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Société - Crise

Plus de la moitié de la population du Liban "prise au piège de la pauvreté", s'alarme l'Escwa

Entre 2019 et 2020, le taux d'extrême pauvreté au Liban est passé de 8 à 23 %. 

Des personnes marchant dans une rue de Beyrouth détruite par des explosions meurtrières, le 14 août 2020. Photo REUTERS/Alkis Konstantinidis

La Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Escwa) a tiré mercredi la sonnette d'alarme concernant la crise au Liban, rapportant que plus de la moitié de la population du pays est "prise au piège de la pauvreté", un chiffre qui a doublé en un an seulement, alors que le Liban doit faire face à de multiples crises. 

"Frappé par une explosion cataclysmique et avec des pics quotidiens de contaminations au coronavirus, le Liban est handicapé par l'impact de nombreuses crises qui ont affaibli son économie et provoqué une augmentation sans précédent des taux de pauvreté", souligne l'Escwa dans un rapport intitulé "La pauvreté au Liban : l'impact de chocs multiples et un appel à la solidarité". Selon des estimations réalisées par la commission onusienne, plus de 55 % de la population libanaise vit désormais dans la pauvreté et peine à subvenir à ses besoins de base. Ce chiffre correspond à près du double du taux de pauvreté enregistré pour l'année précédente, qui s'élevait à 28 %. Les statistiques concernant l'extrême pauvreté ont, eux, triplé entre 2019 et 2020, de 8 à 23 %. Dans son rapport, l'Escwa précise que 2,7 millions de personnes sont considérées comme pauvres, en gagnant moins de 14 $ par jour. Cela provoque une "érosion significative" de la classe moyenne, qui représente désormais moins de 40 % de la population.

D'après les derniers chiffres des autorités libanaises, 45% de la population vit sous le seuil de pauvreté. La classe moyenne, qui représentait 57% de la population en 2019, n'en constitue plus que 40% en 2020, selon l'agence onusienne.

Fonds de solidarité
Le rapport de l'Escwa souligne l'importance, dans la crise actuelle, de la solidarité sociale, alors que le Liban est un des pays avec les plus grandes disparités de richesse dans la région autant qu'à l'échelle du monde entier. En 2019, les 10 % les plus riches de la population accumulaient 70 % des richesses du pays, pour un montant estimé à 232,2 milliards de dollars.

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Dans ces circonstances, la secrétaire exécutive de la Commission, Rola Dashti, appelle à la mise sur pied d'un fonds de solidarité national qui est, selon elle, "crucial pour faire face à la crise humanitaire". Elle a appelé les donateurs à se mobiliser afin d'assurer la sécurité alimentaire et sanitaire des Libanais ainsi qu'une meilleure protection sociale. Mme Dashti estime encore que d'importantes transformations sont nécessaires dans le fonctionnement du pays afin d'assurer la mise en place de réformes économiques et de mettre en oeuvre des bonnes pratiques de transparence et de responsabilisation. 

Le Liban traverse depuis des mois la pire crise économique et financière de son histoire moderne, avec des taux de chômage en hausse et une inflation galopante. La crise a été aggravée avec la pandémie de coronavirus et les mesures imposées pour lutter contre la propagation de la maladie, qui ont obligé le pays à se confiner pendant plusieurs mois. Enfin, il y a deux semaines, la capitale libanaise a été ravagée par une double explosion dans le port, qui a détruit les infrastructures portuaires d'un pays qui importe 80 % de ses biens alimentaires, ainsi que des quartiers entiers de la ville, laissant 300.000 personnes sans abri. La catastrophe du 4 août a fait au moins 177 victimes et plus de 6.500 blessés, dans un pays dont le système hospitalier était déjà à bout de souffle.

La Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Escwa) a tiré mercredi la sonnette d'alarme concernant la crise au Liban, rapportant que plus de la moitié de la population du pays est "prise au piège de la pauvreté", un chiffre qui a doublé en un an seulement, alors que le Liban doit faire face à de multiples crises. "Frappé par une explosion...

commentaires (5)

LES PREDATEURS BANQUIERS ET LES MAFIEUX ABRUTIS SUPER VOLEURS.

LA LIBRE EXPRESSION

07 h 36, le 20 août 2020

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Commentaires (5)

  • LES PREDATEURS BANQUIERS ET LES MAFIEUX ABRUTIS SUPER VOLEURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 36, le 20 août 2020

  • Et notre président refuse toujours de nommer un premier ministre chargé de former un gouvernement de salut public.!

    Yves Prevost

    20 h 06, le 19 août 2020

  • C'est le "Liban fort"...

    Gros Gnon

    18 h 15, le 19 août 2020

  • Si les Nations unies peuvent nous débarrasser des réfugiés et personnes illégales le Liban se portera à merveille .

    Antoine Sabbagha

    18 h 02, le 19 août 2020

  • La population c'est à dire? Tous ceux qui vivent au Liban? Libanais et étrangers/réfugiés? Ou bien uniquement les libanais? Pour ce qui est des réfugiés oui ce n'est pas un scoop qu'ils sont dans une extrême pauvreté. Peut-être il leur serait grand temps d'envisager un avenir meilleur dans leur pays situé juste à côté du notre? Ca ne leur vient pas a l'idée de vouloir relever leur pays? Après tout les récoltes ont été abondantes en Syrie. C'est pas moi qui l'ai dit, c'était écrit dans l'OLJ il y a quelques semaines. Et comme ca quelques emplois seront à pourvoir pour nos concitoyens. Ca sera un bon début.

    Sybille S. Hneine

    17 h 05, le 19 août 2020

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