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Société - GRAND ANGLE

Tripoli, une histoire à la marge du Liban

La capitale du Nord a connu son âge d’or durant la période mamelouke, mais a souffert tout au long du XXe siècle de la concurrence avec Beyrouth.

Tripoli, une histoire à la marge du Liban

La Foire internationale de Tripoli en construction, en 1968. Photos d’archives L’OLJ

Confinée dans son appartement de la rue al-Mitein, Nayla*, 89 ans, ne peut se résigner à décoller le regard de l’écran de son petit téléviseur. Ce 28 janvier, elle découvre horrifiée la répression des émeutes par l’armée, pour la quatrième nuit consécutive. Mais ce jour-là, les caméras ne sont pas seulement braquées sur la place al-Nour où ont traditionnellement lieu les manifestations, mais aussi aux abords de la place Tell, plus précisément sur le palais municipal de la ville. De mémoire de Tripolitain, la scène est inédite : pendant que des individus masqués sous leur capuche s’y engouffrent, les fenêtres du majestueux bâtiment d’époque ottomane crachent des boules de feu et des milliers de feuilles de papier jonchent les rues alentour. Un spectacle de désolation comme une mise à nu où, plus que jamais peut-être, deux récits de Tripoli se font face – celui de la richesse et de la gloire d’antan et celui de la misère et de la détresse d’aujourd’hui. Ces manifestations contre les mesures de confinement qui ont secoué la capitale du Nord tout au long de la semaine du 25 janvier sonnent comme le cri du cœur d’une population rongée dans son écrasante majorité par la pauvreté, résultat de décennies de mutations internes, de bras de fer politiques et de marginalisation par les autorités centrales.

Seconde capitale du Liban, « ville-synthèse des hommes et des cultures » sous la plume du poète Salah Stétié, l’évolution de celle que l’on surnomme affectueusement al-Fayhaa (« la parfumée »), en hommage aux abondants vergers d’orangers qui l’enveloppaient, est faite de temporalités multiples, qui s’entrecroisent et se confondent. « C’est une vraie ville qui s’est forgée contre vents et marées et qui, culturellement et historiquement, est à part entière, remarque Élias Khlat, fondateur et directeur du Festival du film de Tripoli. Elle a toujours été la capitale de quelque chose, tout au long de ses 4 000 ans d’histoire. »

Forte de son emplacement stratégique sur les côtes de la Méditerranée et de son accès privilégié à l’hinterland syrien, Tripoli a vu différentes civilisations s’installer et se succéder, d’abord sur les rives de ce que l’on appelle aujourd’hui Mina (devenue une municipalité indépendante au début du XXe siècle), puis graduellement vers les terres. Phéniciens, Perses, Helléniques, Romains et Byzantins, Arabes, croisés, Mamelouks, Ottomans et enfin Français... Tous ont laissé des traces de leur passage dans la ville que le patrimoine bâti restant raconte, en partie, aujourd’hui : la citadelle de Raymond de Saint-Gilles qui la surplombe, la mosquée Taynal en son centre construite par les Mamelouks et bordée des madrassas ornées de pierres blanches et noires, l’horloge ottomane qui trône au milieu de la place Tell, offerte à Tripoli par le sultan Abdülhamid en 1901. « Il fut un temps où l’on disait que Tripoli était la ville de la science et des savants : elle a été un carrefour où se trouvaient des hommes de science venant d’un peu partout – certains en route pour La Mecque, d’autres pour Jérusalem », souligne l’ancien ministre de la Culture Tarek Mitri.

Capitale baptisée Athar de la fédération phénicienne, elle devient Tripolis sous Alexandre le Grand puis est utilisée comme base militaire et industrielle sous les dynasties omeyyade et fatimide. Au XIe siècle, c’est sous la coupe de la famille Banu Ammar, indépendante du califat des Fatimides, qu’elle devient le « joyau de l’Orient arabe », selon les termes de l’écrivain Amin Maalouf dans Les Croisades vues par les Arabes (éditions Jean-Claude Lattès, 1983). Convoitée pour son port dynamique et sa richesse matérielle, Tripoli jouit aussi d’une renommée régionale en raison de son abondance culturelle et scientifique. « La fierté des citadins, c’est leur immense “maison de la culture”, Dar el-Ilm, qui renferme une bibliothèque de cent mille volumes, l’une des plus importantes de ce temps », écrit Amin Maalouf.

