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Société - Contestation

Des groupes de la « thaoura » constituent un front commun autour d’un programme de sauvetage

A la veille des consultations parlementaires contraignantes, les militants anti-pouvoir ont exigé un cabinet de transition restreint avec des pouvoirs législatifs extraordinaires.

Des groupes de la « thaoura » constituent un front commun autour d’un programme de sauvetage

Le militant et avocat Wassef Haraké. Photo tirée de son compte Facebook

Une vingtaine de groupes issus de la « thaoura » (le soulèvement du 17 octobre) ont constitué un front commun qu’ils ont présenté hier après-midi, en même temps que leur programme d’action, « plan alternatif », à l’heure où le pays s’enfonce dans une crise politique, sociale et économique sans précédent.

Le Bloc national, Beyrouth Madinati, Li Hakki, Al-Marsad al-Shaabi, Tahalof Watani et plusieurs autres groupes de la société civile implantés dans l’ensemble des régions libanaises se sont retrouvés, place des Martyrs, pour une conférence de presse durant laquelle ils ont appelé au départ de la classe politique au pouvoir et à la formation d’un « gouvernement de transition restreint, composé de personnalités indépendantes et doté de pouvoirs législatifs exceptionnels, avec un plan d’action précis établi sur base d’un calendrier-programme ». « Ce gouvernement, expliquent-t-ils dans leur présentation, doit s’engager à respecter la Constitution et le projet d’établissement d’un Etat civil. Il devra être formé sur base des critères définis par les représentants des groupes de la révolution » pour le choix des ministres. Leur appel à un gouvernement de transition fait écho à celui que le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, avait lancé plus tôt dans la journée, dans son homélie dominicale à Dimane. Il avait réclamé la mise en place d’un « gouvernement restreint de transition avec des pouvoirs déterminés ».

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« Le pouvoir a perdu toute légitimité après le 17 octobre et a été enterré sous les cendres le 4 août (lors de la double explosion meurtrière du port de Beyrouth) », expliquent les révolutionnaires dans un communiqué de presse qui retrace les grandes lignes de leur programme.

Les militants appellent à une série de mesures et de réformes dont, notamment, la mise en place d’un gouvernement qui ne soit pas formé de personnalités politiques, l’organisation de législatives anticipées et une enquête « indépendante » pour déterminer les responsabilités après le cataclysme du 4 août. Le groupe dit rejeter tous les gouvernements qui pourraient émaner du pouvoir en place, quelle que soit leur forme. « Nous demandons un gouvernement de transition, restreint et indépendant et bénéficiant de prérogatives exceptionnelles pour légiférer », expliquent les militants, en affirmant refuser d’être représentés dans les équipes ministérielles concoctées par les forces politiques contres lesquelles ils s’élèvent.

Plus tôt dans la journée, la tribune installée par les groupes de la « thaoura », en prévision de leur conférence de presse, avait été vandalisée par quelques dizaines de personnes qui seraient affiliées au Hezbollah et au mouvement Amal. Selon des photos et des vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, des jeunes, vêtus de noir et brandissant des bannières de Achoura, commémorée hier, sont arrivés à bord de mobylettes dans le centre-ville de Beyrouth. Plusieurs d’entre eux ont alors cassé des chaises, des écrans, et d’autres équipements installés par les militants anti-pouvoir.

« Le pouvoir en place a prouvé son échec »
Prenant la parole durant l’événement, l’avocat et militant Wassef Haraké est revenu sur les agressions de la matinée et a insisté sur la volonté des activistes de continuer leur lutte pour un changement au sein de la classe politique, malgré les intimidations auxquelles ils font face. « Ce qui s’est passé aujourd’hui prouve que les forces confessionnelles protègent le régime en place. Ceci montre la justesse de notre choix de faire face au pouvoir en place », a lancé M. Haraké. « Nous organisons ce mouvement à la veille des consultations parlementaires contraignantes. Nous voulons faire face à un système qui tente de se régénérer de la même manière », a-t-il ajouté.

Plusieurs figures de la société civile se sont ensuite succédé à la tribune pour détailler le « plan de sauvetage » proposé et pour appeler les Libanais à y adhérer. Ce plan appelle à freiner l’écroulement du pays, à entamer sa reconstruction après les explosions, à mettre en place un système d’aides sociales, à demander des comptes à la classe dirigeante et à remettre l’économie vacillante sur pied. Les militants appellent également à la mise en place d’un plan d’urgence administratif, sécuritaire et environnemental, ainsi qu’à l'élaboration d’un nouveau pacte social non confessionnel et à l’émergence d’une nouvelle classe politique.

« Le pouvoir en place a prouvé son échec en ce qui concerne la protection des Libanais et de leurs biens. Il les a tués et les a appauvris », peut-on lire dans le communiqué des militants. « Ce qui implique aujourd’hui la nécessité d’une transition vers un Etat qui détienne le droit exclusif de la défense du pays face à l’ennemi israélien et face à toute autre agression », ajoute le texte, dans une critique claire à l’arsenal militaire du Hezbollah.

