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HRW demande une enquête concernant des centaines de disparus


HRW demande une enquête concernant des centaines de disparus

Un soldat pointant du doigt un charnier, dans la ville de Tarhouna, en Libye. Photo d'archives AFP / Mahmud TURKIA

L'ONG Human Rights Watch a appelé jeudi le Gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye à enquêter sur la disparition de centaines d'habitants de la ville de Tarhouna, où plusieurs charniers ont été découverts depuis l'été.

Cette ville située à 80 kilomètres de la capitale libyenne est sortie brusquement de l'anonymat en juin après la découverte de charniers, qui ont "horrifié" les Nations unies. Quelque 120 dépouilles ont été retirées des 27 fosses communes identifiées à ce stade, a précisé HRW sur son site internet, demandant au GNA d'enquêter sur "ce qui est arrivé aux habitants disparus". La première découverte est intervenue au lendemain du départ des forces du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'est de la Libye, qui ont tenté en vain à partir d'avril 2019 de conquérir Tripoli, où siège le GNA reconnu par l'ONU. La ville est depuis passée sous le contrôle des forces pro-gouvernementales.

"Au moins 338 habitants de Tarhouna ont été portés disparus après que la milice locale d'Al-Kani, connue sous le nom de Kaniyat, a pris le contrôle de la ville en 2015", a indiqué l'ONG jeudi, se référant à l'autorité chargée de l'exhumation des corps. Des habitants ont signalé à l'ONG que cette milice alliée à Khalifa Haftar "enlevait, détenait, torturait, tuait et faisait souvent disparaître des personnes qui s'y opposaient ou qui étaient soupçonnées de le faire". Les autorités libyennes ont fait savoir à HRW qu'elles n'avaient pas encore identifié les corps retrouvés dans les charniers. Elles devraient "prendre les mesures appropriées pour identifier les corps et traduire en justice les responsables d'abus", a déclaré Hanan Salah, chercheuse de HRW spécialiste de la Libye.

La milice Kaniyat et son dirigeant Mohamed al-Kani ont été sanctionnés en novembre par les autorités américaines pour avoir "torturé et tué des civils lors d'une campagne cruelle d'oppression en Libye". Ces sanctions impliquent le gel de leurs avoirs aux Etats-Unis et l'interdiction des transactions avec eux au sein du système bancaire américain.

La Libye est plongée dans la violence depuis le soulèvement appuyé par l'OTAN qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le GNA, soutenu par la Turquie, et le maréchal Haftar, appuyé par les Emirats Arabes Unis et la Russie notamment, ont signé un accord de cessez-le-feu en octobre. En novembre, des responsables libyens de tous bords se sont mis d'accord sur la tenue d'élections nationales en décembre 2021.

L'ONG Human Rights Watch a appelé jeudi le Gouvernement d'union nationale (GNA) en Libye à enquêter sur la disparition de centaines d'habitants de la ville de Tarhouna, où plusieurs charniers ont été découverts depuis l'été. Cette ville située à 80 kilomètres de la capitale libyenne est sortie brusquement de l'anonymat en juin après la découverte de charniers, qui ont "horrifié"...