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Une prospérité qui lui vaut d’être en ligne de mire des Francs sous Raymond de Saint-Gilles, dont la descendance prend la ville en 1109 après un siège long de sept ans, conséquence de la résistance ardue des habitants. Tripoli devient la capitale du comté éponyme, le seul formé par une dynastie provençale, et constitue jusqu’en 1289 l’un des États latins d’Orient fondés dans le sillage de la première croisade. Mais l’affaiblissement graduel des Francs suite à la prise du comté de Jérusalem par Saladin en 1187, la flexibilité des allégeances et les querelles intradynastiques entraînent sa chute. Malgré les différents renforts envoyés depuis Chypre ou encore Acre, Tripoli ne résiste pas à la détermination du sultan mamelouk Qalaoun et à la violence de son armée. Les défections s’enchaînent, la population est massacrée et la ville rasée.

Orient-Express

C’est toutefois sous le règne des Mamelouks, qui s’étend de la fin du XIIIe au début du XVIe siècle, que Tripoli connaît son âge d’or, constituant un pont essentiel entre la Méditerranée et l’intérieur syrien. « Saïda, Acre, Tripoli et Alexandrette étaient les quatre ports commerciaux de la région. Schématiquement, Tripoli était le port de Homs », indique l’historien Fawwaz Traboulsi.

Alors qu’ils déménagent son centre-ville vers l’intérieur des terres, aux alentours de la citadelle, « les Mamelouks construisent directement quatre à cinq écoles autour de la mosquée Mansouri al-Kabir, avant même de bâtir le reste de la ville », indique Wassim Naghi, président de l’Union méditerranéenne des architectes et professeur à l’Université libanaise. « Cela démontre l’importance de l’éducation, de la religion et de la qualité de vie des Tripolitains dans une ville vibrante – ce qui a persisté à travers l’histoire, jusqu’à la première moitié du XXe siècle », souligne-t-il.

Sous l’impulsion des Mamelouks naissent les sinueux souks de la ville à la célèbre renommée et ses premiers hammams. Un patrimoine qui demeure, alors que la ville contient le plus de vestiges mamelouks après Le Caire. « Tripoli est la seule ville sur la côte méditerranéenne dont le tissu urbain authentique de la ville mamelouke a plus ou moins été conservé », observe Wassim Naghi.

Conquise par les Ottomans en 1516, elle conserve d’abord une place particulière dans l’empire lorsqu’elle devient le centre du pachalik éponyme à part entière, regroupant sous sa coupe les sandjaks de Homs, Hama, Byblos et Salamiyeh. « Tripoli était très active économiquement, alors qu’elle vivait historiquement de l’agriculture : ses célèbres oranges étaient vendues en Europe, tandis qu’elle constituait une porte d’entrée pour le commerce de graines ou encore d’épices depuis l’intérieur syrien jusqu’à l’Irak », note Élias Khlat. « Sous le sultan Abdülhamid II, elle s’ouvre davantage vers l’Occident avec l’arrivée de missionnaires et la création de l’École des sœurs carmélites, du Collège des frères ou encore des chemins de fer », poursuit-il.

