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Politique - Gouvernement

La politique politicienne remet les compteurs à zéro

La visite d’Emmanuel Macron au Liban est maintenue à ce stade, affirme une source informée.

La politique politicienne remet les compteurs à zéro

Waël Bou Faour et Nabih Berry lors de leur rencontre samedi. Photo ANI

Même la pression internationale n’y fait plus rien. Le président français Emmanuel Macron devrait en principe se rendre à Beyrouth le 1er septembre prochain, comme il l’avait promis lors de son dernier déplacement au Liban au lendemain de la double explosion du port. Il s’agissait d’une sorte d’ultimatum fixé aux autorités libanaises pour opérer les réformes exigées par la communauté internationale, mais aussi par le mouvement de contestation. Et cela suppose naturellement la formation d’un gouvernement le plus rapidement possible. Mais on est loin du compte. À une semaine du retour prévu de M. Macron, rien ne prête à croire que le cabinet verra le jour prochainement. Bien au contraire, les guéguerres politiques continuent de l’emporter aux dépens de la nécessité de former au plus vite un cabinet. Les compteurs sont donc remis à zéro jusqu’à ce que les protagonistes décident de permettre la genèse d’un cabinet au lieu de continuer à régler leurs futiles comptes politiques.

C’est ce qui ressort des propos brefs mais très significatifs tenus hier par le président de la Chambre, Nabih Berry. « J’attends ce que les autres (protagonistes) feront en ce qui concerne la formation du gouvernement », a-t-il lancé dans une déclaration à la presse. Et d’ajouter : « J’ai fait tout mon possible en matière de formation du gouvernement. Mais cela ne semble pas suffisant. »

À travers ces propos, Nabih Berry semble avoir mis un terme à la dynamique politique qu’il avait initiée la semaine dernière en vue d’accélérer le processus gouvernemental, à l’heure où Baabda n’a toujours pas fixé la date des consultations parlementaires contraignantes afin de désigner le futur Premier ministre. Après une rencontre avec le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil, vendredi dernier, le chef du législatif a reçu samedi une délégation du groupe parlementaire aouniste, ainsi que le secrétaire général du parti Tachnag, Hagop Pakradounian, et Waël Bou Faour, député joumblattiste de Rachaya. Sauf que les milieux proches de Aïn el-Tiné soulignent à L’Orient-Le Jour que toutes ces rencontres ne suffisent pas pour faire progresser les tractations ministérielles. Selon ces mêmes milieux, le tandem Baabda-CPL met des bâtons dans les roues et s’en tient à une logique de partage du gâteau, alors que le Liban devrait se doter d’un cabinet dans les plus brefs délais. À cela s’ajoute le fait que le nom du leader du courant du Futur Saad Hariri, soutenu par le binôme Amal-Hezbollah pour le poste de Premier ministre, se heurte toujours au double veto du chef de l’État et de Gebran Bassil, à l’heure où le tandem chiite voit en M. Hariri une personnalité qui inspire confiance et dotée d’une base populaire non négligeable, comme le souligne une source proche du dossier à L’OLJ.

Il reste que la présidence et le CPL ne sont pas les seuls à s’opposer au retour de Saad Hariri au Sérail. Il y a aussi les faucons de l’opposition politique, tels que le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, qui plaide pour un gouvernement totalement indépendant, tentant ainsi de tendre une perche au mouvement de contestation. De même, le leader du Parti socialiste progressiste n’a pas encore donné de signes positifs quant à une reconduction de M. Hariri à la présidence du Conseil, comme le veut son allié de longue date, Nabih Berry. D’ailleurs, M. Joumblatt s’est voulu très clair à ce sujet. « La position du PSP n’est liée à celle d’aucun parti politique. Nous n’avons de dettes (politiques) envers personne. Et les résultats des dernières législatives prouvent que personne n’a échangé de voix avec nous », a-t-il écrit sur son compte Twitter samedi. Une façon pour le leader druze de s’opposer aux efforts de Nabih Berry allant dans le sens de la désignation de Saad Hariri, en dépit du fait que ce dernier reste attaché à ses conditions pour former la nouvelle équipe, notamment la formation d’un gouvernement de spécialistes indépendants qui n’inclurait ni le Hezbollah ni Gebran Bassil. Un proche de Moukhtara assure toutefois à L’OLJ que la position de M. Joumblatt à ce sujet n’est pas dirigée contre la personne de Saad Hariri. « Ce qui nous importe le plus, c’est de ne pas revivre les expériences des cabinets de Hassane Diab et de Saad Hariri, qui avait fini par démissionner », déclare-t-il.Dans le cadre du même tweet, Walid Joumblatt s’est posé la question de savoir pourquoi les consultations parlementaires contraignantes ne se tiennent pas conformément aux règles en vigueur. Il critiquait ainsi implicitement le retard mis pour convoquer les parlementaires à Baabda en vue de nommer le Premier ministre.

