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Lifestyle - This is America

Le monde selon Hagar Chemali

« Comment va le monde Môssieur ? Il tourne Môssieur », comme le disait si bien l’auteur dramatique des années 60, François Billetdoux. Aujourd’hui il court, et Hagar Chemali, d’origine libanaise, va à sa poursuite dans son bulletin baptisé « Oh My World ! ».

Le monde selon Hagar Chemali

Hagar Chemali, devant le Capitole : « Oh My World ! ». Photo DR

Tous les vendredis matin et en dix minutes, Hagar Chemali diffuse son bulletin d’information qui fait le tour d’un monde loin de bien se porter et qui l’a fait s’écrier, Oh My World !, titre de cette émission. On peut écouter ses bulletins sur YouTube, Instagram et Facebook. Ces médias/réseaux sociaux disent bien les intentions de l’éditorialiste vis-à-vis du public qu’elle cherche à atteindre. D’origine libanaise, cette analyste politique, qui a fait ses armes à la Maison-Blanche, au Trésor américain et sur les grandes chaînes américaines de télé dans le domaine des affaires étrangères, nous explique cette nouvelle orientation. « Les gens sont de moins en moins scotchés à leur petit écran, dépassés, comme on le sait, par les médias en ligne. J’ai donc pensé créer un show axé sur les nouvelles politiques internationales qui réponde à l’attente du grand public. C’est-à-dire qui soit accrocheur, actuel et facile à capter », confie cette trentenaire à L’Orient-Le-Jour. « À mes yeux, il devait aussi être diffusé sur des plateformes accessibles à tous dans un format court, car les gens sont de plus en plus pressés. C’est pour cela que je l’ai fixé à 10 minutes, un laps de temps suffisant pour dire beaucoup sans dépasser la capacité normale de concentration. » Hagar est servie par un débit vocal accéléré qui sert son concept et qui lui a attiré cette plaisanterie : « Elle parle plus vite qu’un chien qui court. »

De 9 à 65 ans

Mais trêve de boutade, chez elle, c’est le fond qui compte le plus. Ses thèmes primordiaux, « mal couverts par les médias américains », sont la sécurité nationale, la politique étrangère et les droits de l’homme. Car, précise-t-elle, « les événements mondiaux affectent plus le pays que les Américains ne le pensent, comme par exemple la politique russe qui influence nos présidentielles et notre démocratie, l’autoritarisme chinois qui menace le discours libre et notre monde des affaires, et les conflits mondiaux qui rendent encore plus compliqué le drame de l’immigration ». Elle braque également son projecteur sur les individus et les ONG qui militent pour de grandes causes. Ses messages, elle veut surtout les relayer auprès de la génération Z et des millenials. « Mon objectif est de créer une antenne express pour ces jeunes préoccupés par leurs études ou en début de carrière, et ceux qui, comme eux, ont peu de temps pour regarder la télé, mais qui veulent quand même se tenir au courant de ce qui se passe sur la planète, et le faire rapidement. Néanmoins, j’ai eu la bonne surprise d’apprendre que ceux qui m’écoutent font partie d’un large éventail générationnel, allant de 9 à 65 ans. »

Son bulletin d’information, efficace et bref, agrémenté d’un zeste d’humour et d’un ton enjoué, se veut également moins sec et moins recherché que les éditions des chaînes bien établies, tout en privilégiant un accent éducationnel portant son label d’experte en politique étrangère. « En faisant au départ des recherches sur les médias informatisés et en étudiant la manière dont les jeunes aiment consommer les nouvelles, j’ai tout de suite défini le concept que je cherchais à développer », explique Hagar Chemali. « Après avoir réalisé une séquence pilote, plusieurs personnes dans cette industrie m’ont encouragée à voir grand et à aller sur YouTube où la masse se trouve. Et c’est là que j’ai fini. » En mai dernier, alors enceinte de son troisième enfant, et en pleine pandémie de Covid-19, la jeune femme a lancé son opération sans tarder. Dans ces circonstances quelque peu compiquées, elle a monté chez elle un studio, et constitué une équipe composée de Mario Bablanian, éditeur, et Kintija Eigmina Chemali, graphiste digitale, qui travaillent tous les deux depuis Beyrouth.

Hagar Chemali annonçant l’un de ces bulletins. Photo DR

Le Liban dans son ADN

Hagar Chemali aurait dû naître à Beyrouth, si sa mère enceinte, Mirella Hajjar (historienne d’art, curatrice et photographe), n’avait eu un incident de santé alors qu’elle séjournait dans l’État du Connecticut en compagnie de son mari, Hadi Joseph Hajjar (homme d’affaires). Le couple, qui vivait au Liban, se voit alors contraint de prolonger son séjour et Hagar voit le jour aux États-Unis en 1981. À la suite de cela, la famille a fini par se fixer dans le Connecticut. Ce qui fait dire à sa mère : « C’est Hagar qui a choisi de devenir américaine et de s’immerger dans ce pays des opportunités pour tous, qui l’a mise là où elle est. »

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La jeune femme a aussi choisi de ne pas oublier le pays de ses origines. Mariée à Julien Chemali, un Américain d’origine libanaise, conseiller en finance, la jeune femme se rend régulièrement au Liban pour rendre visite aux membres de sa famille et y passer des vacances. Quant à son penchant pour la chose publique, elle l’explique ainsi : « J’ai, très jeune, été attirée par la politique. C’est peut-être dans mon ADN car, quand ils étaient au Liban, mes parents étaient très impliqués dans ce domaine et, dès l’enfance, je discutais avec eux de ces sujets qui me passionnaient déjà. Ma grand-mère, Andrée Hadad Hajjar, nièce de Michel Chiha, était mon interlocutrice favorite et m’a appris la langue française. Dès l’âge de 14 ans, je savais que je voulais me retrouver dans l’univers des relations internationales et, dans l’un des clubs de mon école, nous jouions à êtres des délégués des Nations unies. » Un rêve réalisé, à sa manière.

Pour suivre les différents épisodes du show : Oh My World: https://www.youtube.com/c/OhMyWorldwithHagarChemali/ 

Tous les vendredis matin et en dix minutes, Hagar Chemali diffuse son bulletin d’information qui fait le tour d’un monde loin de bien se porter et qui l’a fait s’écrier, Oh My World !, titre de cette émission. On peut écouter ses bulletins sur YouTube, Instagram et Facebook. Ces médias/réseaux sociaux disent bien les intentions de l’éditorialiste vis-à-vis du public qu’elle...

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