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Politique - Éclairage

Les mauvais génies de Saad Hariri

Le Premier ministre désigné est accusé de ne pas savoir s’entourer. Qui sont ses conseillers les plus proches ? Que leur reproche-t-on ? « L’Orient-Le Jour » fait un tour d’horizon.

Les mauvais génies de Saad Hariri

Une combinaison de photos. De gauche à droite et de haut en bas : Nader Hariri, Ghattas Khoury, Nadim Mounla et Saad Hariri.

À cinq heures du matin, il était debout. À six heures, au travail. Sur un fauteuil surélevé, l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri trônait comme un roi dans le salon d’accueil marbré du palais de Koraytem. Devant lui, ses conseillers défilaient les uns après les autres, tout au long de la journée. Des politiques, des journalistes, mais aussi des technocrates venus de milieux assez différents. Infatigable et attentif aux détails jusqu’à l’obsession, l’homme aimait à s’entourer de ceux qu’il considérait comme « les meilleurs ». Son fils Saad ne semble pas avoir hérité de cette qualité. Depuis des années, une partie de son entourage est décrié par les anciens proches de son père, par les diplomates occidentaux ou encore par les partenaires politiques du chef du courant du Futur. Saad Hariri n’était pas destiné à une carrière politique, mais y a été contraint par l’assassinat de son père. Mais plus les années passent et plus la comparaison est lourde à porter. « Le père n’est pas le fils », admet-on même parmi les partisans du Premier ministre désigné. « Il est secret, timide, peu dynamique et impatient », cingle un ancien responsable politique proche de Rafic Hariri.

Parachuté dans l’arène politique complexe d’un pays ingérable, Saad a d’abord timidement tenté de suivre les traces de son père en s’entourant de quelques-uns de ses conseillers. Ce fut le cas notamment de Mohammad Chatah, un diplomate et économiste de grande envergure. Il est resté à ses côtés quelques années avant d’être assassiné à son tour dans un attentat à la voiture piégée à Beyrouth en décembre 2013. « C’était un personnage brillant, très rigoureux. Mais Saad ne lui a jamais donné l’attention qu’il méritait », raconte un homme politique qui connaît bien la galaxie haririenne. Ses conseils, Mohammad Chatah les consignait soigneusement par écrit et les remettait régulièrement à Saad Hariri qui ne les prenait toutefois que rarement en considération. Grand défenseur de la souveraineté du Liban, M. Chatah était ouvertement antisyrien.

Pour mémoire

Entre le Futur et les FL, des contacts ponctuels mais toujours pas de dialogue approfondi

Son fils Ronnie, qui vit aujourd’hui aux États-Unis, raconte quelques-unes des frustrations de son père à cette époque. En 2009, l’une des questions qui irritaient le plus son père était la pression politique pour normaliser les relations avec la Syrie. « Mon père avait refusé de faire partie de la visite de Saad à Damas où il était resté une nuit. Il estimait que les quelques réalisations qui avaient été accomplies – dont le retrait des troupes syriennes en 2005 et la création du Tribunal spécial pour le Liban – étaient en train d’être foulées aux pieds », indique Ronnie Chatah, rappelant le contexte politique de l’époque, qui prônait un apaisement de la pression régionale, une nécessité à laquelle même l’Arabie saoudite avait adhéré.

Le spectacle de Saad Hariri embrassant le président syrien Bachar el-Assad, soupçonné d’avoir cinq ans plus tôt fait assassiner son père, était alors considéré comme insupportable pour une partie de ses partisans. Après l’assassinat de Chatah, il ne restait plus que quelques personnages de la vieille garde de Rafic Hariri dans l’entourage immédiat du fils. Parmi eux Ghattas Khoury, son homme de confiance, Nadim Mounla, son conseiller économique, et Nouhad Machnouk, un homme qui « n’avait jamais véritablement gagné la confiance totale du père », dit-on, mais qui n’en fut pas moins un conseiller de premier rang. « Rafic Hariri le laissait graviter autour de lui pour s’assurer qu’un jour il ne se retournerait pas contre lui », raconte un proche de la famille. Saad Hariri l’a catapulté ministre de l’Intérieur en 2014. Mais cela ne suffira pas à assouvir ses ambitions personnelles et surtout à canaliser son tempérament d’électron libre. Membre du courant du Futur, M. Machnouk s’éloigne de lui après les législatives de 2018. « Nouhad Machnouk s’est servi de Saad Hariri comme tremplin pour faire de la politique et pour concocter des relations avec le Golfe où il cherchait à le supplanter auprès des interlocuteurs arabes », souligne un analyste politique proche des milieux haririens. À partir de 2018, Nouhad Machnouk ne cache plus son ambition de contester le leadership de Saad Hariri auprès de la communauté sunnite sans jamais l’entériner publiquement.

