Les rebelles houthis disent avoir attaqué un site d'Aramco

Les rebelles yéménites houthis, soutenus par l'Iran, ont affirmé avoir tiré lundi un missile contre un site du géant pétrolier Saudi Aramco à Jeddah, dans l'ouest de l'Arabie saoudite.

Yahya Sarie, porte-parole militaire des houthis, a indiqué dans un communiqué que le missile "de type Quds-2 avait touché sa cible avec précision et des ambulances et des véhicules de pompiers se sont précipités vers le site visé", à savoir une infrastructure de distribution du groupe saoudien près de la Mer Rouge. Saudi Aramco a fait savoir qu'il réagirait à ces affirmations "dès que possible". Les autorités saoudiennes n'ont pas réagi dans l'immédiat. Des journalistes de l'AFP, qui se sont rendus près des sites d'Aramco à Jeddah, n'ont rien constaté d'extraordinaire depuis la rue.

Le site TankerTrackers, qui surveille les déplacements des pétroliers, a évoqué des photos par satellite de Planet Labs montrant qu'un réservoir de pétrole du North Jeddah Bulk Plant avait "été touché et (l'incendie) rapidement éteint".

Les rebelles multiplient les attaques sur l'Arabie saoudite voisine, principalement dans les provinces du sud situées le long de la frontière avec le Yémen. Mais Jeddah se trouve à environ 600 kilomètres de là.

Cette annonce intervient au lendemain d'un sommet de deux jours du G20, organisé par Riyad en format virtuel à cause de la pandémie de coronavirus, et peu après le départ du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo qui a visité dimanche NEOM (nord-ouest), une mégapole futuriste en cours de développement.

Selon M. Sarie, l'attaque a été menée en représailles à "l'agression continue et au siège de la population yéménite" par l'Arabie saoudite, qui dirige une coalition militaire depuis 2015 en soutien au gouvernement yéménite reconnu par la communauté internationale. Il a adressé une mise en garde aux sociétés étrangères opérant en Arabie saoudite, les incitant "à éviter les installations cruciales" pouvant être visées.

Aramco a déjà subi plusieurs attaques, notamment en septembre 2019 qui ont réduit momentanément de moitié la production de pétrole du royaume.

Les houthis les ont revendiquées mais les Etats-Unis en ont fait porter la responsabilité à l'Iran. Téhéran a démenti.

Le conflit au Yémen a débuté en 2014 avec la prise par les rebelles de la capitale Sanaa, puis d'une grande partie du nord du pays. Il a fait plusieurs dizaines de milliers de morts, surtout des civils, et des millions de déplacés.