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Politique - La thaoura, un an après

Radioscopie des forces politiques portées par la contestation


Radioscopie des forces politiques portées par la contestation

Qui, aujourd’hui, représente le changement ? Quelles sont ces forces émergentes et où se situent-elles sur l’échiquier politique ? Que dire des forces héritées d’un autre temps, qui adoptent désormais un discours antisystème et, de facto, occupent une partie de l’espace de contestation ? S’agit-il de partis, d’un amoncellement de mouvements ou d’une « société civile » ? Quels sont les enjeux et les lignes de fracture ?
Comprendre l’alternative politique qui s’offre aujourd’hui au Liban, en cerner les angles morts, implique de définir ce dont on parle. Rappeler d’abord ce que contient la formule “société civile”, servie à toutes les sauces. Expliquer ensuite pourquoi le mot “parti”, faisant référence ailleurs au travail politique dans ce qu’il a de plus terre à terre, fait au Liban office d’épouvantail. Surtout, enfin, revenir un peu en arrière. Car la révolution n’a pas surgi de nulle part, de même que les mouvements, revendications et balbutiements d’alternatives qui la composent ont précédé le mouvement du 17 octobre 2019.

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Dès 2018, la nécessité d’une transformation en profondeur, davantage qu’une simple réforme du système, prend racine autour du slogan « pas de sauvetage sans changement et pas de changement sans confrontation » (la inqaz bidoun taghyir, wa la taghyir bidoun mouwejahat) avancé par les groupes qui aspiraient à un renouveau politique. Les exemples qui suivent ne sont qu’un échantillon au sein d’une offre politique en pleine gestation et dont rien, ou presque, n’existait sous cette forme il y a encore 5 ans.

Certains d’entre eux sont issus de l’ancienne génération. Ils puisent leur histoire dans celle du Liban du XXe siècle. En s’intégrant au paysage de l’après-guerre civile, ils ont parfois subi, accepté ou voulu une mutation de leurs gènes. La traduction politique des mouvements de rue des années 2010 et 2015 a pour sa part débouché, au cours des années 2016-2018 et à la faveur d’élections locales et nationales, à l’émergence d’une nouvelle génération de mouvements ou partis. C’est là aussi que des efforts de coordination entre les différents groupes ont commencé. Dès 2018, le « Mouvement populaire pour le sauvetage » (Hirak el-cha3bi lel inqaz) vise à l’unification des efforts des mouvements embryonnaires de contestation, afin d’enrayer un effondrement économique déjà prédit. La même année, la coalition « Kulluna watani » rassemblait 66 candidats sous une même bannière afin de faire front face aux partis traditionnels lors des législatives de mai. En 2019, de petits nouveaux rejoignent les rangs d’un appel au changement.

Lire le commentaire de Karim el-Mufti

La thaoura, un an après : le virage raté de la représentativité politique

Parmi la centaine de partis, mouvements et groupements qui dessinent l’espace de l’alternative politique libanaise, il a donc fallu faire des choix. Que nous avons faits selon trois critères : les forces reconverties, qui ont survécu à l’époque dont elles sont issues en opérant une mutation interne ; celles dont l’émergence est le signe d’une nouvelle offre en gestation ; celles enfin qui ont occupé un espace assez large pour les rendre incontournables.


Parti communiste libanais

Fondation : 1924.
Fondateurs historiques : Youssef Ibrahim Yazbeck, Fouad Chemali, Hanna Gharib (secrétaire général).
Présence : à travers le Liban, Beyrouth, Békaa, Liban-Sud.
Positionnement : gauche radicale.
Principes : laïcité, justice sociale, résistance à Israël.