Fondateur d’une plateforme médiatique, Assass, Nouhad Machnouk ne se prive plus aujourd’hui de tirer à boulets rouges sur son ancien allié. Il n’est pas le seul et peut compter sur d’autres anciens faucons du Futur pour s’adonner à cet exercice, tels que l’ancien ministre Achraf Rifi, Radwan Sayyed, qui fut l’un des conseillers-clés de Rafic Hariri, ou Nadim Qteich, le journaliste star de la Future TV, qui a rendu son tablier après une mésentente avec Saad Hariri. Sollicité par L’Orient-Le Jour, Nouhad Machnouk estime que ces accusations sont infondées. « Quelqu’un comme moi ne peut absolument pas prétendre à devenir chef de gouvernement sans avoir obtenu auparavant l’aval de Saad Hariri. Je n’ai pas les mains aussi libres qu’on le croit. » Par contre, reconnaît l’ancien ministre, le conflit avec le chef du courant du Futur est réel et se cristallise principalement autour de « son compromis présidentiel et des rapports qu’il a entretenus avec Gebran Bassil ».

« Mounla pas capable de gérer un plan de 11 milliards de dollars »

La loyauté n’est pas une règle d’or dans la galaxie haririenne, où l’on soupçonne certains conseillers de profiter des faiblesses de sa majesté. Ghattas Khoury, qui a toujours eu la confiance de Saad Hariri, en aurait par exemple abusé à quelques reprises. « Saad envoyait Khoury consulter Fouad Boutros (ancien ministre des Affaires étrangères et figure unanimement respectée) pour lui demander des conseils. Mais Fouad Boutros s’est rendu compte avec le temps, en s’entretenant directement avec Saad, que certains de ses messages n’avaient pas été fidèlement transmis, et cela à cause de divergences entre Ghattas Khoury et lui », raconte un proche de l’ancien locataire du palais Bustros.

On reproche aussi à Ghattas Khoury, qui fut également ministre de la Culture en 2016, d’avoir largement contribué à pourrir les relations de son leader avec les autres parties, notamment le CPL et les FL. Les relations avec le PSP de Walid Joumblatt ne sont pas non plus au beau fixe. « À cause de Ghattas Khoury, Saad ne peut plus parler qu’à lui-même aujourd’hui », ironise l’analyste proche des milieux haririens. Contacté par L’OLJ, Ghattas Khoury n’a pas donné suite.

Pour mémoire

Entre Aoun et Hariri, une réunion qui tourne court, mais le problème est ailleurs

Venons-en à Nadim Mounla, qui dirigeait la Future TV, aujourd’hui en faillite. Promu conseiller économique de Saad Hariri et en charge du suivi de la conférence CEDRE (conférence de soutien international au Liban), il n’aurait pas vraiment brillé à ce poste, à en croire les experts qui ont eu affaire à lui. « Mounla avait concocté un plan d’investissement sans vision stratégique. Il a géré ce dossier avec beaucoup de légèreté. Les Français (qui étaient les parrains de CEDRE) en ont eu marre de lui à la fin », confie un économiste qui a suivi de près le processus. « Mounla n’était pas capable de gérer un plan de 11 milliards de dollars », confirme un diplomate occidental. « Je travaille avec la famille Hariri depuis 35 ans et c’est Saad qui m’a sollicité. Mon plan pour la relance du Liban a été approuvé par 50 pays et organisations internationales dont la Banque mondiale et le FMI », se défend M. Mounla auprès de L’OLJ.

