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Le Mozambique avait commandé le nitrate d'ammonium mais n'est pas responsable de l'explosion de Beyrouth

Le Mozambique avait commandé le nitrate d'ammonium mais n'est pas responsable de l'explosion de Beyrouth

Les silos de blés du port de Beyrouth, en ruine après les explosions du 4 août 2020. AFP / JOSEPH EID

Une semaine après l'explosion meurtrière qui a dévasté le port de Beyrouth et les quartiers environnants, le gouvernement du Mozambique, pays de destination de la cargaison de nitrate d'ammonium qui a détoné, a assuré n'avoir aucune responsabilité dans le désastre.

La déflagration, provoquée par une énorme quantité de nitrate d'ammonium stockée depuis six ans "sans mesures de précaution" de l'aveu des autorités libanaises, a fait au moins 171 morts, plus de 6.500 blessés et près de 300.000 sans-abri, alimentant la colère de la rue contre une classe politique accusée de corruption et d'incompétence.

Une entreprise mozambicaine privée, Fabrica de Explosivos de Mocambique (FEM), a expliqué à l'AFP qu'elle avait bien commandé du nitrate d'ammonium à la Géorgie, en 2013, mais que la cargaison ne lui avait jamais été livrée.

"La question qui doit être tranchée n'est pas celle du nitrate d'ammonium en tant que tel, mais du processus de stockage (au port de Beyrouth, ndlr) et de la raison pour laquelle il a duré aussi longtemps", a expliqué à des journalistes le porte-parole du gouvernement mozambicain, Filimao Suaze, à l'issue d'un conseil des ministres mardi soir. "Nous voulons vous rassurer: la manière dont les autorités portuaires du Mozambique et les entreprises liées au secteur des explosifs travaillent (...) est absolument conforme aux règlements en vigueur", a-t-il poursuivi. "Ce n'est pas à ces entreprises d'expliquer pourquoi le navire était retenu au port de Beyrouth et pourquoi l'explosion a eu lieu", a-t-il ajouté. Il s'agissait de la première réaction officielle des autorités au désastre survenu le 4 août à Beyrouth.

Le nitrate d'ammonium est largement utilisé dans le monde, aussi bien comme engrais agricole que dans le secteur civil des explosifs (secteur minier et travaux publics). L'entreprise mozambicaine avait commandé en 2013 le nitrate d'ammonium à Savaro, une compagnie basée en Géorgie, pour livraison dans le port mozambicain de Beira, a précisé à l'AFP une source au sein de Fabrica de Explosivos de Mocambique (FEM), qui a requis l'anonymat. "Mais cette cargaison n'a jamais été livrée", a-t-elle souligné, sans être en mesure d'expliquer pourquoi.

En 2013, le Rhosus, battant pavillon moldave et venant de Géorgie, avait fait escale à Beyrouth, en route pour le Mozambique, selon une source de sécurité libanaise, avec à son bord 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium. Il aurait alors été victime de problèmes techniques et juridiques, une firme libanaise ayant porté plainte contre la compagnie à laquelle le bateau appartenait, poussant la justice locale à le saisir, selon des sources sécuritaires libanaises. La cargaison a été placée dans un hangar et le bateau, endommagé, a fini par couler. Savaro "a fini par envoyer une nouvelle cargaison à bord d'un autre navire", selon la source de FEM.

Une semaine après l'explosion meurtrière qui a dévasté le port de Beyrouth et les quartiers environnants, le gouvernement du Mozambique, pays de destination de la cargaison de nitrate d'ammonium qui a détoné, a assuré n'avoir aucune responsabilité dans le désastre. La déflagration, provoquée par une énorme quantité de nitrate d'ammonium stockée depuis six ans "sans mesures de...