Après avoir été brièvement sous le contrôle d’Ibrahim Pacha dans le sillage de la première guerre égypto-ottomane dans la première moitié du XIXe siècle, son statut évolue lorsqu’elle revient sous le joug de la Sublime Porte peu après, qui la rattache au vilayet de Damas en 1870 puis enfin à celui de Beyrouth, créé dix-huit ans plus tard. Cette période illustre le début du déclin de la ville. « À partir du XIXe siècle, Tripoli commence à être marginalisée face à l’essor que prend Beyrouth : les Ottomans investissent massivement dans la future capitale et son port, tandis que les chemins de fer la relient désormais directement à Damas », commente Mira Minkara, guide touristique. Tripoli reste un point d’ancrage important au commerce florissant : des khans et des hammams, dont une partie des vestiges existent toujours, viennent se greffer aux constructions des Mamelouks, tandis qu’elle conserve son cachet cosmopolite et héberge le terminus du luxueux Orient-Express entre les années 1920 et 1940. Son tissu social est quant à lui mixte, avec une majorité de musulmans sunnites et des minorités alaouite et chrétienne grecque-orthodoxe.

Oscar Niemeyer (au centre, chemise à col ouvert et pardessus gris) écoute les explications entouré d’ingénieurs et des membres du CEGP, lors de sa visite à la Foire de Tripoli le 28 décembre 1966. Archives L’OLJ

Contre le mandat français

Mais l’année 1920 marque un tournant, dans le sillage de la chute de l’Empire ottoman suite à la Première Guerre mondiale et de son dépeçage par les Français et les Britanniques. À la faveur de la signature des accords Sykes-Picot en 1916 et au prix de longues et difficiles négociations, celle qui avait toujours été associée au Bilâd al-Châm (la Syrie) est officiellement annexée au Grand Liban. Les points de vue divergent au sein des autorités françaises sur le statut à accorder à la ville. « Le haut-commissaire Henri Gouraud est allé à Paris pour en parler et la question de l’annexion de Tripoli – et plus largement du Nord musulman – est restée en suspens pendant au moins trois à quatre ans », relate Fawwaz Traboulsi.

« La majorité des Tripolitains, musulmans et chrétiens, étaient contre le mandat français, lui préférant le royaume arabe sous la coupe de Fayçal Ier – comme l’indique le rapport de la commission King-Crane (chargée d’enquêter sur le devenir des territoires non turcs de l’Empire ottoman, NDLR), rappelle Tarek Mitri. Mais la transition s’est finalement faite, sans la moindre confrontation violente. »

La centralisation administrative et la concentration des investissements à Beyrouth et le développement exponentiel de son port dans le but de rivaliser avec celui de Haïfa, sous contrôle britannique, relèguent toutefois Tripoli au second plan. La nouvelle frontière avec la Syrie, à une trentaine de kilomètres, l’isole davantage de l’hinterland syrien.

Pour mémoire

« Nous voulons mourir en martyrs »

Affaiblie par ces nouvelles difficultés économiques, Tripoli conserve une activité commerciale grâce à son secteur agricole, son artisanat et son port au fil des décennies suivantes. « Les grands commerçants de la ville faisaient leur négoce entre l’intérieur arabe et le reste du Liban. Dans le quartier de Bab el-Tebbané, des halles abritaient des marchés pour la vente de blé ou encore de légumes en gros », précise Nahla Chahal, professeure de sociologie politique et rédactrice en chef d’as-Safir al-Arabi. « Il y avait une très large classe moyenne et des très riches, selon les critères de l’époque, et beaucoup de Tripolitains étaient des propriétaires terriens », ajoute-t-elle.

L’épisode de la création du Grand Liban reste cependant un souvenir douloureux pour de nombreuses familles tripolitaines, qui ont des attaches et des liens de parenté à Homs, Damas ou encore Alep. « Il y avait une identité tripolitaine qui était à la fois infralibanaise et supralibanaise : c’est-à-dire que l’on était tripolitain et l’on était arabe, puis venait l’identité libanaise en troisième lieu », explique Tarek Mitri. « Sur le plan de la psychologie collective, l’adhésion s’est réalisée au début des années 60. »

Les liens entre Tripoli et le reste du Liban se consolident à la faveur de la lutte pour l’indépendance à laquelle se rallie l’ancien leader politique de Tripoli, Abdel Hamid Karamé, qui avait été l’un des porte-voix du panarabisme dans la ville et de son refus d’être annexée au Grand Liban. Alors que le pays du Cèdre obtient son indépendance en 1943, Abdel Hamid Karamé devient l’un des piliers du pacte national libanais et accède brièvement à la présidence du Conseil en 1945.