« Le pire, c’est Nader »

Difficile de défaire une réputation dans une ville où tout le monde se connaît et où l’information circule très vite dans les salons. Saad Hariri a depuis des années celle d’un homme qui ne sait pas s’entourer. Les mauvaises langues considèrent même que ses conseillers ne cherchent qu’à profiter de leur position pour s’enrichir, en établissant un réseau de relations solides aussi bien dans le monde des affaires que dans celui de la politique. « Le pire d’entre eux, c’est sans aucun doute Nader Hariri », tranche un député bien introduit dans cette galaxie.

Fils aîné de Bahia Hariri, la tante de Saad, Nader a été formé par un proche de la famille, Bassim el-Halabi, un homme d’affaires à la tête du groupe Benchmark. En charge du bureau politique du Futur, Nader Hariri est réputé pour être l’artisan du célèbre « compromis présidentiel » qui a permis à Michel Aoun d’accéder à la tête de l’État, après un deal concocté avec les aounistes et le Hezbollah. Il a organisé dans les moindres détails une rencontre à Paris entre Saad Hariri et le chef du Courant patriotique libre de l’époque, Michel Aoun. C’est à cette occasion que le compromis, dont les termes sont restés pendant longtemps secrets, a été concocté. Il s’est ensuite réuni avec Gebran Bassil pour s’entendre sur le partage du pouvoir a posteriori, une fois Michel Aoun élu. « C’est à Paris qu’a été décidée la répartition des quotes-parts au sein du gouvernement et de l’administration », confie à L’OLJ un député du CPL. Mais l’accord dépassait, semble-t-il, le simple partage du gâteau politique. La plupart des personnes interrogées dans le cadre de cet article ont mis en avant le fait que le compromis présidentiel avait également un aspect affairiste. Des informations ont filtré dans les médias au cours de ces dernières années sur des affaires conclues entre Nader Hariri et Gebran Bassil dans les domaines de l’énergie et des télécoms. Le plus célèbre de ces contrats concernerait celui de la location des navires-centrales turcs. L’OLJ n’a toutefois pas été en mesure de confirmer la validité de ces informations.

Nader Hariri aurait-il profité des faiblesses de son cousin ? Un ancien responsable politique qui l’a connu de près n’est pas de cet avis. « Si l’on considère que la tâche d’un conseiller est de défendre les intérêts de son chef politique, on peut alors dire que Nader a bien servi Saad », confie-t-il. Ce dernier fait notamment allusion au rapprochement de Saad Hariri avec le Hezbollah et les aounistes, un « deal » qui n’a peut-être pas servi le Liban mais qui a assuré le maintien au pouvoir du chef du courant du Futur, fait encore valoir cet ancien responsable. « Tous les partis libanais concluent des contrats juteux dans les coulisses, notamment pour assurer leur propre financement », dit-il encore. Depuis que Nader Hariri s’est mis à dos l’Arabie saoudite, qui l’accuse d’avoir mené son cousin sur un terrain dangereux, celui du compromis avec le Hezbollah, il a été remercié. « Saad a offert sa tête en trophée à l’Arabie saoudite pour calmer son courroux », raconte un ancien député. Les Saoudiens étaient furieux contre Nader qui n’avait pas mâché ses mots à l’égard de Riyad après l’épisode de la démission-séquestration de l’ex-Premier ministre en novembre 2017. Nader Hariri n’a pas donné suite à nos sollicitations.

« Ahmad était le moins doué des trois »

Le compromis avec les adversaires d’hier – le CPL et le Hezbollah – a éloigné ces dernières années de grandes figures politiques, principalement les faucons du courant du Futur ou membres du bloc parlementaire. C’est notamment le cas de l’ancien député Ahmad Fatfat, l’ancien vice-président du Parlement, Farid Makari, l’ancien député Mohammad Kabbani et l’ex-chef de gouvernement Fouad Siniora. Autant de membres influents de la vieille garde qui se sont tous abstenus de voter pour Michel Aoun lors de la présidentielle. « Nous ne sommes pas sur la même longueur d’onde avec Saad, mais on ne peut pas dire qu’il y a une rupture définitive », commente Ahmad Fatfat. Quant à Fouad Siniora, qui n’a jamais pu avaler non plus la pilule du rapprochement avec le Hezbollah, « il ne donne plus signe de vie que lorsque la présidence du Conseil se trouve menacée. Ce n’est pas tant Saad Hariri qu’il cherche alors à sauver mais le poste de Premier ministre et ses prérogatives », commente un analyste politique tripolitain.

