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Politique - Affrontements

Calme précaire à Khaldé, les tribus arabes locales dénoncent un "massacre"

Talal Arslane appelle les habitants de la localité à "ne pas se laisser entraîner par les incitations à la haine".

Calme précaire à Khaldé, les tribus arabes locales dénoncent un

Des soldats libanais patrouillant devant le centre Chebli de Khaldé, au sud de Beyrouth, incendié lors d'affrontements, le 28 août 2020. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Un calme précaire semblait revenu vendredi matin après les affrontements de Khaldé, survenus la veille en fin de journée et qui se sont prolongés dans la nuit, faisant deux morts. Réagissant dans un premier communiqué à ces violences, les tribus arabes de Khaldé, dont des membres étaient impliqués, ont affirmé confier les suites de la rixe à l'armée libanaise et à la justice, dénonçant un "massacre éhonté" mené par le Hezbollah. 

"Alors que le Liban a besoin de solidarité et doit confirmer sa neutralité, des membres du Hezbollah ont commis un massacre éhonté contre des jeunes arabes de Khaldé en tirant sur eux alors qu'ils étaient rassemblés dans leur quartier", ont souligné les tribus arabes dans un communiqué. "Cela a causé la mort de deux personnes", ajoute le texte qui souligne que cette attaque a "poussé les jeunes des tribus arabes à défendre leur dignité".
Jeudi soir, une source du Hezbollah, citée par la chaîne locale d'information LBCI, avait démenti toute implication de la formation chiite dans ces affrontements, ajoutant que le parti "œuvre à rétablir le calme".

Les tribus sont "enracinées à Khaldé et dans tout le Liban depuis des centaines d'années et nous nous considérons comme une composante essentielle de la société libanaise", peut-on encore lire dans le communiqué des tribus locales. Et de dénoncer une "attaque brutale", qui est désormais "confiée à l'armée et à la justice". Les tribus ont dans ce cadre réclamé l'arrestation de toutes les personnes impliquées "qui sont connues de la justice". 

Présent à Khaldé, un porte-parole des tribus nomades arabes du Liban a déclaré que "le sang de leurs enfants ne peut pas être compensé". Il a souligné que des contacts avaient été menés avec différents responsables politiques à qui les tribus avaient assuré "accepter l'apaisement de la situation, à condition que le suspect Ali Chebli (impliqué dans les affrontements, ndlr) ne revienne pas dans la localité". Ce porte-parole est également revenu sur l'incident qui avait éclaté la semaine passée à Khaldé. "Ils ont essayé d'accrocher une photo du meurtrier de Rafic Hariri, mais cela ne sera jamais accepté", a-t-il affirmé, en référence à Salim Ayache, membre du Hezbollah condamné il y a dix jours par le Tribunal international pour son implication dans l'attentat ayant tué l'ancien Premier ministre Hariri en 2005.

"Incitations à la haine"
L'armée a à nouveau confirmé, dans la matinée, avoir arrêté quatre personnes, dont deux de nationalité syrienne, à la suite de ces affrontements et avoir déployé plusieurs patrouilles dans les rues de la localité. La troupe "continue ses recherches des personnes impliquées afin de les arrêter". 

Les funérailles des victimes ont eu lieu dans l'après-midi, à Khaldé. 

Des proches d'un jeune homme tué lors d'affrontements à Khaldé pleurant autour de sa dépouille, le 28 août 2020. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

De son côté, le député druze Talal Arslane, dont la résidence se trouve dans la localité, a condamné dans un tweet "la pire forme de dissension communautaire et confessionnelle menaçant le pays". "Ceux qui sèment la haine entre les gens sont considérés responsables de ces tensions", a-t-il ajouté. M. Arslane a encore appelé les habitants de la localité à "ne pas se laisser entraîner par les incitations à la haine". 