Le Parti communiste libanais, créé en 1924 sous le nom de « Parti du peuple », compte parmi les grandes forces politiques du pays à la veille de la guerre civile, à laquelle il participe aux côtés des factions de gauche et palestiniennes, avant d’entamer un déclin accéléré par la chute du bloc soviétique et l’émergence du Hezbollah qui s’est imposé comme seule formation de résistance à Israël, avec la vague d’assassinats de cadres du parti à partir de 1986. À l’époque, le camp prosyrien était accusé d’être l’instigateur de la liquidation de l’élite communiste. À partir de 2015, le PCL se recentre sous le leadership de Hanna Gharib autour des questions liées au fondement de son idéologie : salaires, travailleurs et syndicats. La révolution d’octobre lui offre un second souffle et permet une remobilisation de ses bases populaires dans les régions. Mais les divisions internes travaillent le parti, entre une ancienne génération et une nouvelle garde qui ne partagent pas les mêmes priorités. Parmi ces sujets de discorde, la question du lien avec le Hezbollah. Le PCL partage seulement avec le parti chiite un combat pour une résistance contre Israël. Il soutient notamment une politique stratégique qui mobilise toutes les forces à disposition pour la défense nationale, mais reste critique quant au recours aux armes à l’intérieur, comme cela a eu lieu lors des événements du 7 mai 2008. Lorsque la révolution d’octobre commence à mettre sur la table la question de l’armement du Hezbollah, les cadres officiels du parti prennent leurs distances avec ces revendications, estimant que la question a été instrumentalisée de toutes parts. Outre l’usage des armes, les divergences se concentrent autour de la place du religieux, de la laïcité ou de la politique étrangère, notamment suite à l’intervention du Hezbollah en Syrie.

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Beirut Madinati

Fondation : 2015.
Personnalités : le mouvement est issu de l’alliance de professionnels, universitaires et militants issus de la société civile.
Présence : Beyrouth, Tripoli, réseaux dans les régions.
Positionnement : centre gauche.
Principes : laïcité, justice sociale et économique, État de droit, services publics.

Né à la veille des élections municipales de mai 2016, Beirut Madinati est initialement composé d’une coalition de 24 candidats se présentant aux élections. La liste est menée par l’ingénieur Ibrahim Mneimné, tandis qu’une armée de volontaires est chargée de mener campagne et de surveiller la bonne tenue du scrutin au sein des différentes circonscriptions électorales de la ville. Le programme est au départ exclusivement axé sur des questions locales de service public, de justice sociale, d’environnement, avant d’évoluer progressivement vers des thématiques nationales comme la transition politique via une réforme constitutionnelle ou les mesures de redressement économique incluant une politique budgétaire, monétaire et de taxation. Sur le plan structurel, Beirut Madinati s’est longtemps pensé comme un mouvement citoyen centré sur une identité collective plutôt que sur des leaderships individuels. L’évolution de son parcours depuis sa genèse indique qu’il se situe en réalité à un carrefour entre :
1. Le rassemblement de rue, dont il est raisonnable de penser qu’il est issu;
2. Une formule politique nouvelle, qui propose un modèle participatif et place le programme, et non les personnes/personnalités, au cœur de sa communication politique ;
3. Une structure plus traditionnelle de parti politique, format dont le mouvement a adopté certains des modes de fonctionnement afin d’inscrire sa stratégie dans la durée.
La révolution d’octobre permet au groupe, enregistré officiellement en tant que mouvement politique depuis 2019, de retrouver une présence de terrain grâce notamment à ces « massehat niqash » quotidiens (espaces de discussion). Malgré ses efforts pour exporter vers les régions la vision du mouvement, beaucoup considèrent que l’ancrage beyrouthin du mouvement et sa timidité initiale à mettre en avant des personnalités politiques constituent ses principales faiblesses.

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Sabaa

Fondation : 2016.
Personnalités : Danny Mohsen, Fatmé Hamasni, Salim Adib, Jad Dagher, Rania Bassil.
Présence : Beyrouth, Metn, Baabda, Aley, Tripoli, Bekaa, Akkar.
Positionnement : centre.
Principes : laïcité, libéralisme, lutte anticorruption, citoyenneté.

