S.R.

Les subventions réservées à la filière avicole dans le cadre de la circulaire 564 de la Banque centrale viennent d’être réinstaurées.

La semaine dernière, le ministre sortant de l’Économie Raoul Nehmé les avait pourtant supprimées. Motif ? Les prix de la volaille n’avaient pas cessé d’augmenter alors même que les éleveurs bénéficient d’un taux de change à 3 900 livres libanaises le dollar depuis l’été.

On avait même assisté à une passe d’arme à fleurets mouchetés entre, d’un côté, Raoul Nehmé qui accusait les acteurs de la filière avicole de « gaspillage de l’argent public » sur Twitter et de l’autre le Syndicat des éleveurs de volailles, qui rappelait que l’effet des aides de la Banque du Liban (BDL) ne pouvait se répercuter immédiatement sur les prix à la consommation. « À l’inverse des subventions destinés aux produits à consommation immédiate, celles dont bénéficie notre filiale ne peuvent pas immédiatement induire une baisse des prix du poulet », expliquait ainsi Moussa Freiji, son président. « Dans notre cas, les dollars “subventionnés” servent à l’achat des poussins, leur nourriture, leurs médicaments et leurs vaccins. En attendant que les poulets achetés, nourris et vaccinés à 100% avec les produits subventionnés soient vendus sur le marché, notre marge de profits était négligeable ; d’où l’augmentation des prix constatée ».

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Si le ministre a finalement décidé de réinstaurer les subventions, c’est en contrepartie d’une tarification précise à la manière de ce qu’il a imposé pour le pain, l’aluminium et le verre. La décision commune, signée par Raoul Nehmé et le ministre de l’Agriculture, Abbas Mortada, entend ainsi assurer «la protection du consommateur et la volonté d’assurer la stabilité des prix des biens subventionnés par la BDL».

Désormais le kilo du poulet entier est donc plafonné à 12 000 livres libanaises, celui du blanc de poulet à 19 000 livres libanaises et le reste de la volaille à 11 000 livres libanaises. La boîte de 30 œufs, qui se vendait environ 18 000 livres libanaises ces dernières semaines, ne pourra pas dépasser 12 500 livres libanaises. Cette nouvelle tarification, entrée en vigueur à partir du 11 septembre, restera valable pour trois mois.

Outre la viande de poulet, cette décision commune des ministères de l’Économie et de l’Agriculture plafonne aussi les prix des aliments issus des filières bovine et ovine. À titre d’exemple, le litre de lait frais ne peut plus dépasser 1 700 livres libanaises ; le kilo de viande de bœuf congelée est compris entre 25 000 et 40 000 livres libanaises, selon les morceaux ; le prix du kilo de viande fraîche est fixé entre 34 000 et 41 000 livres libanaises, selon son origine (veau, bœuf, mouton).