Les violences de jeudi à Khaldé s'étaient déclenchées en fin d'après-midi sur fond de déploiement de banderoles de Achoura (plus importants rituels chiites commémorant la mort de l'imam Hussein, petit-fils du prophète Mahomet, au cours de la bataille de Kerbala en 680) et de drapeaux par des partisans du Hezbollah sur des poteaux électriques. Après une première intervention de l'armée et un bref retour au calme, la situation s'était à nouveau déteriorée quand des éléments armés avaient mis le feu au centre Chebli, où se trouve le supermarché Rammal. De nouveaux échanges de tirs aux armes automatiques et aux lance-roquettes avaient suivi. De nombreux contacts politiques, notamment entre le Hezbollah et le courant du Futur (sunnite de Saad Hariri), par l'entremise du directeur général de la Sûreté générale, le général Abbas Ibrahim, avaient ensuite permis vers 23h un retour au calme. 

Le coordinateur spécial des Nations unies pour le Liban, Jan Kubis, a réagi dans la journée aux événements de Khaldé, se disant "gravement préoccupé". "La dernière chose dont le Liban tourmenté a besoin est un affrontement communautaire, une voie certaine vers le désastre", a écrit M. Kubis sur Twitter.

Un calme précaire semblait revenu vendredi matin après les affrontements de Khaldé, survenus la veille en fin de journée et qui se sont prolongés dans la nuit, faisant deux morts. Réagissant dans un premier communiqué à ces violences, les tribus arabes de Khaldé, dont des membres étaient impliqués, ont affirmé confier les suites de la rixe à l'armée libanaise et à la justice,...

commentaires (8)

D'où viennent les tribus arabes ? voilà le malheur du Liban à force d'accepter tout et n'importe quoi on paie le prix Fort ! Merci à tous nos dirigeants depuis cent ans . Nous attendons un sauveur mais où le trouver ? Espérons...

Le Point du Jour.

21 h 30, le 28 août 2020

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Commentaires (8)

  • D'où viennent les tribus arabes ? voilà le malheur du Liban à force d'accepter tout et n'importe quoi on paie le prix Fort ! Merci à tous nos dirigeants depuis cent ans . Nous attendons un sauveur mais où le trouver ? Espérons...

    Le Point du Jour.

    21 h 30, le 28 août 2020

  • Pourquoi quand il s’agit de Sunnites les gens sont étonnés? Pourtant l’histoire a vu passer des Tcherkess des Arméniens des Palestiniens des Syriens des Irakiens des Yazidis A partir de cette culture de toujours s’occuper de l’étranger à la prochaine guerre inter sidérale je pense que nous avons réservé un endroit aux Martiens!

    PROFIL BAS

    21 h 06, le 28 août 2020

  • ET QUI PROMOTE LES AFFRONTEMENTS COMMUNAUTAIRES SI CE N,EST CELUI QUI DANS TOUS SES DISCOURS MENACE LE PEUPLE LIBANAIS DE GUERRE CIVILE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 29, le 28 août 2020

  • "Tribus arabes locales"... on est là? Ou plutôt encore là? Pas de commentaires supplémentaires...

    Sybille S. Hneine

    15 h 56, le 28 août 2020

  • Tribus arabes ? Donc nous avons des tribus arabes armées. Bonne nouvelle

    Zorkot Mohamed

    14 h 54, le 28 août 2020

  • oui ,n'allez pas vers ou tout vous pousse, souvenez vous de 1975 .J.P

    Petmezakis Jacqueline

    14 h 17, le 28 août 2020

  • LA CHOSE VA VERS : A ARMES, ARMES ET DEMIE ! ET AUX MENACES DE GUERRE CIVILE CERTAINS ATTENDENT DE PIED FERME LES FANFARONNADES.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 31, le 28 août 2020

  • Laissez au Hezbollah la culture de la mort car quand on a participé au massacre de 150.000 enfants en Syrie à quoi d’qmautres faut-il s’attendre de ces marchands de morts?

    PROFIL BAS

    12 h 39, le 28 août 2020

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