Le refus du président Camille Chamoun, pro-occidental, de rompre les liens avec la France et la Grande-Bretagne dans le sillage de la crise du canal de Suez en 1956 puis la proclamation de la République arabe unie deux ans plus tard vont toutefois réveiller le nationalisme arabe des Tripolitains. Alors que des conflits armés éclatent à travers le pays, Rachid Karamé, fils de Abdel Hamid, mène l’insurrection à Tripoli qui s’étale sur six mois. Il est nommé au poste de Premier ministre à l’issue de la crise sous le nouveau président, Fouad Chéhab. « En dépit des critiques, Rachid Karamé a peut-être été la dernière personne qui représentait le visage de la ville. Il avait la stature d’un homme politique national et tout le monde sentait qu’il était resté malgré tout tripolitain », estime Nahla Chahal. « Aujourd’hui, Tripoli garde ce sentiment de fierté et se souvient qu’elle a été un lieu glorieux, mais elle n’a plus ce référentiel », constate-t-elle.

Sur le plan économique, Tripoli bénéficie de l’installation de l’Iraq Petroleum Company (IPC) à partir des années 1940, alors qu’elle devient le terminal des oléoducs partant de Kirkouk et passant par la Syrie, et où le pétrole est raffiné avant d’être exporté par la mer. « L’IPC a été à l’origine aussi d’une présence régionale palestinienne, jordanienne, irakienne, mais aussi européenne, avec des Anglais, Allemands ou Grecs qui y travaillaient et s’étaient installés dans la ville », rappelle Tarek Mitri. « C’était une ville moderne qui n’avait pas beaucoup à envier à Beyrouth en matière d’ouverture sur le monde, au niveau des activités culturelles, de l’art », poursuit-il. Clubs de sport et de jeux, cercles littéraires, bals hebdomadaires, théâtres, cafés-terrasses... Dans les années 1960, Tripoli regorge de moyens de divertissement, compte une dizaine de journaux locaux et une soixantaine de salles de cinéma.

« L’image de la ville a changé »

La ville reste cependant à la marge du pays. Dans l’espoir de relancer l’économie du Liban-Nord et de faire à nouveau de sa capitale une plaque tournante entre l’Orient et l’Occident, le célèbre architecte à qui l’on doit Brasilia, Oscar Niemeyer, est commissionné par Fouad Chéhab pour y concevoir une foire internationale. Opportunité en or pour l’époque, le projet trouve ses premières failles alors que la ville ne bénéficie pas d’une politique d’investissement plus large de la part des autorités centrales. « Nul n’ignore que la foire sera un fiasco, si elle prend naissance dans ce Tripoli actuel, qui ne satisfait même pas ses habitants (sur le plan de l’activité économique et de l’urbanisme, NDLR) », écrit déjà Le Jour en juillet 1966.

Le début de la guerre civile en 1975 écourte finalement les travaux, qui n’ont jamais été achevés, alors que le pays plonge dans un conflit long de quinze ans sur fond de considérations communautaires. « Tripoli a vécu dans un isolement assez prononcé en comparaison à d’autres régions, alors qu’elle a notamment été coupée – par intervalles – de Beyrouth et du reste du Liban », rappelle Nahla Chahal.

Véritable caisse de résonance des multiples bras de fer qui se jouent dans le pays, la capitale du Nord voit différents acteurs défiler, par vagues successives : les forces syriennes occupent la ville à partir de 1976, le Mouvement d’unification islamique (MUI) – également appelé al-Tawhid – y est fondé en 1982 par le cheikh Saïd Chaabane, tandis que le chef de l’Organisation de libération de la Palestine Yasser Arafat y trouve discrètement refuge un an plus tard.