Si le chef du courant du Futur a pu se départir de l’un de ses cousins, il reste cependant lié au frère de Nader, Ahmad, le second de Bahia, qui occupe le poste de secrétaire général du courant du Futur. À l’image de son cousin Saad, Ahmad n’était pas véritablement formé à la politique. « C’était le moins doué des trois », raconte une connaissance de la famille. Le poste de secrétaire général ne serait toutefois qu’un titre honorifique octroyé à Ahmad, puisqu’en réalité ce serait Bahia, sa mère, qui dirige effectivement le parti.

Un ancien sympathisant du parti, un cheikh de Tripoli, déplore le fait que l’affairisme et le maintien au pouvoir ont pris le dessus sur la ligne politique et la définition d’une vision propre. Ni structuré ni organisé à l’image d’un parti moderne, le courant du Futur n’a pas non plus un système de redevabilité, font valoir ceux qui ont connu de plus près ce milieu. « Le haririsme politique mise sur la fibre communautaire et le clientélisme, alors qu’il se présente comme un parti modéré, commente un homme politique autrefois proche du parti. Par conséquent, la base s’identifie à un parti sunnite et non à un parti libéral. » Ahmad Hariri est chargé d’entretenir la clientèle communautaire en établissant un réseau relationnel avec les sympathisants du parti et la base populaire. « À Bab el-Tebbané, il connaît tout le monde, du plus petit truand jusqu’au cheikh du quartier. Il passe la plus grande partie de son temps à communiquer avec eux sur WhatsApp », commente un cheikh de la localité. Ahmad Hariri n’a pas répondu à nos sollicitations.

La semaine dernière, Saad Hariri a effectué un réaménagement au sein du parti en y introduisant un directoire qui remplace désormais l’ancien bureau politique. Parmi ses membres, Moustapha Allouche, un « homme d’une grande culture, un animal politique et un excellent chirurgien », selon les termes d’un ancien responsable politique, mais aussi Ghazi Youssef et Jean Oghassabian, deux anciens membres du bloc haririen. D’anciennes figures de second rang ont été promues, mais peu de nouveautés sont visibles dans la nouvelle structure. À cause des divergences et des conflits d’intérêts qui ont miné le parti, le retour des figures-clés du haririsme n’est plus possible aujourd’hui, estime un analyste proche du camp du 8 Mars.

Aussi beaucoup de gens qui souhaitent préserver l’héritage de Rafic Hariri se posent-ils désormais la question suivante : et si le problème principal n’était pas les conseillers mais bien Saad Hariri lui-même ? « Sa personnalité fait qu’il préfère avoir une cour plutôt que de véritables conseillers. Il confie aux gens qui gravitent autour de lui une mission spécifique selon ses humeurs », confie un homme politique autrefois proche du parti. « Ne l’oublions pas, la vie politique libanaise est faite de jeux de puissance, d’amitiés et d’intérêt étroits », ajoute-t-il néanmoins, comme pour souligner que cette manière de faire n’est pas propre au haririsme.


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Droite de réponse

Nous avons reçu de Me Nabil Maad, avocat de M. Nader Hariri, ancien conseiller de M. Saad Hariri, le texte suivant, en réponse à l’article de Jeanine Jalkh, sous le titre « Les mauvais génies de Saad Hariri », publié dans L’Orient-Le Jour du 27 novembre dernier :

