaux. Georgio Toumieh confie avoir lui aussi parfois du mal à « coordonner les initiatives à l’échelle nationale tout en maintenant le travail hospitalier », la situation actuelle étant parmi les plus difficiles qu’il ait vécues en tant qu’étudiant en médecine. « À l’hôpital, on s’attend à ce que mon travail soit à la hauteur de l’urgence sanitaire que nous traversons, et en même temps, il est important que je m’implique dans le service communautaire autour du Covid-19 », poursuit-il. Sa force et sa persévérance, il les puise en observant les professionnels de la santé. Ces derniers, « en première ligne, font beaucoup plus que ce que je fais, et cela me rappelle que la raison pour laquelle j’ai rejoint le domaine médical est de soutenir la communauté, et de travailler au moment et à l’endroit où il y a des besoins ».

Même si, pour Joseph Hawli, trouver l’équilibre entre sa vie privée, ses études et le volontariat au sein du LeMSIC est « épuisant », cet étudiant en médecine de 23 ans assure avoir appris à bien gérer son temps. « C’est une expérience gratifiante », reconnaît-t-il. Même chose pour Nour Samad : « Ma contribution au LeMSIC est maintenant une priorité, surtout en ces temps difficiles. C’est mon devoir d’aider ma communauté avec les moyens dont je dispose », estime l’étudiante de 22 ans, directrice locale du LeMSIC à l’UOB. Tout comme ses camarades, grâce à ses capacités, ses connaissances et ses compétences, elle aspire à « assurer le bien-être des autres » en contribuant à une société meilleure.



Actif dans divers domaines de la santé et de l’humanitaire, le Comité international des étudiants de médecine au Liban (LeMSIC) ne pouvait que réagir à la pandémie de coronavirus. Dès l’émergence des premiers cas de Covid-19 au Liban, en février 2020, le LeMSIC, qui regroupe près de 1 000 étudiants en médecine de l’Université libanaise (UL), de l’Université...

commentaires (2)

Il y a trop de facultes de médecine au liban Seuls 2 ou 3 devraient exister Aub. Usj. Et l’ universite libanaise Les autres. N'ont pas leur raison- d être Le niveau de certaines facultes laisse a desirer

Robert Moumdjian

05 h 19, le 11 février 2021

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Commentaires (2)

  • Il y a trop de facultes de médecine au liban Seuls 2 ou 3 devraient exister Aub. Usj. Et l’ universite libanaise Les autres. N'ont pas leur raison- d être Le niveau de certaines facultes laisse a desirer

    Robert Moumdjian

    05 h 19, le 11 février 2021

  • Nous sommes si fiers de vous, membres du LEMSIC,et de votre initiative humanitaire! Alain Michel Sabri, MD

    Sabri

    04 h 07, le 11 février 2021

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