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Société - Liban

HRW dénonce un usage "excessif et parfois létal" de la force contre les manifestants

"L’usage illégal et excessif de la force contre des manifestants pour la plupart pacifiques illustre le mépris total des autorités pour leur propre peuple", estime le directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de l'organisation.

HRW  dénonce un usage

Un agent de la brigade antiméute libanaise lançant une pierre en direction de manifestants, à Beyrouth, le 11 août 2020. Photo REUTERS/Goran Tomasevic

L'organisation internationale de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a accusé mercredi les forces de sécurité libanaises d'avoir fait un usage "excessif et parfois létal" de force contre les manifestants, appelant à un arrêt immédiat de l'utilisation de certains projectiles et à une enquête indépendante sur ces abus.

Se basant sur des observations de terrain et des entretiens menés avec des manifestants et des médecins, HRW a accusé les forces de sécurité libanaises d'avoir "tiré à balles réelles, avec des projectiles métalliques ou des projectiles à impact cinétique comme les balles en caoutchouc, notamment sur du personnel de santé". "La police a fait usage de quantités excessives de gaz lacrymogène, notamment contre des postes de secours. Plusieurs cartouches de gaz lacrymogène ont été tirées directement sur les manifestants, frappant certains d’entre eux à la tête et à la nuque", peut-on lire dans un communiqué de l'organisation internationale. "Human Rights Watch n’avait jamais documenté l’utilisation de munitions au plomb par les forces de sécurité libanaises", précise le texte. 

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"Les forces de sécurité ont également jeté des pierres sur les manifestants et les ont passés à tabac", a encore déploré l'organisation. HRW lance notamment ses accusations contre "la police du Parlement, les Forces de sécurité intérieure (FSI), les Forces armées libanaises et des forces non identifiées en tenues civiles".

"Violence inouïe"
Lors de la manifestation du 8 août, au cours de laquelle des milliers de contestataires ont accusé le pouvoir en place d'avoir provoqué par sa négligence la double explosion du port de Beyrouth le 4 août et réclamé un changement radical de système politique, 728 personnes ont été blessées et au moins 153 d’entre elles ont dû être hospitalisées.

Le directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de HRW, Michael Page, a dénoncé la "violence inouïe" des appareils sécuritaires contre les Libanais "qui sortent tout juste des décombres de l'explosion". "L’usage illégal et excessif de la force contre des manifestants pour la plupart pacifiques illustre le mépris total des autorités pour leur propre peuple", a-t-il estimé.

L'ONG internationale souligne n'avoir reçu aucune réponse de la part des autorités concernant des questions envoyées sur la conduite des forces de sécurité. 


Enquête indépendante
"Les forces de sécurité devraient immédiatement mettre fin à l’utilisation de projectiles métalliques tirés avec des fusils de chasse et autres munitions d’emploi aveugle", a encore déclaré Human Rights Watch, qui appelle à une "enquête indépendante". Et d'inviter "les donateurs internationaux qui financent les forces de sécurité libanaises devraient enquêter pour savoir si leur soutien est allé aux unités qui ont commis ces abus et, si c’est le cas, y mettre fin sur le champ.

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L'ONG internationale souligne que la plupart des manifestants étaient pacifiques et que, bien que certains aient lancé des projectiles sur les forces de l'ordre et pillé et brûlé des biens publics et privés, cela ne justifie pas "l’usage excessif et parfois non provoqué de la force par les forces de sécurité". 

A plusieurs reprises, l'armée et les Forces de sécurité intérieure ont nié avoir tiré à balles réelles ou avec des balles en caoutchouc sur les manifestants. Le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a ainsi assuré mardi que les forces de l'ordre n'utilisaient plus de balles en caoutchouc depuis des mois, dans une réponse à un appel lancé il y a deux semaines par le président de l'Ordre des médecins de Beyrouth, Charaf Abou Charaf, à restreindre leur utilisation.

"Les autorités libanaises ne peuvent pas étouffer les griefs encore brûlants de leurs citoyens et penser qu’elles n’auront pas de comptes à rendre", a encore déclaré M. Page. Et de souligner que "pour envoyer un message fort et dire que ce type d’abus ne sera plus toléré, il faut que les responsables des passages à tabac, des tir à balles réelles et au plomb contre des manifestants pacifiques soient tenus responsables de leurs actes".

L'organisation internationale de défense des droits de l'homme Human Rights Watch a accusé mercredi les forces de sécurité libanaises d'avoir fait un usage "excessif et parfois létal" de force contre les manifestants, appelant à un arrêt immédiat de l'utilisation de certains projectiles et à une enquête indépendante sur ces abus.Se basant sur des observations de terrain et des...

commentaires (3)

Si la grande invitation, envoyée par le vigoureux prezz, il y a quelques temps pour discuter l'ordre public et sa préservation, a pondu ce genre de méthodes ...alors on réalise bien que la muse de la bonne gouvernance s'est suicidée par désespoir à force de fréquenté notre pays.

Wlek Sanferlou

19 h 39, le 26 août 2020

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Commentaires (3)

  • Si la grande invitation, envoyée par le vigoureux prezz, il y a quelques temps pour discuter l'ordre public et sa préservation, a pondu ce genre de méthodes ...alors on réalise bien que la muse de la bonne gouvernance s'est suicidée par désespoir à force de fréquenté notre pays.

    Wlek Sanferlou

    19 h 39, le 26 août 2020

  • Savez vous que l'usage des armes sur un peuple pourrait engendrer l'usage par ce dernier d'armes également (que personne souhaite)? Avez vous plus peur des gens que la guerre civil ou êtes vous si bête et peureux que cela ? Démissionnez !!!!!

    Alors...

    17 h 09, le 26 août 2020

  • Est ce que nos forces dites de l’ordre ont reçu la formation académique indispensable pour couvrir des manifestations? Est ce que le technocrate de l’intérieur spécialiste de la circulation alternée possède la moindre compétence en matière de maintien de l’ordre? Est ce que la police anti émeutes des pays civilisés utilisent des armes à feu lors des manifestations? HRW perd son temps, nous sommes à la merci d’une horde de sauvages n’ayant aucun sens de civilisation qui ne cherche qu’à conserver ses privilèges pour continuer à voler les quelques deniers publics qui restent dans les tiroirs des libanais

    Lecteur excédé par la censure

    14 h 48, le 26 août 2020

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