« Le 27 novembre 2020, votre journal a publié un article intitulé “Les mauvais génies de Saad Hariri” dans lequel l’auteure a consacré à M. Nader Hariri une partie sous l’intertitre “Le pire, c’est Nader”. Ce qui, en soi, constitue une atteinte à la réputation et à la personne de M. Hariri. De plus, l’article publié dans votre journal présente d’une manière incorrecte des informations qui sont pourtant bien connues du public telles que le fait que M. Hariri est bien l’aîné de sa famille et non le second comme le prétend l’article ; ce qui remet en question la crédibilité de tous les propos que l’article avance. M. Hariri tient aussi à noter qu’ « en tant que neveu du grand Rafic Hariri et fils de Bahia Hariri, celui-ci n’a jamais cherché à avoir quelconque autre mentor tant au niveau professionnel qu’au niveau personnel. » « Cet intertitre outrageant et insultant, l’auteure prétend se contenter de le reproduire en citant littéralement “un député bien introduit’’. Tout comme toutes les autres accusations fallacieuses portées à l’encontre de M. Hariri sous forme de simples citations, en affirmant tout de même que M. Nader Hariri, “artisan du compromis présidentiel après un deal concocté avec les aounistes et le Hezbollah’’, avait profité d’un prétendu “aspect affairiste’’ de ce compromis pour conclure des affaires dans les domaines de l’énergie et des télécoms avec M. Gebran Bassil. M. Hariri dénonce ces dires illusoires ainsi que tous les autres propos repris dans l’article et les considère diffamatoires à son égard pour les raisons suivantes :

« 1. En premier lieu, en affirmant dans son article que M. Hariri “n’a pas donné suite à vos sollicitations’’ alors que ce dernier n’a jamais été sollicité ou contacté d’aucune manière, l’auteure de l’article cherche malicieusement et contre toute éthique professionnelle à donner une certaine crédibilité à ses allégations dont elle a, elle-même, confirmé la légèreté en affirmant que votre journal “n’a toutefois pas été en mesure de confirmer la validité de ces informations’’. En notant que votre journal se doit comme tout média de vérifier a priori la véracité des informations qu’il allègue pour éviter toute atteinte à la réputation des personnes ainsi que, et surtout, pour éviter de propager des informations gravement diffamatoires et erronées qui ne font que tromper le public et répandre des rumeurs insensées. Le pire, c’est que l’auteure prétend qu’elle a essayé de vérifier ces citations calomnieuses avec la personne concernée, c’est-à-dire avec M. Hariri lui-même.

« 2. En tout état de cause, il est surprenant qu’un journal aussi sérieux que le vôtre accepte de publier de telles allégations en affirmant lui-même avoir de sérieux doutes sur leur crédibilité.

« 3. M. Nader Hariri, qui d’ailleurs n’exerce plus aucune fonction politique depuis des années, a toujours respecté la critique objective et sérieuse mais ne saurait tolérer l’atteinte à son intégrité et sa dignité par de fausses accusations sans aucune preuve ou même une référence à des faits bien précis. »

Nabil Maad

Avocat à la Cour

* * *

Mise au point de la rédaction

En réponse au texte qui lui a été adressé par Me Nabil Maad au nom de M. Nader Hariri, la rédaction de L’Orient-Le Jour tient à apporter les précisions suivantes au sujet de l’article incriminé : S’agissant des faits, nous devons d’abord porter à la connaissance de Me Maad que l’affirmation selon laquelle M. Nader Hariri est le deuxième fils de la famille et non pas l’aîné, qui était en effet erronée, a d’ores et déjà été corrigée sur le site. En conséquence, nous estimons qu’il n’est donc plus possible d’y revenir de manière à chercher à instiller le doute sur le sérieux de notre journal.

Ensuite, lorsque l’auteure avance qu’elle n’a pas été en mesure d’entrer en contact avec telle ou telle personne concernée, y compris M. Nader Hariri, cela signifie qu’elle a essayé de le faire, mais sans succès. Dans la liste détaillant les appels téléphoniques sortants de son appareil mobile pour le mois de novembre, qu’elle a pu obtenir auprès de l’opérateur, figure un numéro relevant de M. Nader Hariri, avec un minutage indiquant qu’une conversation a bien eu lieu, mais pas avec M. Hariri en personne. On ne peut donc pas se contenter de dire que M. Hariri n’a pas été contacté et en déduire que l’auteure n’a rien fait à ce propos.

Au sujet des allégations sur la relation « affairiste » avec M. Gebran Bassil, il y a là une grande injustice à notre égard. S’agissant dans ce cas d’une accusation matérielle, nous nous devions de prendre un recul par rapport aux affirmations de nos sources, d’où la phrase sur le fait que

L’Orient-Le Jour n’a pas eu confirmation de ces informations, ce qui montre une fois de plus le sérieux de notre démarche. Le bon sens même impose de ne pas retourner la situation contre nous en y voyant une preuve de « légèreté » de notre part.