Sabaa émerge en 2016, suite aux premières expériences de mouvement issu de la société civile, avec une communication politique et un discours en apparence proche d’autres mouvements tels que Beirut Madinati : statut laïc, réforme du système politique. Mais à l’inverse d’autres groupes, le parti assume une ligne économique plutôt libérale : la première étape est certes celle d’une lutte contre la corruption et d'un système social pour équitable, mais elle doit être suivie d’une politique visant à promouvoir les investissements extérieurs dans le cadre d’une économie libérale. Il adopte également une position plus réservée, sur un principe de négociations officielles entre le gouvernement et le parti, sur le sujet des armes du Hezbollah, qui ne sont pas considérées comme une priorité face aux urgences économiques du pays.
Un secrétaire général (poste actuellement vacant), un secrétaire général adjoint (Danny Mohsen) ainsi qu’un conseil législatif interne, présidé par Jad Dagher et disposant de représentations dans chaque région, forment les principaux organes du parti, qui dispose également d’un « gouvernement de l’ombre ». Ce dernier, sur l’exemple britannique, dispose d’un gouvernement parallèle qui suit les affaires courantes et fait des propositions. Le parti appelle à ce jour à la tenue d’élections anticipées.
Le parti, qui rassemble aujourd’hui plus de 10 000 membres, fait dès le début l’objet de polémiques : son émergence dans le débat public semble parachutée, tandis que ses sources de financement sont montrées du doigt, par certains, pour leurs liens avec la classe affairiste. Le parti est effectivement financé par des hommes d’affaires libanais également membres du parti, à hauteur maximale de 50 000 dollars/an, ainsi que par des micro dons.

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Li-Haqqi

Fondation : 2016.
Personnalités : le mouvement est créé et animé par un groupe de militants originaires de la région du Chouf et de Aley.
Présence : Chouf, Aley, Haut-Metn, Bas-Metn, Kesrouan, Jbeil, Grand Beyrouth, Tripoli, Tyr, Hasbaya-Marjeyoun, Baalbeck-Hermel, Békaa.
Positionnement : gauche.
Principes : égalité sociale, décentralisation, laïcité.

Li-Haqqi se pense comme un mouvement pour le changement en faveur d’une justice sociale et d’un État de droit au service des individus. Il dispose actuellement de plus de 300 membres actifs et privilégie un mode d’organisation interne fondé sur la participation des membres et un fonctionnement horizontal, avec notamment une assemblée générale au cœur du processus décisionnel. Malgré des financements limités, le mouvement s’appuie sur une approche de terrain qui lui a permis de constituer une base populaire dans le Chouf et à Aley, avant d’étendre ses réseaux à d’autres régions (Haut-Metn, Bas-Metn, Grand Beyrouth, Tripoli, Baalbeck-Hermel et Békaa).
Li-Haqqi insiste sur la nature du changement, qui doit être systémique afin de mettre fin aux retouches cosmétiques perpétuant le système politique et économique actuel. Son agenda est réformateur et progressiste : égalité entre les genres et les religions, et laïcité. En politique étrangère également, le mouvement se positionne au service des minorités et des opprimés pour « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Il s’oppose à la présence armée du Hezbollah sur le territoire libanais et à son intervention à l’extérieur mais maintient sa conviction, à l’instar d’autres mouvements, qu’une véritable solution sur ce sujet ne peut être atteinte qu’après un changement politique afin que les personnes en charge des négociations disposent d’une véritable légitimité démocratique.
Candidat aux élections législatives de 2017, Li-Haqqi obtient la plus grande part des voix au sein de la coalition d’indépendants « Li Watani », grâce à son résultat dans les régions de Aley et du Chouf. Il n’obtient cependant aucun siège au Parlement, notamment en raison du faible financement, mais également des compétitions locales d’autres listes. Fin août 2020, il participe au lancement d’un programme politique présentant la vision commune de plus de 25 groupes de la société civile, parmi lesquels Beirut Madinati et le Bloc national.

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Bloc national

Fondation : 1946.
Personnalités : Émile Eddé, Raymond Eddé, Pierre Issa.
Présence : Beyrouth, Kesrouan, Metn, Jbeil, Baabda, Saïda, Zahlé.
Positionnement : centre.
Principes : État de droit, souveraineté, citoyenneté, laïcité, libéral-social.