Le leader druze a-t-il ainsi rompu avec sa politique visant à éviter de s’en prendre au mandat Aoun afin de garder la montagne druzo-chrétienne à l’abri des querelles politiques ? Le proche de M. Joumblatt répond par la négative. « Nous ne faisons que presser pour le respect de la Constitution, et cela n’est pas une atteinte à la présidence de la République », dit-il.

CPL-FL

Le désaccord autour du nom du successeur de Hassane Diab semble en tout cas loin de devoir s’estomper prochainement. D’autant que les querelles habituelles n’en finissent pas d’envenimer les rapports entre les partis politiques. Un nouveau round du différend entre le CPL et les FL s’est déclenché samedi à l’issue d’une interview accordée par Pierre Bou Assi, député FL de Baabda, à la chaîne MTV, samedi. Il y avait traité le chef de l’État d’ « ogre de la mort », estimant que son mandat est un échec et l’appelant à démissionner à la suite de la tragédie du 4 août. Des propos qui ont suscité de vifs remous dans les milieux aounistes, prouvant une fois de plus que le divorce entre les deux partis chrétiens majoritaires est de plus en plus profond.

Entre-temps, le Hezbollah continue à poser ses conditions à la future équipe. Après le secrétaire général du parti Hassan Nasrallah, qui avait fait barrage à la mise sur pied d’un cabinet formé de personnalités neutres et indépendantes, le numéro 2 de la formation, le cheikh Naïm Kassem, a appelé à ce que le prochain gouvernement soit « efficace, capable de mener les réformes ». « Nous voulons un gouvernement auquel nous contribuons », a-t-il encore dit lors d’une cérémonie vendredi dernier.

Autant d’éléments qui prêtent à croire que le cabinet ne naîtra pas d’ici au 1er septembre, semant ainsi les doutes autour de la prochaine visite du président français au Liban. Des informations rapportées par certains médias hier indiquaient qu’Emmanuel Macron ne se rendra pas à Beyrouth si une équipe ministérielle n’est pas formée d’ici là. Une source proche du dossier confie toutefois à L’OLJ que la visite du président français est toujours maintenue à ce stade, appelant les protagonistes concernés à aller de l’avant dans les tractations « parce que l’on est dans l’urgence ».

Même la pression internationale n’y fait plus rien. Le président français Emmanuel Macron devrait en principe se rendre à Beyrouth le 1er septembre prochain, comme il l’avait promis lors de son dernier déplacement au Liban au lendemain de la double explosion du port. Il s’agissait d’une sorte d’ultimatum fixé aux autorités libanaises pour opérer les réformes exigées par la...

commentaires (10)

Il faut comprendre que ni Macron, ni Trump ni Poutine ne trouveront une solution à notre problème tant leurs intérêts divergent et tant que les libanais acceptent l’inacceptable, à savoir être dirigés par des tueurs, des escrocs et des vendus. Les Biélorusses tiennent tête à leur dictateur de président malgré ses menaces, ses propos de complot et de fin du pays s’il partait et les les actes de barbaries qu’il a infligé aux manifestants pacifiques. Des centaines de milliers de citoyens sont dans la rue criant d’une seule voix, LIBERTÉ et demandant à leur tortionnaire de partir. Le jour où les libanais descendront en nombre suffisant dans la rue pour réclamer leurs droits, nous n’aurons plus besoin d’intervention étrangères pour nous trouver une solution. Ils seront invité à faire appliquer les lois internationales de protéger les civiles d’un individu qui détient les armes depuis des décennies pour terroriser le peuple et les diriger contre les civils le moment venu. En aval, il faut que toutes les autorités locales fassent leurs devoirs de citoyens en allant chercher les bombes artisanes faites de brics et de brocs et qui sont posés dans toutes les régions du Liban attendant le bon moment pour les actionner. Il faut empêcher ce déglingué de faire sauter le pays lorsqu’il se sentira menacé. Sa force vient de là, son appétence au sang et à la destruction. .

