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Monde - Conflit

L’Azerbaïdjan accusé de maltraiter ses prisonniers de guerre arméniens

HRW a dénoncé mercredi la torture et l’humiliation infligées par Bakou aux militaires capturés dans le Haut-Karabakh.

L’Azerbaïdjan accusé de maltraiter ses prisonniers de guerre arméniens

Un soldat azerbaïdjanais accrochant le drapeau de son pays dans la ville de Latchine, le 1er décembre 2020. Karen Minasyan/AFP

Dans une vidéo publiée sur le réseau social Instagram, le corps d’un soldat arménien gît au sol, inerte, tandis qu’un militaire azéri, entouré par ses compagnons d’armes, lui assène des coups de pied tout en filmant la scène. Le compte à l’origine de la publication de cette vidéo, créé en octobre dernier peu après la reprise des hostilités au Haut-Karabakh le 27 septembre, en comporte une dizaine du même genre, toutes accessibles publiquement.

Alertée par ces images ainsi que par des vidéos diffusées sur le réseau social Telegram au cours des semaines passées, l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch a dénoncé mercredi les mauvais traitements infligés par les forces azéries aux prisonniers de guerre arméniens. L’ONG a examiné 14 d’entre elles et s’est entretenue avec les familles de 5 prisonniers de guerre dont les abus ont été filmés. Celles-ci ont confirmé avoir reconnu leurs proches et ont fourni des photographies et autres documents permettant d’établir leur identité et le fait qu’ils servaient soit dans l’armée de défense du Haut-Karabakh soit dans les forces régulières arméniennes.

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Sur ces vidéos, des militaires azerbaïdjanais giflent, donnent des coups de pied et poussent des détenus arméniens. En plus de la violence physique, ces captifs ont été victimes d’humiliation. Plusieurs d’entre eux ont été contraints d’embrasser le drapeau azéri et de louer le chef de l’État sorti vainqueur de la guerre au Haut-Karabakh, Ilham Aliev. HRW précise que ces publications ne contiennent pas de données pouvant confirmer l’heure et le lieu où elles ont été enregistrées mais l’organisation est convaincue qu’aucune d’entre elles n’a été mise en ligne avant les mois d’octobre et de novembre derniers.

Alors que le conflit s’est achevé le 9 novembre dernier lors de la signature par les belligérants de l’accord négocié par Moscou, Bakou et Erevan se sont mutuellement accusés de crimes de guerre. Les révélations faites par HRW interviennent alors que l’armée azérie a annoncé mardi être entrée dans le district de Latchine, dernier district rétrocédé par l’Arménie, après celui d’Agdam, le 20 novembre, et de Kelbadjar, le 25 novembre.

Poursuivre les responsables

« Il ne peut y avoir aucune justification pour le traitement violent et humiliant des prisonniers de guerre. Le droit international est absolument clair sur le devoir de les protéger. Les autorités azéries doivent veiller à ce que ce traitement cesse immédiatement », a dénoncé le directeur de la division Europe et Asie centrale de Human Rights Watch, Hugh Williamson. Alors que les visages des ravisseurs sont clairement visibles dans la plupart des vidéos, l’organisation suggère que les militaires qui ont commis ces exactions n’ont pas eu peur de la responsabilité de leurs actes. « Que les soldats aient pensé qu’ils s’en tireraient ou non, il est essentiel pour l’Azerbaïdjan de poursuivre les responsables de ces crimes aussi bien sur la base de la responsabilité pénale directe que de la responsabilité du commandement », a-t-il ajouté.

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Le nombre de détenus arméniens en Azerbaïdjan reste inconnu, mais des responsables à Erevan évoquent des « dizaines » de prisonniers de guerre. Contactée par téléphone, Ilaha Huseynova, chargée de communication au bureau du Comité international de la Croix-Rouge à Bakou, a indiqué à L’Orient-Le Jour ne pas être en mesure de divulguer leur nombre réel en invoquant « la confidentialité et la nécessité d’établir un dialogue privé avec les autorités judiciaires ». HRW précise par ailleurs que l’Arménie détient un certain nombre de prisonniers de guerre azéris et au moins trois mercenaires étrangers et qu’elle « enquête sur des vidéos alléguant des abus contre des prisonniers de guerre azerbaïdjanais qui ont circulé sur les réseaux sociaux, et rendra compte de toute découverte ».

Dans une vidéo publiée sur le réseau social Instagram, le corps d’un soldat arménien gît au sol, inerte, tandis qu’un militaire azéri, entouré par ses compagnons d’armes, lui assène des coups de pied tout en filmant la scène. Le compte à l’origine de la publication de cette vidéo, créé en octobre dernier peu après la reprise des hostilités au Haut-Karabakh le 27 septembre,...

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La Russie que fait elle ? Elle n'a pas honte

Eleni Caridopoulou

21 h 07, le 04 décembre 2020

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  • La Russie que fait elle ? Elle n'a pas honte

    Eleni Caridopoulou

    21 h 07, le 04 décembre 2020

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