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Moyen-Orient - Syrie

Décès de Walid Moallem, pilier du régime Assad

Aucune information n'a filtré sur son successeur.

Décès de Walid Moallem, pilier du régime Assad

Walid Moallem lors d'une réunion à Moscou le 13 avril 2017. REUTERS/Sergei Karpukhin/File Picture

Chef de la diplomatie syrienne depuis 14 ans, Walid Moallem est décédé lundi à l'âge de 79 ans après avoir été un pilier du régime de Bachar el-Assad, conservant son portefeuille régalien durant la guerre et malgré plusieurs remaniements. Visé par des sanctions américaines et européennes après le début du conflit en Syrie en 2011, le diplomate au verbe lent n'a eu de cesse d'accuser les Occidentaux d'ourdir des "complots" contre son pays, pour expliquer une guerre complexe et dévastatrice ayant fait plus de 380.000 morts.


Sans préciser les causes de son décès, le gouvernement a annoncé la mort du ministre, dont l'état de santé se dégradait depuis quelque temps. En 2014, il avait subi une opération à cœur ouvert à l'hôpital américain de Beyrouth. Le Premier ministre Hussein Arnous a salué le parcours d'un "diplomate chevronné" ayant "défendu sa patrie dans les arènes internationales et régionales". Aucune information n'a filtré sur son successeur.

La dernière apparition publique de M. Mouallem remontait à mercredi dernier, à l'occasion d'une conférence organisée à Damas sur le retour des millions de réfugiés ayant fui les combats. L'air affaibli, le diplomate à la silhouette corpulente avait dû être épaulé par deux hommes pour entrer dans la salle.
Les obsèques ont eu lieu dans l'après-midi à Damas où il est né, en présence de plusieurs ministres et responsables, dont le vice-ministre des Affaires étrangères Fayçal al-Mokdad, selon l'agence officielle Sana.

Dans des condoléances présentées au président Assad, le chef de l'Etat libanais, Michel Aoun a salué "le rôle qu'a joué Walid Moallem à l'intérieur et l'extérieur de la Syrie, afin d'y rétablir la paix et pour que le peuple syrien connaisse à nouveau la prospérité qu'il mérite". Le ministre sortant des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé, a représenté le chef de l'Etat libanais aux obsèques. Le Hezbollah, qui s'est engagé dans la guerre syrienne auprès de Bachar el-Assad, a, lui, rendu hommage à un "grand homme".

Le ministre libanais sortant des Affaires sociales et du Tourisme, Ramzi Moucharrafiyé (2e à g), aux obsèques de Walid Moallem à Damas. Photo D.R.

La Russie, soutien indéfectible du régime Assad, a salué "un diplomate expérimenté" et déploré la perte d'"un partenaire très fiable et un ami sincère". Walid Moallem "comprenait l'importance des relations syro-russes", a assuré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov.

REUTERS/Omar Sanadiki

"Qui est Pompeo ?"
Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, dont le pays est aussi un allié du régime syrien, a rappelé que Walid Moallem avait "joué un rôle important dans le service et la défense des intérêts nationaux et de la sécurité de son pays".
Le sultanat d'Oman a également présenté ses condoléances aux autorités syriennes.

Diplômé en économie, Walid Moallem avait débuté en 1964 au ministère des Affaires étrangères, où il a gravi les échelons jusqu'à devenir un pilier du régime. Tout au long de la guerre, déclenchée par la brutale répression de manifestations prodémocratie, il avait régulièrement rappelé que M. Assad resterait à son poste. Il avait aussi été l'un des premiers responsables syriens à qualifier les opposants au régime de "terroristes".
Les gouvernements se sont succédé sans l'empêcher de conserver son portefeuille. En 2012, il avait aussi été nommé vice-Premier ministre.

Pour mémoire

Moallem : La Syrie prête à coopérer avec le Liban pour faire face à la loi César

S'exprimant toujours d'un ton calme, d'une voix monocorde, ce mastodonte de la diplomatie martelait inlassablement la même rhétorique vis-à-vis des Occidentaux, les accusant d'avoir provoqué le conflit et de soutenir des "terroristes". En conférence de presse, il avait habitué les journalistes à son sarcasme et à ses remarques acerbes. Interrogé en septembre 2019 sur le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, il avait répondu: "Qui est Pompeo? Je ne le connais pas". Quelques mois après le début de la guerre, Washington a adopté des sanctions contre lui, l'accusant de répéter "la rengaine du complot international" et d'essayer "de masquer les actes horribles du régime". Walid Moallem avait été ambassadeur à Washington de 1990 à 1999, selon Sana. A l'époque, il avait participé à des pourparlers entre la Syrie et Israël, qui n'ont jamais abouti. Sa carrière prolifique de jeune diplomate l'aura mené notamment en Arabie saoudite, en Espagne et en Angleterre.
Durant la guerre, ses visites officielles se limiteront principalement aux pays alliés, Russie et Iran en tête.