Sissi zayyat

11 h 17, le 24 août 2020

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Commentaires (10)

  • Il faut comprendre que ni Macron, ni Trump ni Poutine ne trouveront une solution à notre problème tant leurs intérêts divergent et tant que les libanais acceptent l’inacceptable, à savoir être dirigés par des tueurs, des escrocs et des vendus. Les Biélorusses tiennent tête à leur dictateur de président malgré ses menaces, ses propos de complot et de fin du pays s’il partait et les les actes de barbaries qu’il a infligé aux manifestants pacifiques. Des centaines de milliers de citoyens sont dans la rue criant d’une seule voix, LIBERTÉ et demandant à leur tortionnaire de partir. Le jour où les libanais descendront en nombre suffisant dans la rue pour réclamer leurs droits, nous n’aurons plus besoin d’intervention étrangères pour nous trouver une solution. Ils seront invité à faire appliquer les lois internationales de protéger les civiles d’un individu qui détient les armes depuis des décennies pour terroriser le peuple et les diriger contre les civils le moment venu. En aval, il faut que toutes les autorités locales fassent leurs devoirs de citoyens en allant chercher les bombes artisanes faites de brics et de brocs et qui sont posés dans toutes les régions du Liban attendant le bon moment pour les actionner. Il faut empêcher ce déglingué de faire sauter le pays lorsqu’il se sentira menacé. Sa force vient de là, son appétence au sang et à la destruction. .

    Sissi zayyat

    11 h 17, le 24 août 2020

  • Sans vouloir être dérangeants, ces messieurs sont la parce que, Vous, le peuple, les aviez élus, choisis, encensé! Nous vivons dans une démocratie avec des lois et des règles démocratiques. Peut être brinquebalantes, mais néanmoins existantes. S'il faut changer quelques choses c'est a travers les élections, même avec la loi actuelle. Si le peuple est consistant avec ce qu'il prétend vouloir, aucun parti ne pourra avoir les sièges qu'il détient aujourd'hui et de nouvelles formations apparaîtront. La situation au Liban a toujours été complexe d'ou la nécessité de changer les choses légalement pour conserver l'appui international et pouvoir en imposer au Hezbollah de laisser construire l'état Libanais et non sa province islamique Perse de pacotille. Quelque soit le future gouvernement, si dans son agenda il n'a pas en priorité le désarmement du Hezbollah, c'est peine perdue!

    Pierre Hadjigeorgiou

    10 h 01, le 24 août 2020

  • Les politiques actuels ne sont au niveau, OK. Mais arrêtons de nous plaindre!! où est l'alternative? quelques voix civiles s'élèvent mais aucun mouvement unifié pour prendre la relève. Alors arrêtons de nous plaindre et travaillons à l'édification d'un nouveau Liban

    NAJJAR Karim

    09 h 30, le 24 août 2020

  • Lorsque la solution est entre les mains du problème, on en arrive là. Aoun, Bassil, Geagea, Joumblatt, Berry, Hariri, Nasrallah etc. sont le problème. Comment peut-on s’attendre à ce qu’ils deviennent la solution?

    Fady Abou Hanna

    09 h 10, le 24 août 2020

  • Monsieur Le Président Macron. SVP mettez une cellule de Tracfin consacrée à traquer les fortunes des dirigeants libanais, vous nous rendrez un immense service

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 06, le 24 août 2020

  • AUCUN CHANGEMENT MEME MINEUR DEPUIS LA VISITE DE MACRON N,A ETE FAIT. QUE VIENDRAIT-IL FAIRE ALORS ? ET LE GENDRE AVEC SES INEPTIES VOMIES TOUS LES JOURS JOUE LE JEU HEZBOLLAHI DANS L,ESPOIR D,ACCEDER A LA CHAISE. MAIS CETTE FOIS-CI SI LE HEZB VA NOMMER LE CHEF D,ETAT LA GUERRE CIVILE DONT LE BARBU MENACE LES LIBANAIS ET QUI SERAIT SA FIN SERAIT INEVITABLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 41, le 24 août 2020

  • Chacun ses calculs ... dans un cynisme absolu chacun essaye de tirer profit du désastre. Pendant ce temps le Liban se meurt et les Libanais avec. Nous remercions cette classe politique qui est un concentré de pourritures d'un niveau jamais atteint, un pure millésime qui restera pour longtemps une référence internationale.

    Zeidan

    08 h 38, le 24 août 2020

  • On prend les mêmes et on recommence ? Tout ça pour ça ? Mais ca ne va pas la tête !!!!!

    Brunet Odile

    08 h 14, le 24 août 2020

  • Les tractations n’en finissent pas....c’est dans la logique de nos hommes politiques irresponsables et incapables de laisser une chance à d’autres et ceci malgré la situation désastreuse du pays. Pourquoi le chef de l’état ne désigne pas un premier ministre qui formera son gouvernement et fera voter le parlement pour obtenir ou non la confiance????? Cela est risqué certes mais pas plus que ces interminables discussions mercantiles qui ternissent encore plus l’image du pays à l’étranger.

    mokpo

    07 h 43, le 24 août 2020

  • "le tandem Baabda-CPL met des bâtons dans les roues et s’en tient à une logique de partage du gâteau". Voilà ce qui, dans les circonstances actuelles, constitue un crime impardonnable.

    Yves Prevost

    07 h 15, le 24 août 2020

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