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Lifestyle - Mode

Haute couture : Élie Saab, Beyrouth et l’éternel retour aux sources

Haute couture : Élie Saab, Beyrouth et l’éternel retour aux sources

Élie Saab haute couture. Photos Élie Saab

Beyrouth, le cœur et l’appartenance d’Élie Saab, Beyrouth est-elle seulement une ville ou la souveraine métaphore de tout ce qui en ce monde fait triompher la vie ? À moitié détruite, la capitale libanaise à laquelle le couturier a toujours puisé son inspiration, jusqu’à mêler l’identité de sa marque à la sienne, lui a semblé tout à coup remettre entre ses mains sa résurrection. Enfant de la guerre et d’un pays incertain, Élie Saab connaît mieux que quiconque cette force qui vous vient quand on croit avoir tout perdu, insufflée par l’amour qui dicte de ne jamais abandonner ce que l’on aime. Et c’est d’amour qu’il aime Beyrouth, entre fantasme et réalité. Beyrouth qui sait se faire douce entre deux tragédies et dont l’image idéalisée se confond avec celle de toutes ces femmes qui ont porté sa réputation d’élégance, de légèreté et de joie. Élie Saab le sait depuis toujours, depuis sa première intuition : tant que les femmes seraient habillées de fête, son univers et peut-être l’univers tout entier seraient bienveillants.


Élie Saab haute couture. Photos Élie Saab


La nature dans ce qu’elle a de plus consolant

La nouvelle collection Élie Saab haute couture se voulait un retour aux sources. En une période de son histoire où il tarde au monde de respirer un grand coup, perdre son regard dans les grands espaces et embrasser la nature dans ce qu’elle a de plus consolant, de plus libérateur, le couturier libanais avait fait ressurgir à travers ses modèles les gestes prodigieux des saisons. Empruntant au ciel ses palettes, à la Terre ses pinceaux, il avait recréé le vestiaire fabuleux des nymphes antiques, traçant entre drapés et broderies des paysages oniriques, devenus inaccessibles avec les restrictions dont nul n’est épargné. Vaporeuses en mousselines aiguë marine, en soies rose bourgeon, ses déesses émergent d’une voie secrète de la forêt, évoluent entre écorces et mousses, se confondent avec la brume bleutée des sous-bois et, dansant leur chemin vers l’idéal, s’habillent de plumes et s’apprêtent à l’envol. Entre cygne et Phénix, leur nature ailée les transfigure et irrigue leur mutation d’une vigueur nouvelle. Telle est la mariée, reine altière en sa beauté éthérée. Émergeant d’une armure de glace dont les derniers cristaux achèvent de fondre, elle révèle sa tendresse qui est aussi sa force. Tout ici semble irréel.

Faire rêver, n’est-ce pas la vocation première du créateur ?


Élie Saab haute couture. Photos Élie Saab


Préserver l’âme d’une ville meurtrie

Cependant, après la tragédie, Beyrouth s’est glissée une fois de plus entre les doigts d’Élie Saab, entre ses fils, ses cristaux et ses flots de textures, remise à ses soins pour retrouver sa splendeur.

La ville a repris ses accents tour à tour nostalgiques ou martiaux, modulant ici la couleur d’un souvenir, là le murmure des flots et là encore les moires d’un ciel de mai, ranimant son courage, enfonçant ses racines jusqu’au cœur inépuisable de la vie. Pour le couturier, Beyrouth a déversé à l’ombre des vérandas ses flots de jasmins, de magnolias et de fleurs d’oranger. Elle a émergé des branches folles de ses bougainvillées en fleurs qui transforment à elles seules toute ruine en palais fabuleux. Et quel plus évident retour aux sources que ce retour à l’inspiration première ?

Élie Saab, qui n’aime rien tant que ruser avec le précieux pour le plier au naturel et le faste pour qu’il soit pertinent, habille les femmes de beauté pour mieux les doter de puissance. Aujourd’hui, derrière le désir du couturier de célébrer le retour aux sources et à la nature, c’est toute une ville meurtrie dont il fait le vœu, encore et encore, l’ancrant dans son essence, de préserver l’âme. Cette collection, on l’aura compris, célèbre Beyrouth avec ses plaies et ses rires, sa résilience et sa gloire, saluant à travers elle l’absolue divinité de l’éternel retour.

Beyrouth, le cœur et l’appartenance d’Élie Saab, Beyrouth est-elle seulement une ville ou la souveraine métaphore de tout ce qui en ce monde fait triompher la vie ? À moitié détruite, la capitale libanaise à laquelle le couturier a toujours puisé son inspiration, jusqu’à mêler l’identité de sa marque à la sienne, lui a semblé tout à coup remettre entre ses mains sa...

commentaires (3)

Vous êtes le magicien de la mode Monsieur Saab. Que Dieu vous protège vous et tous les membres de votre famille et toutes les personnes qui travaillent pour vous. Et bien sûr que Dieu dans son ultime miséricorde protège le Liban et tous les libanais de bonne volonté ??❤️?

Khoury-Haddad Viviane

10 h 44, le 14 septembre 2020

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Commentaires (3)

  • Vous êtes le magicien de la mode Monsieur Saab. Que Dieu vous protège vous et tous les membres de votre famille et toutes les personnes qui travaillent pour vous. Et bien sûr que Dieu dans son ultime miséricorde protège le Liban et tous les libanais de bonne volonté ??❤️?

    Khoury-Haddad Viviane

    10 h 44, le 14 septembre 2020

  • Continuez à nous enchanter Maitre Saab, merci.

    Christine KHALIL

    09 h 46, le 14 septembre 2020

  • super,Elie !

    Marie Claude

    08 h 34, le 14 septembre 2020

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