« Cette nouvelle dynamique politique, en relation avec la région, change Tripoli en bastion “rebelle” », indique Mira Minkara. Si la mémoire collective tripolitaine n’a pas été marquée par la prise de la ville par les islamistes, désormais, on ne la regarde plus de la même façon. « À partir des années 1990, l’image de la ville a changé, souvent associée au fondamentalisme », remarque Zahida Darwich, professeure à l’Université libanaise. Des épisodes qui contribuent à vider la ville d’une partie de ses familles chrétiennes et sunnites, à l’instar de notables ne se reconnaissant pas dans cette interprétation de l’islam. La consolidation de la mainmise syrienne sur le pays, au lendemain des accords de Taëf signés en novembre 1990, qui consacrent la paix et l’unité nationale sous couvert de l’institutionnalisation du confessionnalisme, assène un coup fatal à la ville. Les efforts de reconstruction postguerre se focalisent majoritairement sur Beyrouth, notamment sous l’impulsion du Premier ministre Rafic Hariri à travers Solidere.

La circulation à Tripoli, en 1966. Photos d’archives L’OLJ

Poids de l’occupation syrienne

L’économie de Tripoli, elle, ne se remettra jamais vraiment de la guerre, alors que la configuration régionale a aussi changé : les opérations de l’IPC sont à l’arrêt depuis 1976, ses industries sont vidées tandis que sa gare ferroviaire, qui a essuyé des dommages sévères, est abandonnée. Et sur la scène politique, aucune des figures tripolitaines ne se démarque. « L’occupation syrienne a été l’un des facteurs de la minimisation du rôle politique des leaders tripolitains », souligne Zahida Darwich.

En dépit du départ des forces syriennes suite à la colère populaire et la pression internationale déclenchée par l’assassinat de Rafic Hariri en 2005, la scène politique libanaise reste scindée entre les partisans et les détracteurs de Damas. En 2011, la guerre en Syrie exacerbe les tensions entre le quartier sunnite de Bab el-Tebbané et celui alaouite de Jabal Mohsen, donnant lieu à de violents affrontements, tandis que des groupes de jeunes se rendent en Syrie pour combattre aux côtés de groupes islamistes radicaux. Deux ans plus tard, des attentats contre des mosquées de la ville noircissent davantage l’image d’une ville perçue comme dangereuse, une zone rouge où il n’est pas recommandé de se rendre sur les cartes de nombreuses missions diplomatiques internationales.

Alors que les figures politiques locales alimentent un système clientéliste institutionnalisé, la ville souffre sur le plan économique, avec un taux de pauvreté alors estimé à 60 %, et ne peut gérer les répercussions de l’arrivée de milliers de réfugiés syriens fuyant la guerre. Une situation à laquelle se greffe le manque d’investissements pour des projets de développement par la municipalité, dont le budget s’est largement focalisé sur les dépenses salariales – selon les conclusions d’une récente étude de l’Initiative Gherbal sur les budgets de 47 municipalités et 56 fédérations de municipalités au Liban, de 2014 à 2018.

La colère des Tripolitains, dans leur ensemble, explose finalement à la faveur du soulèvement du 17 octobre 2019, alors que l’engagement de la ville et ses manifestations massives lui valent d’être baptisée la « fiancée de la révolution » par les contestataires à travers le pays. « Il a longtemps été raconté que Tripoli était quelque chose de louche, que c’était une ville renfermée sur elle-même, gérée par des groupes salafistes », rappelle Nahla Chahal. La réaction du 17 octobre était justement une façon de défaire ce récit : les Tripolitains ont voulu montrer au reste du pays, et à eux-mêmes, que cette rhétorique n’était pas vraie. » Une façon de réconcilier l’histoire de la ville avec celle du Liban.

*Le prénom a été changé.

