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Moyen-Orient - Accord avec Israël

L’Iran juge les Émirats et Bahreïn « responsables » des « conséquences »

Frappes israéliennes sur Gaza, nouveaux tirs de roquettes vers Israël.

L’Iran juge les Émirats et Bahreïn « responsables » des « conséquences »

À Gaza, un Palestinien passe sur sa mobylette devant des débris occasionnés par un obus israélien lancé suite à un barrage de roquettes tirées par le Hamas. Mohammed Salem/Reuters

Bahreïn et les Émirats arabes unis seront seuls « responsables » des « graves conséquences » de leur normalisation avec Israël, a déclaré hier le président Iranien, Hassan Rohani. « Comment avez-vous pu tendre la main à Israël ? Et ensuite vous voulez leur donner des bases dans la région ? Vous serez responsables de toutes les graves conséquences qui en découleront », a déclaré M. Rohani lors d’une allocution télévisée.

Le président iranien, qui n’a pas nommé Bahreïn et les Émirats, a tenu ces propos en Conseil des ministres au lendemain de la signature à Washington d’accords de normalisation entre Israël et ces deux États arabes du Golfe, sous la houlette du président américain, Donald Trump. Dans son discours, M. Rohani s’en est pris à « certains États de la région » dont « les dirigeants ne comprennent rien à la religion et ignorent leur dette [...] à l’égard de la nation palestinienne ».

Début septembre, le guide suprême iranien, Ali Khamenei, avait accusé les Émirats d’avoir « trahi le monde musulman [...] les nations arabes, les pays de la région et la Palestine » en acceptant de normaliser leurs relations avec l’État hébreu. Samedi, le ministère des Affaires étrangères iranien avait accusé la monarchie bahreïnie d’être désormais « complice des crimes du régime sioniste ».

Les Émirats et Bahreïn sont le troisième et le quatrième pays arabe à établir des liens diplomatiques avec Israël, après la Jordanie (en 1994) et l’Égypte (en 1979).

Barrage de roquettes

Après les « shalom » et les « salam » à la Maison-Blanche entre Israël et les deux pays du Golfe, l’État hébreu s’est réveillé hier sous un « barrage » de roquettes depuis la bande de Gaza, théâtre aussi de frappes de représailles israéliennes.

Des premières roquettes avaient été tirées mardi soir vers Israël à l’occasion de la signature, à Washington, des accords de normalisation des relations entre l’État hébreu et deux pays arabes, suivies mercredi matin par de nouveaux tirs et des frappes de représailles israéliennes, selon ces sources.

Avant l’aube, des sirènes retentissaient dans plusieurs villes israéliennes bordant la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d’habitants sous contrôle du Hamas et sous blocus israélien, selon l’armée israélienne.

L’armée israélienne a fait état d’un « barrage » de 13 roquettes hier matin, s’ajoutant à deux mardi soir, pour un total de 15 frappes dont neuf ont été interceptées.

« Je ne suis pas surpris que des terroristes palestiniens aient tiré sur Israël juste au moment de cette cérémonie historique. Ils veulent empêcher la paix, mais ils n’y parviendront pas », a déclaré hier le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « Nous frapperons tous ceux qui tentent de nous faire du mal, et nous tendrons une main de paix à tous ceux qui nous tendent la main pour faire la paix », a ajouté M. Netanyahu.

Dans la bande de Gaza, des sources sécuritaires et des témoins ont fait état de frappes aériennes israéliennes sur l’enclave. Des « jets de combat » et « des hélicoptères », ont visé des postes du Hamas dans une série de frappes, a indiqué l’armée israélienne disant avoir frappé « une usine de fabrication d’armes et d’explosifs », « un complexe utilisé pour lancer des roquettes ont été ciblés » et une « infrastructure souterraine » du Hamas.

