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La justice israélienne interdit la diffusion d'un film polémique sur Jénine



La justice israélienne interdit la diffusion d'un film polémique sur Jénine

Un drapeau israélien ondule devant le minaret d’une mosquée dans le quartier arabe de la vieille ville de Jérusalem. Photo d'archives AFP

Un tribunal israélien a interdit la diffusion en Israël du documentaire "Jénine Jénine" sur des affrontements dans un camp de réfugiés palestiniens en Cisjordanie en avril 2002, du réalisateur arabe israélien Mohammed Bakri qui a estimé mardi qu'il s'agissait d'une décision "injuste". M. Bakri a provoqué un scandale en Israël dès la sortie en 2002 de son film, qui retrace des affrontements au cours desquels 52 Palestiniens et 23 soldats israéliens ont été tués à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée.

Le film a été interdit en Israël en décembre 2002 après quelques projections en raison d'une vision "biaisée" des événements mais la Cour suprême a jugé cette interdiction illégale en 2003.

Le tribunal de Lod a décidé lundi d'interdire "la diffusion et la projection du film en Israël" et exigé la confiscation des copies, après la plainte pour diffamation déposée par un colonel de réserve de l'armée israélienne ayant participé à l'opération.

Dans "Jénine Jénine", l'officier Nissim Meghnagi est accusé d'avoir volé de l'argent à un vieux Palestinien. Ce qu'il a nié. "Ce film, qui se veut être un documentaire, a dénoncé des actions qui ne se sont pas déroulées dans la réalité", a estimé le tribunal. "Un homme envoyé pour défendre son pays se retrouve accusé d'un crime qu'il n'a pas commis", relève le jugement, dont l'AFP a consulté une copie.

Mohammed Bakri a été condamné à verser 175.000 shekels (environ 43.000 euros) au plaignant à titre de compensation. Le film ne sera pas retiré de la plateforme de vidéos YouTube, d'après cette décision. Le réalisateur a qualifié ce jugement "d'injuste", précisant à l'AFP qu'il allait faire appel. Selon lui, le verdict "dénature le message du film".

Pour Hussein Abou Hussein, son avocat, "il s'agit d'une décision politique" ayant pour intention de "faire taire toute voix qui diffère du narratif israélien". Selon le ministre palestinien de la Culture Atef Abou Seif, "les autorités militaires israéliennes ont peur de voir les faits qui exposent leur brutalité et la souffrance des Palestiniens être présentés au monde".

En revanche, le chef d'état-major de l'armée israélienne Aviv Kochavi a salué une décision de justice qui est "un message clair et net de soutien aux combattants de l'armée". Des réservistes avaient porté plainte en 2008 pour diffamation mais elle avait été rejetée par la justice.

Celle-ci avait toutefois considéré que le réalisateur était de "mauvaise foi" --ce qu'il a rejeté--, lui reprochant notamment de ne pas avoir présenté la version de l'armée pour contrebalancer les témoignages des habitants du camp. Les Palestiniens ont qualifié de "massacre" cette opération au cours de laquelle le camp de réfugiés a été dévasté.

Un tribunal israélien a interdit la diffusion en Israël du documentaire "Jénine Jénine" sur des affrontements dans un camp de réfugiés palestiniens en Cisjordanie en avril 2002, du réalisateur arabe israélien Mohammed Bakri qui a estimé mardi qu'il s'agissait d'une décision "injuste". M. Bakri a provoqué un scandale en Israël dès la sortie en 2002 de son film, qui retrace des...