Le Bloc national naît deux fois. Une première fois en 1943, sous l’égide de l’ancien président de la République Émile Eddé. Son fils Raymond Eddé héritera du parti après sa mort, avant que le neveu de ce dernier, Carlos Eddé, ne le dirige à son tour. Puis une seconde fois en février 2019, lors de sa relance officielle, à l’issue de laquelle la nouvelle identité du parti est rendue publique. Le poste de « Amid » et le principe de l’héritage politique en sont désormais exclus. La direction collégiale du parti se fait via une assemblée générale, qui élit un comité exécutif, chargé à son tour d’élire un secrétaire général.
Le parti s’inscrit aujourd’hui dans une perspective réformiste et appelle au remplacement de la classe politique. L’anticonfessionnalisme et la lutte contre la corruption sont au cœur de la vision politique du parti, qui considère que l’État est le seul à détenir la légitimité de l’usage de la violence. Il place le concept de citoyenneté, ainsi que l’égalité entre tous, au centre de son projet. À ce titre, le parti appelle à un règlement de la question des armes du Hezbollah afin de rétablir un État de droit, inconciliable avec la présence d’une milice. Outre l’importance accordée au concept de citoyenneté, le parti adopte une vision libérale de l’économie et défend l’établissement d’un système social avancé. Son approche est libérale-sociale.

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Minteshreen

Fondation : fin 2019.
Personnalités : un groupe de jeunes activistes fonde le mouvement au cours de la révolution.
Présence : Beyrouth, Tripoli, Békaa, Tyr, Saïda, Metn.
Positionnement : centre.
Principes : laïcité, libéralisme politique et économique.

Minteshreen (double sens de « dispersés », mais également « ceux qui sont issus d’octobre ») est l’exemple type du mouvement qui naît de la révolution : ses membres, pour la plupart des jeunes issus de milieux différents, ne se connaissaient pas avant octobre. Ils s’organisent au cours des premiers mois pour développer un nouveau rassemblement au départ constitué de manifestations, d’activités solidaires, de conférences… Le mouvement se développe progressivement en différents comités spécialisés (médias, réseaux, économies et finance…) qui disposent d’une liberté d’action dans leurs domaines respectifs.
Le groupe, actuellement composé d’une centaine de membres, devra être officialisé d’ici à la fin de l’année avec le lancement officiel du parti et de son programme politique. Le positionnement du mouvement n’a donc à ce jour pas été établi sur tous les dossiers. Pour l’instant, ses membres se rejoignent autour de deux axes principaux : d’une part l’idée de l’anticonfessionnalisme et d’un État laïc, d’autre part une vision plutôt libérale de la politique économique. Le lancement officiel du parti devra également permettre d’élire les principaux représentants d’un mouvement qui se voulait jusque-là horizontal.

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Citoyens et citoyennes dans un État
(Mouwatinoun wa Mouwatinat fi Dawla, MMFD)

Fondation : 2016.
Personnalités : Charbel Nahas.
Présence : Beyrouth, Mont-Liban, Liban-Nord, Akkar, Békaa, Liban-Sud.
Positionnement : centre-gauche.
Principes : laïcité, justice sociale, centralité de l’État.