Marié et père de trois enfants, il est l'auteur de quatre ouvrages d'Histoire, notamment sur la Syrie ou la cause palestinienne.

Chef de la diplomatie syrienne depuis 14 ans, Walid Moallem est décédé lundi à l'âge de 79 ans après avoir été un pilier du régime de Bachar el-Assad, conservant son portefeuille régalien durant la guerre et malgré plusieurs remaniements. Visé par des sanctions américaines et européennes après le début du conflit en Syrie en 2011, le diplomate au verbe lent n'a eu de cesse...

commentaires (10)

Moallem faisait partie des plus proches collaborateurs de la famille Assad qui a dominé politiquement la Syrie depuis 50 ans. Le fait que le Président Aoun et M. Berri aient officiellement écrit à Bachar Assad et ont envoyé un ministre pour représenter le Liban à ses obsèques, représente une reconnaissance au moins tacite du régime meurtrier Syrien, ce qui doit être condamné car très regrettable et totalement inacceptable.

Tony BASSILA

18 h 44, le 16 novembre 2020

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Commentaires (10)

  • Moallem faisait partie des plus proches collaborateurs de la famille Assad qui a dominé politiquement la Syrie depuis 50 ans. Le fait que le Président Aoun et M. Berri aient officiellement écrit à Bachar Assad et ont envoyé un ministre pour représenter le Liban à ses obsèques, représente une reconnaissance au moins tacite du régime meurtrier Syrien, ce qui doit être condamné car très regrettable et totalement inacceptable.

    Tony BASSILA

    18 h 44, le 16 novembre 2020

  • Paix à l' âme de Walid Moallem, marionnette bacharienne- assadienne.

    DJACK

    18 h 40, le 16 novembre 2020

  • Pour tout le tord qu'il a causé au Liban et aux Libanais, il n'y aura pas beaucoup de larmes qui seront coulées pour le décès de ce criminel du régime Syrien.

    Romulus Maximus

    17 h 48, le 16 novembre 2020

  • YAMOO MA3LECH ALLAH YIRHAMAK OU EHASBAK 3A A3MALAK EL EJRAMIEH EL ASSADIEH DED EL CHAAB EL SOURI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 35, le 16 novembre 2020

  • Après tout le mal qu’il a fait, qu’il soit jugé sévèrement par l’éternel!

    Le Point du Jour.

    12 h 54, le 16 novembre 2020

  • Quelle perte pour la Syrie. Après khaddam en mars, c’est aujourd’hui Al mouallem, deux sunnites et piliers du baasisme nous ont quittés. D’où la petite question, lequel des deux était plus """diplomate""" que l’autre. Les commentaires sur sa mort vont affluer, et les déclarations sur les fermes de Chebaa, et le traçage des frontières, et l’ouverture de l’ambassade à Beyrouth etc, etc. MAIS, qu’on se rappelle lors de l’élection du président Seliman, cette image hautement symbolique. Dans l’hémicycle, d’un côté Al Mouallem et un ministre iranien dont j’ai oublié le nom, et de l’autre l’émir saoudien El Fayçal. Sincères condoléances.

    L'ARCHIPEL LIBANAIS

    12 h 04, le 16 novembre 2020

  • faute de pouvoir reprendre a "mastiquer" du libanais..... une indigestion a l'envers quoi ! MORTEL ! que Dieu ait son ame quand meme.

    Gaby SIOUFI

    10 h 26, le 16 novembre 2020

  • On ne va pas le pleurer.

    LE FRANCOPHONE

    10 h 12, le 16 novembre 2020

  • Quelle perte !!

    LeRougeEtLeNoir

    10 h 12, le 16 novembre 2020

  • Que Dieu lui pardonne tout le mal qu'il a fait

    Gros Gnon

    09 h 38, le 16 novembre 2020

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