Une vingtaine de groupes issus de la « thaoura » (le soulèvement du 17 octobre) ont constitué un front commun qu’ils ont présenté hier après-midi, en même temps que leur programme d’action, « plan alternatif », à l’heure où le pays s’enfonce dans une crise politique, sociale et économique sans précédent. Le Bloc national, Beyrouth Madinati, Li Hakki, Al-Marsad al-Shaabi,...

commentaires (14)

Ça fait rire

Hitti arlette

21 h 38, le 01 septembre 2020

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Commentaires (14)

  • Ça fait rire

    Hitti arlette

    21 h 38, le 01 septembre 2020

  • Il faut comprendre une chose que tous les tete de fil de la thawra ont besoin de support de certains partis politique qui ne sont pas temper dans la corruption comme les FL .... et il ne faut pas se fourvoyer ce monsieur est bien correct mais faisait parti d’un Ancien parti politique ... on n’en veut pas non plus ... et S’IL VOUS PLAÎT DE GRÂCE ARRTEZ DE DEMANDER UN LIBAN LAÏC .... CELA VAS NLUS RETOMBER SUR LA TÊTE ... COMME DIRAIT CERTAIN SI ON NE L’A PAS EU EN FAISANT LA GUERRE ON L’AURA PETIT À PETIT !!! A votre avis pourquoi Amal el hezb demande justement la fin du confessionnalisme y avez vous penser UNE SEULE SECONDE ?!!!

    Bery tus

    19 h 54, le 31 août 2020

  • Toutes personnes choisis par ses truands est illegitime! Comment peut on demande a des mecreants choisir des independants. Impossible! Il nous faut de nouvelles tetes, honnetes et qui vont travailler pour Le Liban et Son Peuple, sans prejudice et sans partisaneries! Adib pas confiance je regrette il a des relations proches avec plusieurs anciens tetes de proues autant que les nouvelles... Pas independant a mes yeux...

    Marwan Takchi

    17 h 36, le 31 août 2020

  • Vous êtes sur la bonne direction si malheureusement on essaye de vous intimider par leur loi de la jungle et de la mafia. Au lieu de relayer la comédie du parlement, les médias devraient se concentrer sur la Thwara qui défend le Liban et son avenir et qui est en devenir d'être un parti idéologique et est partagé par un grand nombre. En espérant avoir des législatives "propres" sous l'égide de l'ONU pour qu'un jour vous puissiez avoir accès au pouvoir. Si on a 380000 demandes de migrations et on compte une famille de 2 adultes on est à 760 000 opposants au régime actuel en plus des émigrés déjà partis opposants au régime actuel pour certains. Ce qui porte les opposants à ce gouvernement/mafia de plus de 1 millions de personnes. N'oublions pas qu'on est des MILLIONS et on peut CHANGER la balance face à QUELQUES bouffeurs de SANG et d'ARGENT !!!

    Alors...

    17 h 13, le 31 août 2020

  • On ne peut pas bâtir quelque chose sur une base bancale ... désolé mais la thawra ont besoin de certain parti politique ... c’est comme ça partout dans le monde !!

    Bery tus

    14 h 45, le 31 août 2020

  • Il n’est jamais trop tard pour bien faire et que ceux qui disent que cela ne sert à rien fassent mieux ! Il est évident que les milices et toutes les forces armées qui ne sont pas l’armée libanaise doivent être éradiquées et que les parties qui les ont utilisés de façon illégale doivent être interdits, tout simplement. Le Liban doit pouvoir vivre comme tout pays démocratique et non sous la dictature d’un quelconque parti comme dans tous les pays du Moyen-Orient sans exception. Ce ne sont pas les politiciens qui nous dirigent depuis 50 ans qui arriveront à faire cela, il faut qu’ils dégagent, tous !

    TrucMuche

    12 h 59, le 31 août 2020

  • Il n’est jamais trop tard pour bien faire et certainement pas trop tôt pour les remercier d’avoir au moins fait quelque chose, pour la première fois, pour récupérer la dignité des libanais! Combien de libanais peuvent prétendre avoir eu le courage de se tenir debout devant les mercenaires des partis pour défendre les droits de tous et réclamer un véritable changement?

    Fady Abou Hanna

    12 h 59, le 31 août 2020

  • Trop tard, il aurait fallu s'organiser avant. Ce soir nous aurons un PM issu de la même gangrène

    Shou fi

    11 h 36, le 31 août 2020

  • SANS UN COMITE ELU ET DES NOMS DE RESPONSABLES POUR LA DIRIGER LA CONTESTATION RESTE UN CORPS SANS TETE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 01, le 31 août 2020

  • UN FRONT COMMUN , SOIT. APRES PRESQUE 11 MOIS DE REVOLTE. MAIS UN COMITE AVEC UN CHEF D'ORCHESTRE CE SERA POUR QUAND ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 44, le 31 août 2020

  • un bon début! J.P

    Petmezakis Jacqueline

    10 h 08, le 31 août 2020

  • Avec peu d’ambition et l’envie de rester toute leur vie sur des mobylettes qu’attendre de ces hordes de fanatiques sinon le désordre et le règne de la bêtise? Dans la même foulée s’ils étaient si religieux et respectueux de leurs chefs religieux ils devraient se demander où sont passés leurs grands sages disparus enlevés ou assassinés et par qui cela a été commandité et ils comprendront ainsi que peut être avec un peu de réflexion et de bon sens on peut passer de la mobylette à la voiturette.

    PROFIL BAS

    08 h 40, le 31 août 2020

  • Les attaques menées par les racailles des imposteurs de l'Axe contre le rassemblement sont un signe qui montre qu'en s'unissant derrière la revendication d'un gouvernement de transition réellement indépendant et de l'organisation d'élection anticipées la thaoura fait peur au supra-pouvoir transnational de l'Axe des feux d'artifice illégaux et par là même au pouvoir national clientéliste de la bande des cinq Futur Hezbollah PSP CPL Amal.

    Citoyen libanais

    07 h 55, le 31 août 2020

  • Tous ce que vous avez cité du moment qu’ils font de la politique ne sont pas plus de groupe civil ... de 2 quelle revendications ont ils de si différent que ceux des partis politique RIEN ... partant de ce constat je pense qu’il devrait s’allie à certains partis de l’opposition afin que leur voix soit entendu !!

    Bery tus

    01 h 12, le 31 août 2020

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