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Économie - France

Les Salons et foires s’inquiètent pour leur survie

Les Salons et foires s’inquiètent pour leur survie

Le Salon de l’agriculture à Paris en 2019. Photo AFP

« Un véritable séisme » et « une confiance entamée » auprès des visiteurs : la prolongation jusqu’à fin octobre de l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes inquiète la filière des Salons et foires professionnels, mal en point en raison de la crise sanitaire. Cette interdiction prolongée « a généré un véritable séisme au sein de la profession », s’est alarmé le syndicat français de l’événementiel Unimev dans une lettre adressée hier au ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité Franck Riester. « En ne distinguant pas les différents types de rassemblement, il est fait un amalgame qui, de fait, impose les mêmes conditions aux événements professionnels, culturels, sportifs, économiques organisés par des professionnels et des rassemblements organisés sans aucune mesure d’hygiène et de sécurité », déplorait l’organisation. L’annonce mardi de la prolongation jusqu’au 30 octobre de l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes est d’autant plus difficile à encaisser que le secteur s’apprêtait à rouvrir ses portes aux professionnels le 1er septembre. Et que Franck Riester avait affirmé qu’un retour à l’activité dès la rentrée était possible après avoir reçu fin juillet les différents acteurs de la filière. Ces « annonces successives d’ouverture et d’interdiction (...) sont tragiques pour toutes les entreprises de ce secteur d’activité car elles aggravent la confiance déjà très entamée des exposants et des visiteurs (...) et ne donnent aucune visibilité sur la reprise de l’activité dans les mois ou l’année prochains », déplore l’Unimev.

« Plus rassurant qu’un barbecue entre amis »

« Je comprends la position du gouvernement qui veut endiguer une seconde vague » d’épidémie du Covid-19, « mais je ne suis pas persuadé que le fait de laisser des Salons professionnels se dérouler constitue un risque important de la diffusion de la maladie », indique à l’AFP Sylvain Bechet, un dirigeant de l’organisateur de Salons et spécialiste des grands événements GL Events. Un peu « surpris » par les nouvelles consignes du gouvernement, il va maintenir ses Salons, « avec une limite de 5 000 personnes par jour et par hall », dans le respect des mesures sanitaires requises, explique-t-il. « Il est sûrement plus rassurant de venir à un Salon professionnel que de faire un barbecue entre amis sans aucune protection ! » estime aussi auprès de l’AFP Fabrice Berthon, commissaire général du Sommet de l’élevage, un des plus grands Salons européens dans le domaine. Le rassemblement, qui a accueilli l’année passée près de 100 000 visiteurs et doit se tenir du 7 au 9 octobre près de Clermont-Ferrand, a été autorisé par la préfecture, mais le maintien de la jauge de 5 000 personnes n’est pas un problème, selon M. Berthon. « Notre événement se déroule sur un espace qui fait 170 000 mètres carrés », répartis sur plusieurs sites comme un parc d’exposition ou encore une salle de Zénith, détaille-t-il. Donc « 35 000 personnes qu’on reçoit par jour, avec une distanciation d’un mètre minimum par personne, ce n’est pas un souci ».

Une dérogation pour le secteur ?

En annonçant la prolongation de la limite de 5 000 personnes mardi, le Premier ministre Jean Castex avait précisé que des dérogations au cas par cas pourraient être décidées par les préfets. « Mon cabinet sera (...) mobilisé aux côtés des professionnels de l’événementiel pour les aider à définir des mesures à même de réduire les risques sanitaires sur leurs foires et Salons professionnels, et de solliciter le cas échéant des dérogations », a encore souligné vendredi soir Franck Riester dans un communiqué envoyé à l’AFP. Craignant pour la survie des entreprises du secteur, l’Unimev demande qu’elles bénéficient d’une exemption générale pour les événements qu’elles organisent. Si la date du 30 octobre est maintenue, « la quasi-totalité des entreprises du secteur, quelle que soit leur taille, ne survivront pas à cette crise sanitaire et la France perdrait sa position de leader de l’événementiel sur la scène internationale », fait-il valoir. À l’échelle nationale, le secteur de l’événementiel stricto sensu, qui rassemble les organisateurs de quelque 1 200 Salons et foires, génère 4,3 milliards d’euros (5,09 milliards de dollars) de chiffre d’affaires annuel et représente quelque 14 700 emplois, selon l’Insee.

Amel SAADI/AFP

« Un véritable séisme » et « une confiance entamée » auprès des visiteurs : la prolongation jusqu’à fin octobre de l’interdiction des rassemblements de plus de 5 000 personnes inquiète la filière des Salons et foires professionnels, mal en point en raison de la crise sanitaire. Cette interdiction prolongée « a généré un véritable séisme au...

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