Enfin, sur l’affirmation selon laquelle parmi les conseillers de M. Saad Hariri, M. Nader Hariri aurait été « le pire », il s’agit bien entendu d’un jugement subjectif de la part de nos interlocuteurs (en l’occurrence, un député qui a requis l’anonymat) sur l’action de M. Nader Hariri, et non pas sur sa personne. Cela n’a donc absolument rien d’insultant et n’exprime qu’un point de vue personnel (de notre interlocuteur, pas de l’auteure de l’article) sur l’action publique d’un personnage public.

La rédaction

À cinq heures du matin, il était debout. À six heures, au travail. Sur un fauteuil surélevé, l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri trônait comme un roi dans le salon d’accueil marbré du palais de Koraytem. Devant lui, ses conseillers défilaient les uns après les autres, tout au long de la journée. Des politiques, des journalistes, mais aussi des technocrates venus de...

commentaires (15)

Cet article, tres bien ecrit d’ailleurs, confirme que la pourriture exite chez tous et ils doivent tous partir.

hrychsted

22 h 20, le 27 novembre 2020

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Commentaires (15)

  • Cet article, tres bien ecrit d’ailleurs, confirme que la pourriture exite chez tous et ils doivent tous partir.

    hrychsted

    22 h 20, le 27 novembre 2020

  • Merci à L’Orient-Le Jour de briser (enfin !!!) ce tabou consistant, au Liban, de pratiquer la politique non pas comme un métier ou une vocation mais comme une rente de situation familiale se perpétuant de père en fils en neveu en cousin en petit-fils, comme si ça allait de soi, comme si ça ne pouvait être autrement. Saad Hariri a sûrement des qualités humaines incontestables mais, hélas, n’est pas fait pour la politique, ni pour diriger un pays. Cela fait quinze ans que nous le constatons, que nous le subissons mais peu osent le dire ouvertement. Et il n’est pas le seul à usurper d’un pouvoir aussi familial que familier : en guise d’usurpateur patenté, le gendrissime du Général se pose là, de même que Monsieur Arslane et autres zigotos du même acabit. C’est désespérant de devoir tourner ainsi en rond et voir le pays s’enfoncer et dépérir, faute d’une classe politique suffisamment à niveau.

    DC

    21 h 58, le 27 novembre 2020

  • Quelle Mafia !!!!

    Eleni Caridopoulou

    18 h 00, le 27 novembre 2020

  • C'est a croire qu'au Liban il n'existe que quelques familles qui detiennent le pouvoir. Depuis 50 ans, c'est les memes Frangieh, Gemayel, Hamade, Mikati, Solh, Berri, Arslan, Hariri, Joumblatet j'en passe! Quoi cést de pere en fils? Pas d'autres capables et honnetes dans ce Pays?

    IMB a SPO

    14 h 02, le 27 novembre 2020

  • En quoi le fils d’un homme politique est qualifié pour remplacer son père et par extension son beau père ? Quel gâchis!

    Nabil Kassem

    13 h 33, le 27 novembre 2020

  • Conclusion. Tous les politiciens actuels, Berry, Joumblatt, Hariri, Frangié, Salam etc.. sont les héritiers du pouvoir pour lequel ils se sont sacrifiés alors que nous vivons soit disant dans un pays démocratique et non dans une monarchie et que rien ne les y obliger. Peuvent ils nous éclairer sur leur dévouement qui les a obligé à occuper des fonctions dont ils sont loin d’avoir la compétence d’occuper. Si c’est juste pour remplir les sièges ça s’appelle de l’usurpation. Libanais réveillez vous notre démocratie n’a jamais existé a cause de vos bulletins de vote.