Citoyens et citoyennes dans un État (ou MMFD), créé en 2016 à l’initiative de l’ingénieur et économiste Charbel Nahas, se présente comme un parti politique à part entière disposant aujourd’hui de plusieurs centaines de membres répartis sur l’ensemble du territoire, avec une présence forte à Beyrouth, dans le Mont-Liban, mais également au Liban-Nord, à Tripoli, dans le Akkar, dans la Békaa et au Liban-Sud.
Son fonctionnement interne est concentré autour du secrétaire général, actuellement Charbel Nahas. La centralisation assumée du processus décisionnel, peu commune au sein de l’opposition, vise selon le parti à permettre une efficacité dans la prise de décision.
L’assemblée générale, lors du congrès général, élit le conseil des représentants ainsi que le secrétaire général du parti pour un mandat de trois ans. Ce dernier nomme les membres du secrétariat général, tandis que des comités spécialisés sur différents secteurs (politiques publiques, éducation, politique syndicale) se penchent sur des dossiers ciblés. Le parti dispose d’un financement autonome via des contributions annuelles de chacun des membres, à hauteur de 1/1000 de la fortune nette et de 2 % des revenus individuels.
Le parti se distingue notamment d’autres mouvements, qui privilégient pour certains un agenda ciblé autour de dossiers spécifiques, en proposant un programme complet et une vision politique d’ensemble. C’est peut-être sur la question de l’armement du Hezbollah que le parti diverge le plus. Pour MMFD, la problématique telle qu’elle est présentée est une fausse question dans la mesure où il s’agit en réalité de citoyens libanais ayant acquis une expertise militaire et sécuritaire. Ces compétences, en l’occurrence militaires, s’ajoutent aux ressources nationales présentes dans d’autres domaines (médiatique, expertise, savoir-faire…) qui devraient être répertoriées et mises à profit au service d’un véritable État laïc, et donc une fois le système confessionnel dépassé.


Rq : Certaines informations ont été modifiées dans le graphique et dans le texte, à la demande des partis de la société civile, pour un souci de précision mais aussi en raison d’un manque de coordination au sein des différents partis quant à leur communication avec les médias.

Qui, aujourd’hui, représente le changement ? Quelles sont ces forces émergentes et où se situent-elles sur l’échiquier politique ? Que dire des forces héritées d’un autre temps, qui adoptent désormais un discours antisystème et, de facto, occupent une partie de l’espace de contestation ? S’agit-il de partis, d’un amoncellement de mouvements ou d’une « société civile » ?...

commentaires (9)

N'en déplaise a certains, le Liban est mûr pour un véritable changement .

nabil zorkot

00 h 11, le 16 octobre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • N'en déplaise a certains, le Liban est mûr pour un véritable changement .

    nabil zorkot

    00 h 11, le 16 octobre 2020

  • Il est interessant de découvrir ces nouvelles alternatives pour les libanais.

    nabil zorkot

    00 h 09, le 16 octobre 2020

  • RESTONS SUR TERRE IL EST EVIDENT QUE TOUS CES PARTIS , S'ILS SE PRESENTENT DIVISES DANS CHAQUE REGION PERDRONT TOUS , LE PROBLEME EST DE SAVOIR COMMENT LES UNIR AU MOINS POUR DES ELECTIONS AFIN QUE TOUS LES MEMBRES VOTENT DANS CHAQUE REGION POUR UNE MEME LISTE , CE QUI SEMBLE PRESQUE IMPOSSIBLE QUAND ON VOIT LES DIVERGENCES SUR DES POINTS CRUCIAUX IL FAUT ESPERER QU'ILS SAURONT LE FAIRE SINON , TOUT CELA NE DONNERA PAS DE CHANGEMENT DANS LA CHAMBRE DES DEPUTES

    LA VERITE

    19 h 41, le 14 octobre 2020

  • Que ce parti qui espère un jour récupérer le savoir faire guerrier de HB avec ses armes et partisans se rassure, rien de ces phantasmes n’auront lieu. Si HB avait l’intention d’aider le Liban à se redresser ou à résister à quelque ennemi que ce soit ça se saurait. Ils ont tout fait pour prendre le pouvoir et orienter leurs efforts sur sa destruction plutôt qu’autre chose, tantôt en s’alliant à la Syrie tantôt à L’Iran et souvent et constamment avec ces deux pays pour affaiblir le Liban et le transformer. Certains vivent dans un monde à part, et croient en un monde des béni oui-oui où la fin justifie les moyens. D’ailleurs pourquoi le Liban aurait il besoin d’experts en guerre lorsque les seules déclenchées proviennent de l’interieur du pays et de ceux qui refusent la distanciation avec les conflits régionaux qui ne concernent aucunement notre pays? Lorsqu’on est un pays neutre, on n’a pas besoin de missiles et d’explosifs pour avoir la paix. Une armée patriotique où tous ses enfants participent à sa défense suffisamment équipée ferait l’affaire. Quant à la laïcité, parlons en. Ces gens ne cesseront jamais de la remettre en question pour défendre leurs croyances et leurs doctrines sans jamais la respecter. Il n’y a qu’à voir les problèmes actuels des pays laïcs en Europe qui, accueillants, souffrent de problèmes de sécurité et de menaces de guerre civile à cause de quelques uns de ces primaires qui refusent de s’adapter au pays hôtes et veulent imposer leur loi.