Confinée dans son appartement de la rue al-Mitein, Nayla*, 89 ans, ne peut se résigner à décoller le regard de l’écran de son petit téléviseur. Ce 28 janvier, elle découvre horrifiée la répression des émeutes par l’armée, pour la quatrième nuit consécutive. Mais ce jour-là, les caméras ne sont pas seulement braquées sur la place al-Nour où ont traditionnellement lieu les...

commentaires (7)

J’ai découvert cette ville sur le tard et j’ai tellement adoré que j’y suis même revenu plusieurs fois et passé des Week end sur place. Une ville charmante qui se découvre et qui offre ce que Beyrouth n’a plus , une vraie authenticité autant par la pierre que par la gentillesse des habitants. Chaque quartier est différent et a sa propre âme. D’abord la veille ville les derniers souks authentiques, Khan el Saboun. la Forteresse St Gilles, les veilles mosquées et hammams. Puis le centre ville plus moderne avec la place el Nour des avenues qui respirent et les meilleurs desserts du pays. Ensuite une visite au port et surtout le vieux quartier de La Mina complétement retapé et qui regorge des chambres d’hôte. Enfin comment oublier une visite au site de l’expo universelle endroit surréaliste avec l’architecture de Niemeyer. Voilà et tout ça à des prix qui n’ont rien à voir avec ceux de Beyrouth.

Liban Libre

18 h 54, le 09 février 2021

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Commentaires (7)

  • J’ai découvert cette ville sur le tard et j’ai tellement adoré que j’y suis même revenu plusieurs fois et passé des Week end sur place. Une ville charmante qui se découvre et qui offre ce que Beyrouth n’a plus , une vraie authenticité autant par la pierre que par la gentillesse des habitants. Chaque quartier est différent et a sa propre âme. D’abord la veille ville les derniers souks authentiques, Khan el Saboun. la Forteresse St Gilles, les veilles mosquées et hammams. Puis le centre ville plus moderne avec la place el Nour des avenues qui respirent et les meilleurs desserts du pays. Ensuite une visite au port et surtout le vieux quartier de La Mina complétement retapé et qui regorge des chambres d’hôte. Enfin comment oublier une visite au site de l’expo universelle endroit surréaliste avec l’architecture de Niemeyer. Voilà et tout ça à des prix qui n’ont rien à voir avec ceux de Beyrouth.

    Liban Libre

    18 h 54, le 09 février 2021

  • Très belle revue de l'histoire de Tripoli. Bravo

    Janine Delyfer

    13 h 44, le 09 février 2021

  • Excellent Article MERCI

    Dina HAIDAR

    12 h 53, le 09 février 2021

  • Excellent article MERCI

    Dina HAIDAR

    12 h 42, le 09 février 2021

  • Pour le Tripolitain : LA REZQA vient d'en haut : s'il faut travailler : 2 heures max. avec pose café ,puis arguillé , puis promenade sur la corniche ,surtout ne pas se confiner puis faire la queue aux portes des politiciens et dans la soirée de temps en temps réunion au rond-point Nour. Entre temps la raffinerie est devenue SCRAP , les usines Ghandour et autres SCRAP ,Tripoli est en train de tarir !!! or c'est les parents des révolutionnaires d’aujourd’hui qui sont responsables de se laisser aller qui est intelligemment et toujours exploité par nos politiciens. Malheureusement pour tout le Liban: SansTETE la queue va continuer à battre dans le vide .

    aliosha

    11 h 13, le 09 février 2021

  • Merci à Julie Kebbi pour ce remarquable travail.

    Eddé Dominique 4037

    10 h 59, le 09 février 2021

  • Le probleme des Tripolitains c'est pas la concurrence avec Beyrouth. Leur probleme, c'est le non respect de la femme, c'est chercher trop d'enfants qu'ils peuvent pas nourrir et vont chez l'etat pour les nourrir, c'est la fierté des habitants qui les empeche de travailler dans beaucoup de boulots qui les sortiraient de leur misère. Et c'est leurs cheikhs et les etrangers qui profitent de leur misfortune et de leur fierté non pragmatique pour avancer leur propres interets.

    Mon compte a ete piraté.

    09 h 28, le 09 février 2021

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