    Sissi zayyat

    13 h 27, le 27 novembre 2020

  • Cet article est sûrement une façon d'enfoncer le couteau encore plus loin dans la plaie de ce pauvre peuple libnais! Ou une description à un malade la façon avec laquelle sa maladie le tuera lentement et péniblement... N'est il donc pas temps d'insister "kelloun yaani kelloun"

    Wlek Sanferlou

    13 h 02, le 27 novembre 2020

  • Ça alors, on apprend tous les jours sur les intrigues de nos politiciens. Pour les jeunes, je n’ai pas de commentaires, mais pour les anciens, les mauvais génies étaient les politiciens tout autant que leurs fusibles de conseillers. Je vous cite : ""Saad Hariri n’était pas destiné à une carrière politique, mais y a été contraint par l’assassinat de son père."" Oui, mais on peut dire autant de Walid Joumblatt, qui rédigeait son mémoire d’études en Sciences Po la nuit dans une "bibliothèque", et à la mort de son père, propulsé du jour au lendemain par sa communauté. Le contexte et le hasard de la situation font le destin de l’homme politique, qu’il soit de bon ou de mauvais génie, d’où l’adage : "C’est l’occasion qui fait le larron", encore faut-il être un bon larron. On peut déjouer tous les obstacles pour la prise du pouvoir, l’essentiel est de se maintenir. Faire confiance à qui quand on place pour se protéger autant d’hommes-courts-circuits et finalement rester vulnérable.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    11 h 52, le 27 novembre 2020

  • C'est triste d'arriver là où on est.

    Esber

    10 h 50, le 27 novembre 2020

  • Article à charge contre la maison Hariri, inacceptable de la part de l'OLJ, car il profite aux anti-indépendance du Liban. Qu'on l'aime ou pas Saad Hariri est pacifique et incapable de comploter contre son pays comme tant d'autres le faisait, le font et le feront. Vous écrivez "...n'étaient pas formé pour faire de la politique" Qui parmi les conseillers ou les dirigeants du pays a étudié les sciences politiques?, sauf erreur et priori personne ! La multiplications des combines et le changement de politique plus vite que les girouettes n'est pas politique. La politique consiste à avoir une ligne politique patriotique et rendre toutes les actions qui en découlent comme serviteurs de la ligne.

    Shou fi

    10 h 17, le 27 novembre 2020

  • Un journal est une fenêtre de liberté de l'expression dans un pays où la seule liberté autorisée est celle de la fermer. Je m'exprime librement, poliment et sans aucune vulgarité pour dire le fond de ma pensée. J'ignore la raison pour laquelle de temps en temps ma parole est étouffée et mon intervention n'est pas diffusée.

    Citoyen

    09 h 46, le 27 novembre 2020

  • LES TROIS DES QUATRE SONT DES JEUNES PARENTS SANS AUCUNE EXPERIENCE. ET CA VEUT MENER AU SAUVETAGE DU PAYS QU,ILS ONT DETRUIT EN SE PLIANT AUX CHANTAGES CPL, HEZBOLLAH ET AMAL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 53, le 27 novembre 2020

  • Un chef qui ne sait pas choisir ses collaborateurs n'est pas digne de l'être - et ne le restera pas longtemps!

    Yves Prevost

    07 h 59, le 27 novembre 2020

  • En fait disons le IL EST SIMPLEMENT MAUVAIS IL N A RIEN FAIT AU PAYS

    Elime 11

    07 h 58, le 27 novembre 2020

  • On comprend mal la tradition libanaise qui consiste à absoudre un responsable politique des responsabilités de ses erreurs en les imputant à un "entourage" ..... On a suffisamment entendu cet argument en ce qui concerne Michel Aoun: "Lui il est très bien mais malheureusement il est mal entouré". A cela il faut répondre: "Mais c'est lui qui prend les décisions, pas ses conseillers". Si donc l'homme politique n'est pas en mesure de prenre les bonnes décisions au bon moment, et qu'il s'ostine dans sa stratégie de toujours, c'est qu'il n'est pas en mesure d'assumer la fonction qu'il occupe. A supposer que tous les conseillers de Hariri sont incompétents, incapables, voire mal intentionnés, il n'en demeure pas moins qu'il est lui-même, et lui seul, responsable des décisions qu'il prend et des actes qu'il décide d'entrreprendre. C'est lui l'instance de décision. C'est donc lui le responsable. En principe, vu son énième échec, cet homme devrait se retirer et laisser la place à d'autres. S'il est attaché à l'intérêt supérieur du pays, comme il le dit, et à la recherche du bien commun, une seule décision peut lui être conseillée: récuser la mission de former le gouvernement et ouvrir la place à quelqu'un d'autre au sein de la communauté sunnite qui compte des femmes et des hommes de toute première qualité.

    COURBAN Antoine

    07 h 39, le 27 novembre 2020

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