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Von der Leyen réclame "une UE de la santé" et dénonce le "nationalisme vaccinal"

Von der Leyen réclame

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, prononçant un discours devant le Parlement européen, à Bruxelles, le 16 septembre 2020. Photo AFP / JOHN THYS

La présidente de la Commission européenne a appelé mercredi à une "UE de la santé" et alerté sur les dangers du "nationalisme vaccinal", alors que les Européens ont fait face en ordre dispersé à la pandémie de Covid-19 et que la recherche d'un vaccin aiguise une féroce concurrence mondiale.

Face à une crise sanitaire qui a cruellement mis à l'épreuve la solidarité européenne, "nous devons construire une Union européenne de la santé qui soit plus forte", a-t-elle insisté dans son discours-programme sur l'état de l'Union devant le Parlement européen. "Il est plus manifeste que jamais que nous devons examiner la question des compétences en matière de santé, qui relèvent pour l'heure de chaque Etat membre et non de l'UE", a-t-elle plaidé.

Dans le même temps, la cheffe de l'exécutif européen a taclé la vive concurrence à l'oeuvre entre les grandes puissances mondiales, qui dépensent des milliards de dollars pour pré-réserver les doses des vaccins anti-Covid en développement. "Certains choisissent le repli sur soi, d'autres s'emploient activement à déstabiliser le système (...) Le nationalisme vaccinal met des vies en danger", a souligné Mme von der Leyen devant les eurodéputés.

Certes, "l'UE est intervenue pour organiser une réponse mondiale. Avec la société civile, le G20, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et d'autres partenaires, nous avons réuni plus de 40 pays pour lever 16 milliards d'euros pour financer la recherche sur des vaccins, tests et traitements pour le monde entier", a-t-elle rappelé. Mais "trouver un vaccin ne suffit pas : nous devons veiller à ce que les citoyens européens et ceux du monde entier y aient accès (...) Aucun d'entre nous ne sera en sécurité tant que nous ne serons pas tous en sécurité", a martelé la dirigeante allemande.

Les pays riches ont d'ores et déjà pré-commandé des milliards de doses de vaccins en développement pour leurs propres populations, et le dispositif soutenu par l'OMS pour mutualiser commandes et distribution, baptisé Covax, n'a pour l'instant pas levé les fonds nécessaires pour fournir les quelque 90 pays pauvres y ayant adhéré.

Plus largement, Mme von der Leyen propose "d'augmenter les financements" européens à la santé, se disant "reconnaissante" que les eurodéputés soient "prêts à se battre pour obtenir davantage de fonds et remédier aux coupes budgétaires" des Etats membres dans le budget de l'UE en cours de discussion. "Nous créerons une agence de recherche et de développement biomédicaux avancés au niveau européen, comme cela existe aux États-Unis", a-t-elle également annoncé.

Aux Etats-Unis, l'Autorité pour la recherche et le développement avancée dans le domaine biomédical (Barda), qui dépend du ministère américain de la Santé, dispose de moyens importants pour collaborer avec les grands laboratoires et financer leur recherche et leurs capacités de production d'éventuels vaccins en partageant les risques.

La présidente de la Commission européenne a appelé mercredi à une "UE de la santé" et alerté sur les dangers du "nationalisme vaccinal", alors que les Européens ont fait face en ordre dispersé à la pandémie de Covid-19 et que la recherche d'un vaccin aiguise une féroce concurrence mondiale.
Face à une crise sanitaire qui a cruellement mis à l'épreuve la solidarité européenne,...