    Sissi zayyat

    14 h 48, le 14 octobre 2020

  • Merci pour cet article très clair

    Zouhair Majzoub

    12 h 07, le 14 octobre 2020

  • Le clientélisme et la présence d'armes qui non seulement sont illégales mais de plus agissent au nom d'un axe étranger au profit d'un voisin qui est le pire ennemi du Liban, ce virus à double face qui constitue le "pouvoir" au Liban a été précisément inoculé par ce voisin ennemi occupant en 1990 et maintenu depuis 2005 par l'affiliation des uns et la complicité des autres devant l'axe étranger. C'est donc une grande erreur de vouloir faire du "confessionalisme politique" la cause efficiente de la situation du Liban aujourd'hui, la cause est dans le pouvoir et surtout chez ses maîtres de l'axe étranger des feux d'artifice illégaux. Le "pouvoir" lui-même agite l'épouvantail de l'abolition du "confessionalisme politique" pour mieux se perpétuer lui et ses maîtres étrangers !! La conséquence de cette erreur de diagnostic c'est de prioriser l'abolition du confessionalisme politique sur les législatives anticipées. Or celles-ci sont le seul moyen, hors guerre civile, de chasser le pouvoir corrompu et ses maîtres étrangers de l'axe de l'imposture. Donc tant que les révolutionnaires en herbe baignent dans cet aveuglement, aucune révolution n'est possible ! Le temps va montrer par A + B que la révolution ne peut survivre avec cette erreur fondamentale de diagnostic.

    Citoyen libanais

    08 h 14, le 14 octobre 2020

  • Finalement la seule colonne vers laquelle tous ces groupes convergent est la colonne "laïcité".. Comme si tous les problèmes venaient du dit confessionalisme politique. Pourtant ce "confessionalisme politique" est en place depuis près d'un siècle or il est évident que les deux principaux symptômes dont souffrent le pays: ultra-libéralisme clientéliste corrompu et armes illégales ne remontent pas aussi loin mais remontent précisément à 1990 et à l'occupation assadienne. L'état libanais n'est pas un état confessionnel comme les autres pays du Moyen-Orient mais un état religieusement neutre qui traite les confessions comme des ethnies, vieux héritage de l'empire Ottoman. Rappelons que sous l'empire ottoman au Liban les conversions de l'islam vers le christianisme étaient largement plus importantes que les conversions en sens inverse, et c'est pour contrer cela que les Ottomans ont voulu cloisonner les chrétiens dans un espace de minorité ethnique. A cela est venu s'ajouter le centralisme jacobin de la France républicaine.. Certes ce système dit confessionaliste et qui en fait n'a rien de religieux mais tout d'un ethnicisme étroit, ce système est une maladie qui affablit chroniquement le Liban et ses autorités étatiques. Cependant ce système n'a fait que fournir un terrain favorable pour la corruption clientéliste et les armes illégales qui s'entretiennent mutuellement. Le "confessionalisme" n'est pas la cause qui a provoqué l'effet de la corruption et des armes illégales.

    Citoyen libanais

    07 h 55, le 14 octobre 2020

  • Excellent exposé étalé pour les électeurs des législatives de demain. Le changement s'impose et ne se fait pas gratuitement. Préparer le terrain dès aujourd'hui pour remplacer la classe pourrie, et impuissante.

    Esber

    07 h 31, le 14 octobre 2020

  • Excellent !! Mais les partis politiques traditionnels ?!

    Bery tus

    02 h 57, le 14 octobre 2020

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