Dans la foulée, le Hamas a mis en garde Israël contre une nouvelle escalade militaire. « La force d’occupation va payer le prix de toute agression contre notre peuple ou des sites de la résistance », a déclaré dans un communiqué la branche armée du Hamas promettant « d’accroître sa réponse au fur et à mesure » que l’État hébreu « persistera dans son agression ».

Accords à Washington

Mardi soir, une des deux roquettes s’est abattue sur la ville d’Ashdod, située entre Gaza et la métropole de Tel-Aviv, selon les services de secours locaux qui ont fait état d’au moins deux blessés légers.

Ces tirs coïncidaient avec la cérémonie de signature à la Maison-Blanche des accords de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis et Bahreïn. À Washington, le président américain, Donald Trump, a évoqué « un nouveau Moyen-Orient » et M. Netanyahu a estimé que les accords pouvaient « mettre fin au conflit israélo-arabe ».

Mais le Jihad islamique, second groupe armé de la bande de Gaza, après le Hamas, avait indiqué dans un communiqué, diffusé peu après les tirs de roquettes, que ces accords « injustes » allaient « pousser » les « forces de la résistance à poursuivre le jihad ». « Il n’y aura aucune paix, sécurité ou stabilité pour quiconque dans la région sans la fin de l’occupation et le respect des pleins droits du peuple palestinien », avait affirmé le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, au pouvoir en Cisjordanie occupée, territoire séparé de Gaza.

Au pouvoir à Gaza depuis 2007, le Hamas a multiplié en août les lancers de ballons incendiaires et mené plusieurs tirs de roquettes depuis l’enclave vers Israël qui a répliqué avec des frappes aériennes nocturnes sur des positions de ce groupe armé. Mais les deux camps sont parvenus début septembre à un accord, grâce à une médiation du Qatar, afin de cesser les hostilités et de remettre sur les rails une trêve fragile en vigueur depuis environ un an et demi.

« Jour sombre »

Évoquant un « jour sombre », les factions palestiniennes avaient appelé à des manifestations pour dénoncer les accords de normalisation. Mais ces rassemblements n’ont réuni que quelques centaines de personnes en Cisjordanie occupée et à Gaza. « Non à la normalisation avec l’occupant » israélien, « Les accords de la honte » ou encore « Trahison », pouvait-on lire sur des banderoles lors d’une manifestation à Ramallah, en Cisjordanie.

À Gaza, des manifestants ont piétiné et incendié des effigies de Benjamin Netanyahu, du roi de Bahreïn, Hamad ben Issa al-Khalifa, et du prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammad ben Zayed al-Nahyane.

Selon une enquête d’opinion publiée mardi par un centre palestinien de sondages, 86 % des Palestiniens estiment que les accords de normalisation servent uniquement les intérêts d’Israël et non ceux des Palestiniens.

Source : AFP

Bahreïn et les Émirats arabes unis seront seuls « responsables » des « graves conséquences » de leur normalisation avec Israël, a déclaré hier le président Iranien, Hassan Rohani. « Comment avez-vous pu tendre la main à Israël ? Et ensuite vous voulez leur donner des bases dans la région ? Vous serez responsables de toutes les graves conséquences qui en...

commentaires (1)

Ça serait bien si l’Iran pouvait nous offrir une perspective de sa vision du futur pour nous aider à choisir notre camp... Pour l’instant c’est guerre guerre guerre, avec peut-être70 vierges au paradis pour les croyants (donc déjà pas pour moi)... Mais sinon il y a quoi d’autre au programme? Je veux dire pour l’avenir de nos enfants?

Gros Gnon

19 h 41, le 17 septembre 2020

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Commentaires (1)

  • Ça serait bien si l’Iran pouvait nous offrir une perspective de sa vision du futur pour nous aider à choisir notre camp... Pour l’instant c’est guerre guerre guerre, avec peut-être70 vierges au paradis pour les croyants (donc déjà pas pour moi)... Mais sinon il y a quoi d’autre au programme? Je veux dire pour l’avenir de nos enfants?

    Gros Gnon

    19 h 41, le 17 septembre 2020

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